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Arts et culture

Le Fugitif (le titre est du Maître) : En réponse à l’intrusif M. Coco

Web-Rotonde
23 mars 2015

Quand on m’informa qu’on me défiait à l’escrime verbale, d’abord je sourcillai d’étonnement : qui est l’obsessionnel qui s’acharne, après des semaines, à commenter des textes qui, de l’aveu de tous – et du sien, paradoxal coco —, je l’avoue moi-même, ne suscitent rien, sinon l’ennui et l’indifférence? Sans doute, il s’agissait d’un lecteur monomaniaque nécrophile qui, avec de bonnes pointes, se plaisait à exciter quelques cadavres sous prétexte de rengaine.

Eh bien non, amère déception : la fameuse réponse s’avère maladroite et creuse malgré le style — que j’encense — comme coco lui-même, évidemment. Visiblement, l’hurluberlu, « bachelier es lettre », n’a pas lu De l’Éreintage (et nous ne sommes qu’à la lettre B…). Je dois concéder que sa dernière phrase sent son lèche-cul à plein nez et qu’en cette matière le scribouilleur reste d’une adresse incontestable et inégalée. Mais autrement? Autrement, on ne sait si le recourt à une ironie aussi élémentaire ressort de la basse flatterie ou de l’insulte déguisée, on ne comprend pas d’où surgit ce pseudo « devoir » de jobard. Que du style? Une réponse se veut une charge, sinon un commentaire. Ici, l’auteur patauge dans des salutations et prodigue des amitiés avant d’opérer à des attaques/lamentations trop peu équivoques. De la haine à votre égard, coco? Allons donc… On vous pastiche une fois et vous vous figurez qu’on vous déteste? Vous vous flattez, mon ami. Vous me rappelez un certain Bastillo Clarence, autre fugitif narcissique des plus susceptibles. Je me pastiche trois fois dans le même texte et me voyez-vous m’accuser de nourrir une haine à mon égard…? Ne sous-estimez pas votre insignifiance.

Bref, c’est un peu court, jeune homme! Et si vous vouliez rétorquer avec quelque estocade, on pouvait dire… oh! Dieu!…bien des choses en somme… sur Mademoiselle Fifi. En variant le ton — par exemple, tenez :

Dramatique : « Tant d’amertume cache surement son malheur. Assurez-vous qu’un jour derrière ces rires on ne trouve pas des pleurs. »

Écolo : « Hélas! que de papiers gaspillés! Pourquoi simplement ne pas arrêter de publier? »

Pédant : « À ça! pardi! il appert que vous affectionnez subrepticement les janotismes. Or, renfrognez-vous : peu me chaut des jocrisses. »

Vulgaire : « Fuck on s’en contre-crisse de Mademoiselle Fifi! Qu’elle aille se crosser ailleurs l’ostie! »

Curieux : « Mademoiselle Fifi? La Rotonde? C’est un journal? »

Naïf : « Oh, le drôle de nom! Elle a des tresses? »

Préventif : « Prenez garde, mademoiselle, qu’à coup de crachat, vous ne deveniez vieille fille. »

Ironique : « Je salue cette plume originale, qui partage avec nous, toujours avec fraîcheur nouvelle, son pseudonyme. »

Malheureusement, l’espace me manque. Mais la conclusion, que je transcris et que vous connaissez peut-être, reste la même :

« Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :

Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,

Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres

Vous n’avez que le diplôme qui cache le mot : sot! »

Restons amicaux : connaissant vos multiples déboires avec La Rotonde, je tiens sincèrement à vous féliciter d’avoir eu l’intelligence, cette fois-ci, d’envoyer votre texte avant d’accuser un refus imaginaire et de crier à la censure.

– Mademoiselle Fifi

 

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