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Entrevue avec Allan Rock : Les problèmes d’accessibilité persistent

Web-Rotonde
2 mars 2015

– Par Christopher Bernard –

Comme c’est la tradition, le recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O), Allan Rock, a accordé une entrevue à La Rotonde le 24 février dernier. Nous avons eu l’occasion de discuter de la création d’une université francophone en Ontario, de la situation du logement, du désinvestissement, des mesures du Groupe de travail et des recours pour les étudiants en situation de handicap.

La Rotonde : On connaît déjà votre opinion face à l’établissement d’une université francophone en Ontario : vous avez dit que l’U d’O est l’université des francophones. Mais les revendications du RÉFO changent-elles votre opinion? Le projet du campus satellite dans le sud-ouest de la province change-t-il votre opinion?

Allan Rock : Ça ne change pas mon opinion. On a ici une université francophone pour les Franco-Ontariens depuis sa création. Maintenant avec 14 000 étudiants francophones, c’est le regroupement d’étudiants francophones à l’extérieur du Québec le plus grand au Canada. On a fait un sondage lorsqu’on a planifié la proposition pour Woodstock das  le sud-ouest de l’Ontario. On a demandé si les gens préféraient avoir une université francophone ou une université bilingue. La majorité des francophones ont répondu une université bilingue.

LR : Reconnaissez-vous les inquiétudes face à la baisse de francophones sur le campus? Croyez-vous qu’il faudrait rétablir le niveau jusqu’à atteindre 50 % d’étudiants francophones?

AR : La cible stratégique établie dans le plan stratégique est de 33 %, un tiers des étudiants francophones. On est presque rendus à 33 %. On a adopté la politique pour l’exonération partielle des frais de scolarité des étudiants internationaux francophones. Lorsque moi j’étais ici comme étudiant dans les années 60-70, la majorité des étudiants étaient francophones. Maintenant la population francophone de 33 %, ça n’a rien à voir avec l’U d’O. C’est la mise en place des universités du Québec qui fait en sorte que les francophones du Québec vont à l’université au Québec au lieu de venir ici comme avant.

LR : Mohamed Sabri a fait une étude qui a prouvé que l’U d’O a créé une hausse du coût des logements en encourageant le phénomène de rareté dans les alentours de l’Université, notamment la Côte-de-Sable. L’Université reconnait-elle cette situation?

AR : Nous reconnaissons le besoin de nos étudiants d’occuper un logement dans la Côte-de-Sable s’ils le veulent. J’ai reconnu dès mon arrivée en poste une pénurie de lits pour nos étudiants sur le campus. Nous avons travaillé très fort pour augmenter le nombre de lits sur le campus pour en avoir 4000, ce qui est une augmentation d’un tiers. Nous sommes en train de développer l’idée d’avoir des résidences à Lees avec la construction du train léger.

LR : Comment l’Université abordera-t-elle la question de la sécurité dans les résidences? Est-ce qu’il y aura une enquête?

AR : Le directeur des logements et ses collègues ont déjà commencé à enquêter là-dessus pour déterminer les faits. La préoccupation principale est d’assurer la sécurité des étudiants et étudiantes dans les résidences. Je ne suis pas certain qu’ils soient arrivés à une conclusion mais chose certaine, il faut faire tout ce qu’on peut pour assurer la sécurité dans les résidences.

LR : Concernant la campagne pour le désinvestissement des universités, si un référendum avait lieu sur le campus, soit auprès des étudiants ou des professeurs concernant le désinvestissement, est-ce que ça pourrait changer l’avis du Bureau des gouverneurs ou même le vôtre?

AR : Premièrement, nous sommes en train de préparer une politique sur les investissements responsables. Quels sont les principes qui guident les investissements de l’université. Tout ça est en discussion en ce moment et nous espérons que le Bureau va adopter une politique formelle au cours des prochains mois. Le Bureau va considérer la question du désinvestissement et il est prêt à le faire. Si le Bureau considère que c’est utile, il peut le proposer, ce n’est pas à moi de le faire, ultimement c’est le Bureau qui est responsable des investissements.

LR : Comment l’Université compte-t-elle mesurer le succès des initiatives mises en place par le Groupe de travail sur le respect et l’égalité?

AR : Ce que nous avons comme objectif c’est de mettre en place des initiatives proposées par le Groupe de travail pour avoir un climat de respect. Nous allons essayer, nous allons faire de notre mieux pour y arriver. Nous croyons que toutes les suggestions sont importantes et pertinentes. Nous avons l’équipe d’intervention qui sera responsable pour l’implantation, on va faire rapport régulièrement des incidents sur le campus et on espère voir une diminution de ces incidents. On veut être dans une situation où dans cinq ans on peut se dire « wow on a changé des choses! ».

LR : Les mesures d’accommodement pour les étudiants souffrant d’un handicap diffèrent grandement de faculté en faculté. Ces étudiants n’ont presque aucun recours lorsque des mesures d’adaptation sont refusées. Est-ce qu’un règlement pourrait encadrer les recours de ces étudiants?

AR : Je peux vous dire de mon expérience personnelle que l’année passée, j’ai rencontré à plusieurs reprises un étudiant handicapé avec des besoins particuliers. Il m’a présenté ses demandes et ses plaintes concernant les accommodements, on a travaillé étroitement avec lui et nous avons trouvé une solution en partenariat avec la faculté et les professeurs. On n’a pas de politique claire sur le sujet mais, on a besoin de plus d’accessibilité sur le campus. On travaille pour y arriver. Pour les accommodements, nous sommes disponibles pour faire face aux difficultés et aux plaintes et pour trouver des solutions.

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