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Crise des réfugiés : Ottawa coordonne les efforts de solidarité

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5 octobre 2015

Par Didier Pilon

Être solidaire face à une crise humanitaire qui prend place à l’autre bout du monde n’est pas chose facile. Mais depuis les dernières années, une toile complexe d’organismes communautaires s’est tissée à Ottawa pour mieux répondre à la crise des réfugiés syriens. Le 1er octobre, lors du Forum public du maire, les efforts de coordination de la ville d’Ottawa ont été dévoilés.

Des citoyens unis pour une même cause

La session d’information à la mairie, jeudi dernier, a rassemblé plus de 1000 personnes. « Le taux de participation ce soir démontre qu’il y a un réservoir de bonne volonté », s’est enthousiasmé le maire Jim Watson. « Notre réseau d’organismes locaux travaille fort afin de traiter toutes les demandes de statut de réfugié qui entrent annuellement. Toutefois, un peu de collaboration est nécessaire pour répondre à l’afflux des demandes. »

À Ottawa, quatre initiatives communautaires sont au cœur de l’action. La Coalition d’Ottawa pour les réfugiés (COR) regroupe les organisations signataires d’entente de parrainage avec le gouvernement. Le Programme de soutien au parrainage de réfugiés (PAP) de l’Université d’Ottawa (U d’O) recrute et gère des avocats bénévoles. Centraide Ottawa, avec « Ville unie pour les réfugiés », rassemble l’argent des collectes de fonds. Finalement, l’initiative Réfugié 613 de la ville, dévoilée jeudi dernier, sert à mettre en relation des citoyens ayant de l’argent, du temps, de la place ou tout simplement leur voix à offrir, et les organismes de la communauté.

Un réseau d’organismes locaux

Dans la salle principale du Forum, plus d’une vingtaine de tables offraient de l’information sur les organismes du COR, qui subventionnent chacun des réfugiés presque chaque année. L’Interchurch Refugee Group, par exemple, amasse perpétuellement des fonds et subventionne une famille dès qu’ils ont la vingtaine de milliers de dollars nécessaires. Quoique chrétien, le groupe subventionne des familles de n’importe quelle religion.

Le PAP disposait de deux tables et d’une salle pleine d’avocat pro bono. Alors qu’une table d’étudiants en droit partageait de l’information sur le Programme, l’autre filtrait les clients et les préparait à rencontrer un avocat. Emily Bates, directrice du Refugee Hub de l’U d’O et cofondatrice du PAP, a souligné l’importance de consulter un avocat : « En raison de la technicité du processus et des risques de refus, les avocats sont dans une position idéale pour offrir leur aide. »

Avec l’aide d’autres partenaires, Centraide Ottawa a pris la charge d’amasser des fonds et d’en gérer l’allocation. « Il nous revient la tâche difficile de déterminer où l’argent aura l’impact le plus important », a souligné Michael Allen, président.

Des lacunes importantes

Selon Ebaa Alboiny, immigrante syrienne qui vit à Ottawa depuis cinq ans, le programme a des lacunes importantes. Par exemple, pour être considéré un réfugié, un individu doit avoir quitté la Syrie. « J’ai déjà perdu deux membres de ma famille en raison de la guerre et j’ai toujours de la famille là-bas », a-t-elle confié. « C’est un véritable génocide et le Canada doit être plus proactif et aller aider les gens toujours pris en Syrie. »

No One Is Illegal, groupe activiste militant pour les droits des immigrants et des réfugiés, renchérit. « Notre position sur ces initiatives de sponsorship privé est sans aucun doute positive », déclare Sinda Garziz, membre de leur division ottavienne, « car elles montrent que la société canadienne est solidaire avec la société mondiale. Toutefois, je pense que le gouvernement fédéral devrait s’engager encore plus dans le processus de réinstallation plutôt que se contenter de renvoyer la balle aux institutions privées et aux citoyens généreux, qui ont des ressources beaucoup plus limitées. »

 

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