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3 questions pour comprendre : La marchandisation de l’éducation

Web-Rotonde
27 février 2017

Actualités

Par Yasmine Mehdi

Trois questions pour comprendre, avec la doctorante Marianne Di Croce

Saviez-vous que l’Université d’Ottawa compte plus de 1200 professeurs? Chaque semaine, La Rotonde interroge un professeur sur un sujet d’actualité. L’occasion pour vous d’en apprendre davantage, et pourquoi pas, de briller dans les soupers de famille et autres lieux propices aux débats.

1) Qu’est-ce que la marchandisation de l’éducation?

De manière générale, on peut dire que la marchandisation de l’éducation consiste à détourner l’éducation de ses finalités propres pour la mettre au service de finalités économiques : la rentabilité, la performance, le profit, etc. Autrement dit, la marchandisation de l’éducation nous amène à considérer l’éducation comme un produit, un bien de consommation, dont la valeur est déterminée en fonction de sa capacité à répondre aux besoins du marché.

2) En quoi cette réalité se transpose-t-elle au contexte universitaire?

Cela touche aussi bien l’enseignement et la recherche que le fonctionnement général de l’institution. Dans un contexte de marchandisation de l’éducation, les universités sont placées en compétition les unes avec les autres, ce qui les amène notamment à investir davantage dans la publicité et la promotion (au détriment de l’enseignement) pour se « vendre » au plus grand nombre « d’étudiants-clients » possible. L’enseignement est également affecté par cette logique marchande. Cela implique, par exemple, d’évaluer la qualité et la pertinence des programmes d’études en regard des perspectives d’emploi qu’ils offrent ou de leur rentabilité pour l’université. En fait, la marchandisation de l’éducation est un phénomène qui modifie notre conception de l’éducation; le but n’est plus d’abord de transmettre des savoirs et de former des personnes ou des citoyens, mais de former des travailleurs et travailleuses.

3) Quels modèles alternatifs pourraient être mis de l’avant dans les universités?

Répondre à cette question n’est pas évident, puisque ce sont les finalités et le fonctionnement général des universités qui sont mis en cause par la marchandisation de l’éducation. Et le phénomène va en s’accélérant. Cela dit, les universités gagneraient à s’inspirer du mouvement des universités populaires. À Montréal, par exemple, l’UPop Montréal offre des cours libres et gratuits dans différents bars, cafés ou bibliothèques. L’objectif est de favoriser le développement de l’esprit critique. Les cours portent sur des sujets variés – politique, économie, féminisme, arts, science, etc. – et sont abordés dans une perspective citoyenne et critique. Il s’agit de mettre en place un espace convivial de partage de connaissances, de réflexion et de discussion.

 

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