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Portraits de femmes
Actualités

Portraits d’émancipation féminine sur les murs de La Rotonde

Rédaction
11 mars 2024

Crédit visuel : Dawson Couture — Co-rédacteur en chef

Article collaboratif rédigé par l’équipe éditoriale de La Rotonde

Au cœur de l’effervescence estudiantine, La Rotonde se fait l’écho des voix qui se lèvent pour le Mois de l’histoire des femmes et la Journée internationale des droits des femmes. De Paris à Hanoï, ces chants s’unissent pour célébrer, réfléchir et manifester, offrant un kaléidoscope de visions sur la lutte pour l’égalité des genres. Entre célébration et révolte, espoir et réalisme, nous espérons que chaque mot soit une brique ajoutée à la construction d’un campus et d’une société plus justes et inclusifs. Deux questions s’offrent à nous…

Quelle est l’importance de la Journée internationale des droits des femmes et du Mois de l’histoire des femmes ?

Lucy Malaizé : Cette journée me rappelle à quel point je suis fière d’être femme. À mon sens, pouvoir rime avec liberté et ce que je souhaite pour chacune d’entre nous est de pouvoir ressentir, d’exprimer pleinement, de partager sa condition féminine selon ses désirs personnels, et d’un jour ne plus avoir à se battre contre tous les types d’entrave qui barrent encore cette quête. Je souhaite aussi à plus d’hommes de réaliser ce qu’implique être une femme et à s’investir davantage dans cette longue lutte pour l’égalité.

Dawson Couture : Je suis choyé d’avoir été entouré de femmes incroyables depuis ma naissance qui m’ont inspiré et qui continuent de m’inspirer. Ce mois-ci, je me retrouve à réfléchir aux qualités et aux valeurs que celles-ci m’ont transmises. Je continue d’aspirer à devenir un être humain à leur image ; plus empathique, vulnérable et attentionné. Ma plus grande source d’inspiration m’a donné cette citation que j’ai affichée sur mon mur et à laquelle je suis particulièrement attentif aujourd’hui : « Aider une personne ne changera pas le monde, mais cela peut changer le monde pour une personne. »

Hai Huong Le Vu : Au Vietnam, la Journée internationale des droits des femmes est également une grande occasion : on offre des fleurs et d’autres cadeaux aux personnes qui comptent pour nous, y compris nos grand-mères, nos mères, nos enseignantes et nos amies. Je suis heureuse que cet évènement soit aussi important au Canada, car il souligne le rôle essentiel joué par les femmes, et reconnaît leurs contributions à notre société.

Raphaëlle Ghanem : Pour moi, c’est l’occasion de célébrer les femmes présentes dans ma vie, de partout et de tout âge. C’est également l’occasion de réfléchir à leurs forces et leurs défis, apprécier leur diversité et tirer l’inspiration de certaines, tout en inspirant d’autres. On devrait aussi s’accorder quelques moments pour soi et exprimer sa gratitude envers ces personnes.

Emmanuelle Gauvreau : Cette journée, ce mois, et tout au long de l’année, nous devrions nous rappeler de tous nos combats communs et, à la fois, tout ce qui nous différencie. C’est un temps pour réfléchir à comment perpétuellement se reconstruire, renaître et se solidariser, dans notre parcours identitaire, indépendamment des standards qui pourraient nous peser. Je nous souhaite de continuer à entretenir une bonne relation avec notre épicentre, et de continuer à être exactement comme nous sommes ; là se trouve la plus grande résistance.

Stéphanie Redmond : À chaque Journée internationale des droits des femmes, je me remémore toutes les fois où l’on m’a répété que la lutte pour l’égalité des genres est maintenant « terminée ». Or, en 2023, 191 femmes ont été victimes de féminicide au Canada. Pour moi, cette journée souligne l’importance de réitérer que la lutte contre la violence fondée sur le genre et pour les droits des femmes — dans la pluralité de leurs vécus et identités — sont intrinsèques.

Quels changements espérez-vous voir dans la lutte pour l’égalité des genres dans les années à venir ?

Nisrine Nail : Cette journée est un rappel des avancées juridiques concernant la reconnaissance des droits des femmes, mais également du chemin qu’il nous reste à faire. Selon ONU Femmes, il faudra encore 286 ans pour combler les écarts mondiaux entre les sexes en matière de protection juridique. C’est pourquoi il est nécessaire de sensibiliser le monde aux diverses violences basées sur le genre que les femmes vivent au-delà de cette journée tout en considérant leurs multiples catégories sociales.

Daphnée-Maude Larose : Un changement que j’espère voir est une expansion de la catégorie « femme ». En ayant des critères précis qui définissent ce qu’est une femme, on exclut plusieurs individus qui ont leur place dans cette lutte et qui pourraient nous apporter beaucoup. En incluant une plus grande flexibilité à la notion de « femme » et en se caractérisant plutôt comme une coalition qui se bat contre les mêmes pouvoirs oppressifs, on serait amplement plus fortes.

Anaïs Ferrer : Pour faire écho à Simone de Beauvoir, il faut avoir conscience que le statut de la femme est une création sociale. L’égalité des sexes et des genres doit passer par l’éducation dès le plus jeune âge afin de déconstruire pour construire à nouveau. Afin d’appuyer leur apprentissage, les outils doivent être mis à la disposition des parents, des écoles, mais aussi des entreprises. L’objectif est de former et d’informer l’ensemble du public, mais aussi de sanctionner 100 % des infractions constatées. Pour cela, une réelle volonté politique doit être mise en œuvre.

Jessica Malutama : Je suis d’accord que le gros du travail passera par l’éducation. Malgré les prétentions universalistes de notre société, où l’égalité, la liberté et la moralité sont supposément garanties à tous.toutes, les femmes ne bénéficient pas à part égale de tels principes. Inclure dans les curriculums scolaires un cours d’éthique serait bénéfique, car cela permettrait aux jeunes de remettre en question les normes oppressives qui s’imposent aux femmes. En examinant les implications éthiques de ces questions, nous pourrions entamer le processus de résolution des injustices qui nous touchent collectivement. Je suis d’avis que ces questions ne concernent pas uniquement les femmes ; elles nous concernent tous.toutes.

Emily Zaragoza : Commençons par pouvoir marcher dans la rue sans prendre le risque de se faire harceler. En France, le droit à l’avortement est désormais dans la constitution, mais l’espace public ne nous appartient pas. Quotidiennement, les femmes doivent affronter les regards, les mots, voire les gestes sexistes. Elles doivent éviter de rentrer tard, ne pas se déplacer seules, ne pas porter certains vêtements… Chaque pas nous rappelle que les hommes règnent en maître. Je veux que cela change. Piétiner le patriarcat, pour que la rue soit à nous !

Marina Touré : J’espère que l’on continuera de voir l’augmentation de programmes d’études féministes et de genre dans toutes nos universités, que les professeur.e.s à tous les niveaux étendront leurs syllabus ou curriculums pour inclure des approches féministes. Notre capacité à changer les choses est issue des efforts constants que l’ont fait à longueur d’année et non pas juste pendant le mois de mars.

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