– Par Sinda Garziz et Marc-André Bonneau –
Situés sur l’île Chaudière, appartenant à la communauté algonquine et où encore aujourd’hui cette dernière continue de se réunir pour faire ses prières, les terrains de l’entreprise Domtar ont été vendus à un groupe d’Ottawa Windmill, qui promet d’y créer un milieu de vie durable et diversifié. Le groupe de développement aura pour but de regrouper les communautés, ce qui aura un impact influence sur la région de la capitale.
Windmill, un groupe de développement basé à Ottawa, a signé, au début de décembre, une entente avec Domtar afin d’encadrer la vente des terrains de l’île Chaudière. La société d’Ottawa a présenté différents projets pour les lieux. Le cofondateur de Windmill, Jonathan Westeinde, a annoncé qu’il désire créer une communauté diverse et durable.
Une première consultation publique a eu lieu au Musée canadien des civilisations le 11 décembre dernier,, ayant regroupé tous les fondateurs du groupe Windmill et Claudette Commanda, conseillère de la communauté algonquine. Aucun temps n’avait été prévu pour Mme Commanda parmi les intervenants, mais suite à sa demande de prendre la parole, les organisateurs lui ont accordé 15 minutes pour ouvrir la consultation.
Elle a commencé son discours par une salutation dans la langue algonquine et a cité les noms des chefs de sa communauté au Québec et à Ottawa. Elle a ensuite enchainé en disant que « les Algonquins ne sont pas invisibles. Ce n’est pas parce qu’ils ont été placés dans des réserves qu’ils n’existent pas. Nous nous retrouvons aujourd’hui sur des terres non cédées et étant ouverts au développement et à l’aménagement de cette île, j’accueille le groupe Windmill au dialogue afin de trouver une entente sur un projet commun, avec le chef de la communauté Gilbert Whiteduck et moi-même en tant que conseillère de la communauté » a-t-elle affirmé.
Mme Commanda a été remerciée pour son discours et la parole fut ensuite donnée aux fondateurs de Windmill pour présenter leur conception du site de l’île.
Il faut savoir tout d’abord que l’entente signée par Domtar et Windmill demeure conditionnelle au re-zonage de l’île, pour que ces acquéreurs puissent développer un projet de communauté mixte, comme il est prévu. L’approbation de zonage, qui repose à la fois sur la Ville de Gatineau et la Ville d’Ottawa, pourrait prendre près d’un an.
« Notre groupe désire apporter une vie et une énergie nouvelle à ce secteur, ainsi que créer une communauté a usage mixte la plus soutenable du Canada, ici dans la capitale nationale », explique M. Westeinde. « La population d’Ottawa et de Gatineau pourra enfin vivre une nouvelle façon d’apprécier une des plus grandes rivières du monde, la rivière des Outaouais. »
Dans les plans présentés, des différents petits commerces, des bars, une plage publique et un port de plaisance étaient prévus. Pour le groupe Windmill, « ce site est un des meilleurs endroits dans tout le Canada et avoir la chance de l’acquérir, c’est un rêve devenu réalité ».
À la fin de la présentation, des ateliers ont été prévus avec le public pour qu’il puisse donner des propositions et des suggestions pouvant améliorer les plans présentés. Une des suggestions qui a été retenue est la construction d’un centre des Premières Nations sur l’île Victoria. Ces terres, qui ont joué un rôle important dans l’histoire des Premières Nations, sont considérées comme sacrées. Le centre est un projet du défunt Chef William Commanda, et les détails de la construction de l’édifice ont été désignés à l’architecte Douglas Cardinal. Ce dernier a aussi conçu le Musée des civilisations.
Par contre, le projet du Chef William Commanda ne se résumait pas seulement à un centre symbolisant la présence de la culture des Premières Nations, mais il tendait plus au renforcement de cette culture en rendant le site de l’île Chaudière un centre autochtone, lieu de réunion et d’apprentissage qui regroupera les citoyens autochtones et non autochtones.