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Création de la Subven­tion Onta­rienne d’études

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11 avril 2016

Charlotte Côté

L’art de déplacer le fardeau financier des études postsecondaires

Le 25 février dernier, les étudiants ontariens ont accueilli avec engouement l’annonce de la création du programme de Subvention ontarienne d’études (SOE) par le gouvernement provincial. Les étudiants de foyers dont le revenu annuel est inférieur à 50 000 $ auront accès gratuitement à l’éducation postsecondaire. Il s’agit d’un grand pas vers une plus grande inclusion, mais quel sera l’impact de ce budget sur une potentielle 11e hausse des frais de scolarité à l’Université d’Ottawa?

« Ce budget provincial, c’est la fin de l’universalité des programmes », affirme Geneviève Tellier, professeure agrégée à l’U d’O, experte dans l’étude des politiques budgétaires. « La mise en place de la SOE est une réorganisation du financement, un transfert d’argent sans heurt ». Les subventions sont de nature dégressive, ne se limitant pas qu’aux familles aux revenus inférieurs à 50 000 $.

Qu’en est-il des frais de scolarité?

Tellier admet que le budget ne met en place aucun frein pour empêcher les universités d’augmenter leurs frais de scolarité. D’ailleurs, quatre jours après le dévoilement du budget provincial, Allan Rock, recteur de l’U d’O, affirmait à la réunion du Sénat que la SOE « enlèverait beaucoup de pression au Bureau des gouverneurs [dans son approbation] de la hausse de 3 % des frais de scolarité, et enlèverait des arguments aux opposants à la hausse ». Une 11e hausse serait donc à l’horizon?

Selon Shahad Khalladi, représentante des étudiants du 1er cycle au Bureau des gouverneurs (BdG), les coupures des subventions gouvernementales seraient responsables de cette hausse des frais de scolarité. Les universités sont des institutions subventionnées par l’État, mais « chaque année, le gouvernement diminue son financement, à un point tel que ce dernier est maintenant passé sous la barre des 50 % ». Elle affirme que la création de la SOE est une énorme avancée en termes d’accessibilité à l’éducation, mais que la problématique des frais de scolarité, pour ceux qui les paient, pourrait s’accentuer.

Rediriger les griefs étudiants?

À qui la faute? Pour Khalladi, la solution s’articule dans un plus grand lobbying auprès du gouvernement : « Il faut s’attaquer aux problèmes de base en faisant des pressions pour recevoir plus de subventions ». Pour Tellier, la responsabilité est partagée entre le gouvernement provincial et l’U d’O. L’experte affirme également que l’U d’O doit faire preuve de transparence budgétaire. Elle remet en cause la fiabilité des prévisions et des chiffres partagés par l’institution. « De nombreuses informations auxquelles on devrait avoir accès facilement ne sont pas disponibles en ligne. Lorsque l’U d’O nous parle d’une augmentation de frais, d’où vient-elle? qu’affecte-t-elle? ».

Le budget provincial de février aura apporté un changement important au niveau de l’accessibilité des études postsecondaires, mais certains enjeux demeurent irrésolus. En attendant, qui sont les éternels désignés pour l’amortir? Les étudiants.

 

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