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Le quorum finalement atteint lors de l’Assemblée générale

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20 mars 2017

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Par Florence Linteau – Journaliste

MIRACLE À LA FÉUO

L’Histoire a été écrite le 14 mars dernier, à l’auditorium Marion, alors que l’Assemblée générale de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a atteint son quorum pour la toute première fois de son existence. En effet, ce sont 288 étudiant.e.s qui se sont déplacé.e.s afin de voter sur deux motions. Retour sur une Assemblée rocambolesque qui a suscité bien des émotions.

Quand 288 personnes bouleversent l’histoire

C’est avec des applaudissements à tout rompre que les étudiantes et les étudiants ont accueilli l’annonce de l’atteinte du quorum. Si deux motions plutôt controversées étaient à l’agenda depuis quelque temps, c’est surtout la décision prise par le Conseil d’administration (CA) dimanche 12 mars qui a entrainé la mobilisation étudiante historique qui a été observée à l’Assemblée générale (AG).

En effet, la motion 8.2 adoptée par le CA stipulait que le salaire de chacun des six membres de l’exécutif serait augmenté de 18 %, passant de 33 550 $ à 39 750 $, une décision qui s’est avérée impopulaire au sein du corps étudiant. « Les fonds pour les clubs sont coupés, mais on se concentre à s’assurer que les exécutifs soient bien payés », a déploré Jean-Philippe Dubé, représentant étudiant au Sénat de l’Université connu dans la sphère politique étudiante pour ses critiques virulentes de l’actuel exécutif.

Notons toutefois que le quorum n’aurait pas été atteint s’il avait été fixé à 1 % des membres de la FÉUO, comme c’était le cas auparavant. En effet, en janvier dernier, le Conseil d’administration a voté afin de réduire le quorum de 350 étudiants à environ 230, soit 0,75 % des membres éligibles, dans l’objectif d’encourager la participation estudiantine.

La controverse vole la vedette 

Avant que l’indignation en réponse à la hausse du salaire de l’exécutif ne soit sur toutes les lèvres, l’agenda de l’AG devait surtout tourner autour de deux motions présentées par le Mouvement étudiant révolutionnaire (MER). La première avait pour but l’abolition du Conseil d’administration, accusé de « consolider la nature bureaucratique de [la FÉUO] », et la seconde réclamait la tenue d’une enquête suite aux révélations entourant le Tour des anciens, ou Vet’s Tour, un pub crawl organisé par l’Association des étudiant.e.s en science (AÉS) pour les corps fédérés, que plusieurs ont critiqué en raison des activités à caractère sexuel qu’il encourageait.

Bien que ces deux motions aient été discutées, nombreux sont ceux qui ont quitté l’auditorium suite au renversement de la hausse salariale controversée. Un amendement à la motion 8.2 a en effet été adopté, stipulant que la rémunération de l’exécutif ne pourrait augmenter que si le salaire des employé.e.s de la FÉUO augmentait proportionnellement.

Une motion voulant la création d’un comité étudiant pour enquêter sur le Vet’s Tour a par la suite adoptée. Le quorum a néanmoins été perdu dans les minutes suivant le vote, et la nomination des étudiant.e.s de ce comité n’a pu avoir lieu. La motion du MER voulant l’abolition du CA n’a également pas pu être débattue avant la perte du quorum.

Dans un auditorium bien moins rempli qu’en début de soirée, les membres de l’exécutif ont ensuite fait leur rapport à la population étudiante. Morissa Ellis, vice-présidente aux affaires de l’équité, a fait un discours fort remarqué dans lequel elle accusait Roméo Ahimakin (président) et Francesco Caruso (vice-président aux services et aux communications) de racisme. Ellis a en effet soutenu que ses collègues ne l’avaient pas soutenue lors de l’organisation des célébrations du Mois de l’histoire des Noirs. 

La recette du taux de participation

Les slogans des nombreuses affiches brandies lors de l’AG semblent suggérer que les étudiant.e.s se sont surtout mobilisé.e.s pour renverser l’augmentation du salaire de l’exécutif : « On s’fait entuber », « I want my money back », « #NotMyPayRaise ».

Selon Francesco Caruso, vice-président aux communications, la clé du succès pour les prochaines AG se trouve cependant dans la publicité : « On ne peut pas toujours se fier sur une grosse motion pour faire venir les gens, il faut donc davantage se concentrer sur la promotion. » Caruso rappelle à ce sujet que le Sénat de l’Université a accordé, pour la seconde année consécutive, une amnistie académique aux étudiants et étudiantes souhaitant rater leurs cours afin d’assister à l’AG.

Néanmoins, selon Jean-Philippe Dubé, la publicité, la diminution du quorum ainsi que l’amnistie universitaire ne sont qu’une infime partie de la réponse : « Il y a un mouvement de protestation qui est en train de se développer sur le campus. Pour être honnête, je ne pensais pas que nous allions obtenir le quorum. Je pense que les gens ont sous-estimé le désir des étudiants de dire : « Assez, c’est assez! »

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