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Arts et culture

Journée Internationale des droits des femmes : se mobiliser pour la santé féminine

Malek Ben Amar
8 mars 2022

Crédit visuel : Archives

Chronique rédigée par Malek Ben Amar – Journaliste

L’Organisation des Nations unies a défini le 8 mars comme la Journée internationale des droits des femmes. Alors que les femmes sont célébrées pour leurs réalisations et leurs accomplissements remarquables dans le monde entier, certaines femmes semblent être privées de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique en raison des mutilations génitales féminines.

Nous entendons souvent parler de l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais qu’en est-il de l’égalité entre les femmes elles-mêmes ? Si celles-ci n’ont pas les mêmes droits, ne mènent pas les mêmes vies, et que le succès d’une femme à un moment coïncide avec la souffrance d’une autre, qu’avons-nous réellement à fêter aujourd’hui ? Les Mutilations Génitales Féminines: Une féminité interdite est un documentaire réalisé en 2020 par les héroïnes du Burkina Faso, et celui-ci met en lumière les conséquences désastreuses des pratiques avilissantes que ces femmes ont subies.

Organes lésés, dignité bafouée

Les mutilations génitales féminines (MGF) sont des interventions qui consistent à léser intentionnellement les organes génitaux des femmes, notamment le clitoris et les lèvres vaginales. Souvent exercées par des circonciseur.euse.s traditionnel.le.s, ces pratiques néfastes peuvent provoquer de graves hémorragies, des complications irrésolvables et des problèmes urinaires. Imaginez une fillette, dans la fleur de l’âge, en train de subir une coupure des tissus sans anesthésie ni suivi !

Considérées comme une violation de droits de la personne, les mutilations sexuelles touchent la plupart du temps des adolescentes incapables de se défendre et ignorant tout dégât les menaçant. C’est en effet le reflet d’une discrimination sans égal à l’égard des femmes en général, et cela viole brutalement le droit d’être à l’abri de la torture et des traitements inhumains.

Le traumatisme subi par les femmes infibulées ne se limite pas au ressenti physique douloureux, mais la force exercée pour les empêcher de s’agiter en plein acte entraîne même un état de choc violent ineffaçable. Aucun contact extérieur au niveau de la vulve lésée ne serait plus voulu ou apprécié, et la méfiance de ressentir les mêmes douleurs naît chaque fois qu’une femme victime d’excision se rappelle le cauchemar qu’elle a vécu.

Les mutilations subsistent…

Comme témoigné dans le documentaire, « la pratique engendre des conséquences désastreuses sur la vie des jeunes filles et femmes ». Malgré ces effets néfastes, le nombre des victimes est toujours énorme aujourd’hui. Les statistiques soulignent qu’environ 6000 femmes sont excisées chaque jour dans le monde.

Une victime excisée nous fait part de sa mésaventure vécue au début de ses onze ans. Présentement, elle a 42 ans, et sa souffrance ne se flétrit point. Cela fait des décennies qu’elle endure les mêmes douleurs et le même déchirement. « J’ai l’impression de ne pas être complète, que quelque chose me manque », évoque-t-elle.

Cette lame, qui tranche sans pitié les organes d’une femme, tranche à la fois les droits fondamentaux de celle-ci. Parfois même, le droit à la vie est menacé, vu que ces pratiques sont à l’origine de conséquences mortelles en cas d’hémorragies sévères.

… mais l’espoir persiste

Le problème des MGF ne doit pas être seulement abordé en ces journées internationalement reconnues. Il est essentiel de faire valoir les intérêts des femmes, et de militer sans arrêt pour leurs droits à la santé et à l’intégrité corporelle. 

La principale raison d’être de ce documentaire est de mieux faire connaître le phénomène persistant des mutilations sexuelles, et d’inciter le grand public et les responsables politiques à l’action. Ces pratiques assassines n’ont pas disparu malgré toutes les lois et les interdictions récemment entrées en vigueur. Elles sont toujours là et prennent de l’ampleur dans 31 pays dans le monde.

Le travail de sensibilisation et l’éducation sexuelle à partir du jeune âge sont un atout. Lorsqu’une personne connaît les conséquences nocives que les MGF ont sur sa santé physique ainsi que mentale, les arguments culturels absurdes en faveur de l’excision ne la convainquent plus. Pour cela, une mobilisation sociale et un engagement international plus appuyé peuvent sauver ces victimes. Alors, parlons-en, toujours et partout, et militons pour mettre fin à cette barbarie !

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