Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe
Par Aïcha Ducharme Leblanc – Journaliste
Le 16 juillet dernier, 600 trottinettes électriques ont débarqué à Ottawa et semblent avoir connu un énorme succès. Voilà tout ce que vous devez savoir sur ces nouveaux moyens de transport (ou de divertissement) qui ont envahi notre capitale.
À la suite du projet pilote lancé le 1er janvier 2020 par le gouvernement de l’Ontario, la ville d’Ottawa a adopté les trottinettes électriques, en signant un contrat avec trois compagnies de location : Bird, Lime, et Roll. Ces dernières déambulent dans nos rues depuis cet été 2020.
Une procédure simple et claire
Pour les utiliser, l’usager.ère n’a qu’à sélectionner une trottinette et payer pour son trajet, le tout à partir de son téléphone mobile. À noter qu’elles sont cependant disponibles entre six heures du matin et onze heures du soir, et leur circulation est restreinte à une zone très centrale de la ville. Elles sont également interdites sur les trottoirs.
Un tarif de départ de 1,00$ est imposé, suivi d’un tarif de 30 à 35 ¢ à la minute. Arrivé.e à la fin de son trajet, l’usager.ère doit stationner sa trottinette adéquatement, et envoyer une photo de son bolide garé, toujours sur l’application du fournisseur.
Une forme de transport durable mais…
Les points forts dans la mise à disposition de telles trottinettes seraient leur soi-disant durabilité, ainsi que leur caractère écologique.
Ryan Katz-Rosene, professeur adjoint à l’institut d’études politiques de l’Université d’Ottawa et président de l’Association Canadienne d’Études Environnementales (ACÉE), est d’avis que la question de durabilité est plus complexe qu’elle n’en a l’air : « [Il n’y a pas de] garantie qu’un projet comme ça peut avoir un vrai impact environnemental. »
La ville a affirmé, dans un rapport daté du 10 juin, que les trottinettes peuvent « constitue[r] une solution de rechange à la voiture pour les courtes distances ». Mais le président de l’ACÉE nous met en garde par rapport à ce genre de propos, et met particulièrement l’accent sur le contexte dans lequel nous nous servons des trottinettes électriques, soutenant que si leur utilisation remplace la marche ou la bicyclette, le mandat écologique de ces dispositifs n’est certainement pas rempli.
« Mais, ça ne veut pas dire que [ce n’] est pas une bonne idée » renchérit-il, « les trottinettes […] sont une pièce dans une transition qu’on va voir, qui va aider […] à voir des villes plus durables. »
Selon Katz-Rosene, il serait donc important que les entreprises de trottinettes électriques travaillent de pair avec le système OC Transpo pour décourager le recours à la voiture.
Utilisées et appréciées
Il est cependant impossible de nier la popularité des trottinettes depuis leur introduction. Vivi Chi, directrice de la Planification des transports de la Ville révèle dans un communiqué que « depuis le lancement, […] les fournisseurs de trottinettes électriques ont enregistré plus de 153 557 déplacements effectués par plus de 49 220 usager.ère.s uniques ».
Pascale Couturier-Rose, étudiante de troisième année en lettres françaises, en fait partie. « C’est [se servir des trottinettes] vraiment pratique », remarque-t-elle. « J’aime beaucoup le fait que je peux me déplacer beaucoup plus rapidement, […] c’est vraiment agréable de juste marcher comme un bloc, tu trouves une trottinette, et tu descends. »
Les expériences de cette étudiante demeurent largement positives. Elle mentionne toutefois avoir rencontré quelques difficultés liées au non-fonctionnement des caméras, au paiement, et à la condition des trottinettes.
« C’est la première année qu’elles [les trottinettes] sont dans la ville, donc c’est certain qu’il y aura quelques pépins de temps en temps », estime-t-elle.
Les trottinettes seront disponibles jusqu’au 31 octobre, avant d’être rangées en raison du froid et de leur potentielle dangerosité. La ville prévoit de présenter un rapport sur le projet pilote au Comité des transports en début de l’année 2021.