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Votez pour vous-même

Web-Rotonde
10 février 2014

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– Par Ghassen Athmni –

Aux précédentes échéances électorales et référendaires, La Rotonde avait pris des positions très claires et très marquées. L’échéance conjointe des 11, 12 et 13 février prochains ne déroge pas à cette ligne éditoriale. Après avoir été témoin de deux jours de débats et d’une première semaine de campagne, où les constatations que nous avions faites tout au long des derniers mois se sont encore confirmées, nous souhaitons d’abord clarifier le fait que nous prenons une position ferme pour la campagne du Oui aux Assemblées générales. Le vote favorable à la mise en place d’une telle institution continue de correspondre à nos valeurs de défense et de mise en relief des intérêts étudiants que nous avions décrits comme bafoués et étouffés. À notre grand regret, nous n’allons pas pouvoir prendre position pour les élections. Il ne s’agit pas de contester les différences indéniables entre candidats, encore moins de s’inscrire dans un quelconque nihilisme. D’abord, nous estimons simplement que même si certains de ceux qui concourent pour les voix de leurs cosyndiqués se démarquent pour se rapprocher de notre vision à l’égard de bien des aspects, et vu que la formule partisane est de mise, nous ne pouvons nous résoudre à faire un choix en raison de la persistance d’un certain sentiment d’incohérence. Juxtaposé à cette considération est notre désir de ne pas nous joindre à la chorale dissonante qui appelle les étudiants à voter pour voter.

La cacophonie représentative

Les débats électoraux se sont révélés assez stériles. La faute est d’abord à imputer au fait que le format des questions-réponses ne se prête pas au débat. À partir du moment où chaque candidat se contente d’une réponse et n’a pas la possibilité de commenter ce que ses concurrents affirment, il ne peut y avoir d’opposition fructueuse. Les protagonistes se sont ainsi arrêtés à rappeler sommairement les points les plus importants de leur plateforme. En tant que participants à titre d’animateurs, nous avons éprouvé une sérieuse difficulté à ébranler ce schème. Il serait d’ailleurs intéressant de préfigurer une nouvelle méthode, nous nous y attèlerons peut-être dans un prochain numéro. Bien entendu, et pour reprendre les propos d’Hadyn Place, nous ne remettons pas en question le fait que ceux qui briguent les mandats cherchent à améliorer les choses. Sauf que nous avons eu l’impression qu’il n’y avait pas assez de relief, ni de démarcation entre candidats, ni même entre postes! Globalement, exception faite de la FCÉÉ et des AG, qui sont des questions plutôt idéologiques, rien de particulier ne ressort des modes d’exécutions projetés par les potentiels futurs exécutifs. Sur telle ou telle question, si ce n’est pas Action étudiante qui est d’accord avec 1Campus, c’est sûr que ces derniers partagent les mêmes propositions avec le Parti Super. Le seul qui se soit vraiment démarqué sur les actions à entreprendre, c’est bien M. Place. Malheureusement, son programme est diamétralement opposé à nos valeurs, mais nous ne rechignons pas à dire qu’il a été l’un des rares à exprimer des convictions pures et dures.

Oui aux AG

Malgré sa brièveté et le fait qu’il ait une structure identique (ce qui en soit est assez révélateur sur la créativité du concepteur de ces débats) aux autres oppositions, le match opposant les campagnes du Oui et du Non a réussi à susciter une certaine réflexion. C’est en particulier le discours d’Alex Boettger, porte étendard du Non, qui nous intéresse. Nous avions exposé dans un précédent billet quelques arguments dépouillant cette position de tout sens. L’extrême cordialité de M. Boettger, que nous saluons au passage, n’a pas occulté l’effritement de son argumentation. Lors dudit débat, il avait soutenu que dire Non aux AG permettrait de préserver les droits de ceux qui veulent s’impliquer à 0 % et de ceux qui veulent s’impliquer à 100 %. Il a appuyé cette affirmation en disant que ceux qui veulent s’impliquer peuvent le faire autrement dans différentes institutions qui dépendent de la FÉUO. C’est là que nous touchons du bois, parce que la question est avant tout institutionnelle. Aujourd’hui, le pouvoir étudiant est confisqué non pas par une clique ou par une autre, mais par la structure institutionnelle de l’organisation. Il faut être un employé ou un représentant élu pour pouvoir agir sur les choses. Or, c’est exactement le cœur du problème que nous avions pointé en parlant du fait que seul le CA peut agir sur la constitution, par exemple. On ne peut conditionner la participation des étudiants et l’exercice de leurs droits et de leurs pouvoirs à l’appartenance à un corps ou à une instance, parce que c’est réquisitionner et bafouer leurs droits que d’agir ainsi.

C’est pour rompre l’obligation d’être « placé », de jouer la guerre de position (surtout à l’échelle d’un syndicat étudiant) qu’il faut absolument voter et voter Oui au référendum des AG. C’est le seul moyen qui pourrait permettre de se débarrasser de la structuration parasitaire qui fait que pour avoir ne serait-ce qu’une once d’incidence sur la politique de la FÉUO, il faut avoir un certain titre de représentant ou de directeur de quelque chose. En ce moment, la politique est seulement à ceux qui veulent ou peuvent être mobilisés en permanence pour pouvoir monter dans les échelons. etc. (ce qui contredit d’ailleurs toute l’argumentation du Non), avec les AG, sera l’avènement de la liberté de pouvoir se mobiliser plus ou moins ponctuellement, quand le jeu en vaudra la chandelle.

La Rotonde appelle donc les étudiants à voter avant tout pour eux-mêmes, pour se doter du droit de participer, quand ça leur chante, et de récupérer leur pouvoir constituant. Pour voter pour vous-mêmes. exprimez un Oui au référendum des AG, demain, mercredi ou jeudi de cette semaine.

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