Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Vivre et s’épanouir dans sa spiritualité au quotidien

Culture
6 mars 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Journaliste

Les points de vue philosophiques et religieux, et les pratiques qui en découle affectent différemment la vie de chacun.e. Pour Betül Ozkisi, étudiante en économie, et Andrea Raymond, étudiante en développement international et mondialisation à l’Université d’Ottawa (U d’O), la religion n’est pas qu’un simple ensemble de croyances, mais un véritable mode de vie à adopter. Les deux étudiantes se livrent sur la façon dont la pandémie a affecté leurs pratiques.

Ozkisi, musulmane d’origine turque, est gestionnaire et responsable des communications au sein de l’Association des étudiant.e.s musulman.ne.s de l’Université d’Ottawa (AÉMUO) depuis deux ans. Membre active dans sa communauté, elle consacre, avec ses proches, une partie importante de sa vie à la religion. Raymond, membre fondatrice du groupe Païens et amis de l’Université d’Ottawa (PEAUO), acquiesce en expliquant que le paganisme est un domaine très vaste, et que sa nature polythéiste fait en sorte que les croyant.e.s puissent s’identifier à certains aspects plus qu’à d’autres. 

Pratiques quotidiennes …

Les deux étudiantes affirment que peu importe le point de vue adopté, les croyances spirituelles et religieuses tendent souvent à influencer la vie de tous les jours des pratiquant.e.s. Ozkisi explique qu’elle dédie une grande partie de sa journée aux pratiques religieuses ; elle prie cinq fois par jour, et accorde une grande importance aux rituels d’ablution.

S’il peut sembler difficile de trouver du temps dans la journée pour pratiquer, c’est pour elle le « système de gestion du temps parfait », car elle peut planifier sa journée entière en se basant sur les heures de prière. Raymond, quant à elle, partage ne pas se fier à un horaire fixe, admet qu’il est plus difficile de pratiquer ces temps-ci, puisqu’il n’est pas toujours évident de sortir de chez soi.

Elle enchaîne cependant en mentionnant qu’elle fait tout de même un effort conscient pour prendre du temps de sa journée pour procéder à ses rituels. La membre fondatrice du PEAUO ajoute également qu’elle prend plus de cours de religion à l’U d’O pour en apprendre davantage sur les théories philosophiques et spirituelles qui l’animent. 

… non sans défis

La responsable des communications de l’AÉMUO observe qu’il est parfois compliqué de prier cinq fois par jour et concède d’ailleurs qu’il est souvent exigeant d’arrêter de travailler, d’étudier ou de se lever le matin pour participer à l’heure de la prière. Elle poursuit en reconnaissant que le mois du ramadan présente un certain nombre de défis, et qu’ « il est difficile de faire le jeûne pendant près de 20 heures, surtout pendant l’été ». Raymond dévoile d’ailleurs qu’il n’a pas toujours été simple pour elle de pratiquer à la maison, surtout pendant la pandémie, ses parents étant chrétien.ne.s et ne comprenant pas entièrement ses croyances.

L’étudiante en développement international fait également mention du manque de reconnaissance face aux fêtes qu’elle célèbre dans le monde professionnel, et aimerait bien prendre des vacances lors des solstices d’été et d’hiver, mais qu’elle ne peut pas puisque ses croyances religieuses sont peu reconnues. « Nous avons tou.te.s des vacances pendant Noël, mais ce n’est pas tout le monde qui célèbre », souligne-t-elle.

Croyances personnelles

Ozkisi explique aussi que, d’après les dogmes islamiques, toute action sur Terre a un effet sur la vie après la mort. Elle précise donc que son comportement est largement influencé par ses croyances. Elle tient également à souligner que les croyances des gens, qu’ils.elles adhèrent à une philosophie spirituelle ou non, demeurent très personnelles : la famille, l’âge, le genre et la culture étant tous des facteurs qui peuvent influencer la façon dont une personne perçoit sa foi. 

Étant donné l’origine des croyances de Raymond, qui, comme elle le précise, sont surtout basées sur l’importance de la nature et l’égalité de tou.te.s, ses points de vue politiques et sa façon de vivre reflètent sa foi. Elle explique qu’elle soutient plusieurs organisations environnementales et qu’elle milite pour un monde sans hiérarchie. 

Ozkisi mentionne cependant que « s’il n’y avait pas de défis, il n’y aurait pas de point à pratiquer ». Raymond, qui partage son avis, souligne le fait qu’il existe des dieux pour tous les aspects de la vie qui lui plaisent le plus et qui la poussent à pratiquer. Les deux étudiantes, qui affirment que ces difficultés rendent le fait de pratiquer beaucoup plus gratifiant et valorisant, concluent en notant qu’elles ne pourraient imaginer leur monde sans religion.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire