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Par Florence Linteau

Conférence FemAnVi

Le Collectif de recherche féministe FemAnVi organisait, mercredi dernier, une conférence abordant le thème des politiques universitaires sur la violence. Daphne Gilbert, professeure de droit à l’Université d’Ottawa, était invitée afin de présenter le nouveau règlement sur la prévention de la violence sexuelle de l’Université. Elle était accompagnée d’Ariane Litalien, cofondatrice de Québec contre la violence sexuelle, qui a abordé sa propre expérience en tant que survivante. Retour sur conférence qui a soulevé bien des débats.

L’U d’O et son règlement pionnier, mais controversé

Le règlement 67b sur la prévention de la violence sexuelle a été ratifié par le Bureau des gouverneurs en juin dernier après des mois de consultations avec divers acteurs de la communauté. La professeure Daphne Gilbert a fait partie de ce long processus et elle était présente pour dévoiler certains des débats ayant fait surface pendant la création de la politique.

Centrée sur les survivant.e.s et sur la sécurité de la communauté, ne se voulant donc pas « une alternative au système de justice », l’élaboration de la politique a notamment soulevé des questions quant à la confidentialité des plaignant.e.s, ainsi qu’à l’application de la politique à tous les membres de la communauté, professeur.e.s et employé.e.s compris.e.s.

La politique met par ailleurs de l’avant la solution de la médiation, un aspect qui a soulevé bien des débats lors de la période de questions suivant le panel. Certaines membres d’organismes communautaires féministes se sont en effet inquiétées des effets néfastes que peut avoir la médiation sur les survivant.e.s.

Gilbert s’est montrée ouverte à ces critiques et a rappelé que la politique allait être révisée annuellement : « Dans cinq ans, elle aura peut-être l’air complétement différente; si elle ne fonctionne pas, il faudra la modifier. »

Ariane Litalien, de Harvard à l’U d’O

Cofondatrice de Québec contre la violence sexuelle, Ariane Litalien était la seconde panéliste invitée. Elle-même victime d’une agression sexuelle sur le prestigieux campus de Harvard, Litalien a mené un véritable combat pour dénoncer le piètre traitement de sa plainte par son université.

Militant aujourd’hui à travers le Québec, Litalien a tenu à rappeler que seules deux universités québécoises disposaient d’une politique pour lutter contre la violence sexuelle. Rappelons que cette situation ne ressemble en rien à celle de l’Ontario, le gouvernement Wyne ayant imposé l’adoption de politiques universitaires contre la violence sexuelle l’an dernier.

Vanessa Couturier, membre militante de FemAnVi, s’est dite très heureuse du déroulement de l’évènement, auquel plus d’une vingtaine de personnes ont participé.