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3 Questions pour comprendre les fake news

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15 janvier 2018

Marc-François Bernier

Professeur titulaire.

Département de communication,

Université d’Ottawa

  • Qu’est-ce qu’une fake news ?

Le mot à la mode fake news n’est pas un phénomène nouveau. La désinformation a toujours existé, pour des raisons stratégiques, guerrières. La nouveauté c’est l’aspect viral. Les fake news, c’est ce qui était autrefois la désinformation. C’est un mensonge, c’est volontairement forgé pour tromper les gens. La différence aujourd’hui est que tout le monde peut en faire sur internet et bien sûr il y a désormais plus de possibilités de tromper les gens.

  • Pour quelles raisons certaines personnalités politiques ont-elles de plus en plus recours à ce terme ?

Le risque est de contribuer auprès d’une certaine opinion publique, de continuer à alimenter la méfiance qu’il peut y avoir envers les journalistes. Certaines personnes se servent de cette méfiance pour l’alimenter encore plus auprès d’un public disposé à croire que les médias veulent les tromper. Les personnalités publiques, les hommes et les femmes politiques qui font ça tablent là-dessus. Ils ont un public réceptif à cela et ils lui donnent ce qu’ils attendent. C’est une façon de se dédouaner, d’éluder les choses. Ils attaquent le messager. Avant, on disait que les journalistes étaient biaisés, n’étaient pas objectifs. Maintenant, on dit que c’est des fake news.

  • Quels sont les risques d’un contrôle juridique des fake news ?

Il y a un travail de protection à faire de l’information en démocratie. C’est vrai que les médias sont les premiers acteurs, mais l’information n’appartient pas uniquement aux médias. C’est un enjeu démocratique et tout le monde a le droit de dire ce qu’il en pense. Ceci étant dit, s’il y a une intervention [du politique], il faudrait que cela soit très soupesé et méticuleux. La meilleure façon de combattre les fake news, lorsque l’on pense qu’il y a un message de désinformation, c’est de se servir des outils juridiques. S’il y a des gens qui sont lésés par la mauvaise information, ou par la désinformation, qu’ils aillent devant les tribunaux et qu’ils fassent valoir leur point.

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