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5 mars 2012

CRISE DE LOGEMENT À ATTAWAPISKAT

Sophie Marcotte et Anaïs Elboujdaïni

Le mercredi 15 février dernier à midi, jusqu’au lendemain à la même heure, diverses organisations du campus organisaient un camping pour amasser des fonds pour Attawapiskat. La Fédération étudiante (FEUO), l’Association des étudiants diplômés ainsi que le Groupe de recherche d’intérêt public de l’Ontario de l’U d’O ont posé des tentes devant la bibliothèque Morisset afin de sensibiliser la population étudiante aux enjeux de logement vécus à Attawapiskat, une communauté autochtone du nord de l’Ontario.

Un manque d’attention flagrant

« Ça fait des années que la communauté, à Attawapiskat, a des problèmes de logement et d’eau potable », explique Claude Denis, professeur à l’École d’études politiques de l’U d’O et spécialiste en politique amérindienne.

Martin Papillon, également professeur à l’École d’études politiques de l’U d’O, affirme qu’en raison d’un accroissement important de la population dans cette communauté et du manque de financement flagrant, plusieurs familles n’ont pas de logis. Toutefois, depuis cet automne, la crise a gagné en visibilité en raison des images explicites qui ont été diffusées dans les médias.

Une activité désertée à l’U d’O

Pour l’organisatrice de l’événement, Sameena Topan, cette collecte de fonds a été un moment révélateur de la difficulté d’attirer l’attention sur des enjeux sociaux moins connus.

« J’ai l’impression que les gens peuvent facilement comprendre pourquoi nous devrions collecter des fonds pour la Société canadienne du cancer, parce que beaucoup d’entre eux ont vécu un impact direct causé par la maladie », explique-t-elle.

Attribuant le peu de succès de l’activité aux examens de mi-session ainsi qu’aux élections de la FEUO, Mme Topan demeure toutefois optimiste pour les prochaines fois. « Même si nous n’avons amassé que 500 $, je suis certaine que cet argent sera mis à profit », déclare-t-elle.

Une solution de courte durée

M. Denis affirme qu’il existe plusieurs solutions « band-aid » à la crise, comme l’urgence de subvenir aux besoins essentiels de la population locale. « Du logement doit être fourni aux familles qui vivent présentement dans des tentes », soutient le professeur.

M. Papillon enchaîne en expliquant qu’à long terme, le gouvernement devra accepter d’absorber les coûts permettant la construction d’habitats permanents dans le nord ontarien.

Cet expert soutient que c’est au gouvernement de financer le logement étant donné qu’en vertu de la Constitution, celui-ci est responsable des programmes sociaux dans les communautés autochtones.

M. Denis pointe aussi du doigt le rapport colonial problématique entre le Canada et les communautés autochtones. Il explique que ce rapport nuit à la résolution de la crise.

M. Papillon renchérit en disant que « si le gouvernement n’accepte pas de payer, il y aura toujours une crise ». Pour sa part, Sameena Topan insiste sur l’importance d’attaquer les problèmes à leurs racines

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