Crédit visuel : Hai Huong Le Vu — Journaliste

Chronique rédigée par Hai Huong Le Vu — Journaliste

Avez-vous entendu parler d’une association étudiante ou d’un gouvernement étudiant reconnu (GÉR) ? Ce dernier joue un rôle crucial dans votre vie étudiante à l’Université d’Ottawa (U d’O). Il rencontre toutefois certains défis, dont le manque de reconnaissance par les étudiant.e.s. À mon avis, l’administration d’un département ou d’une faculté peut aider à résoudre ce problème, mais pourquoi et comment ?

Tout d’abord, une association étudiante à l’U d’O est un regroupement d’étudiant.e.s dans un ou plusieurs programmes visant à promouvoir ses intérêts au sein d’un département ou d’une faculté. Qu’est-ce qui la distingue d’un club ? Ce dernier est souvent créé dans l’intérêt de rassembler des personnes de même ethnicité et cultures, de visions politiques similaires et de passions partagées pour les sports ou les arts. Par contre, un GÉR se focalise notamment sur l’amélioration de la vie étudiante au sein d’un département ou d’une faculté, en communiquant avec son administration à travers l’exécutif de l’association.

Croyez-le ou non, vous faites partie des personnes représentées dans ces rencontres. Chaque étudiant.e a sa ou ses propres associations étudiantes selon son parcours universitaire. Si vous ne le saviez pas, vous n’êtes certainement pas seul.e.s. Dans les dernières élections, les associations des étudiant.e.s de l’École de gestion Telfer, de la Faculté des arts et de la Faculté de génie ont connu des taux de participation respectifs de 2,1 %, de 4,9 % et de 9,5 %.

Quelle est la mission d’une association étudiante ?

Je participe actuellement à un GÉR, en tant que vice-présidente (VP) aux affaires francophones et au bilinguisme à l’Association des étudiant.e.s en sociologie et anthropologie (AÉSA). Chaque semaine, je consacre trois heures de bureau pour rencontrer d’autres membres de l’AÉSA, notamment ceux.celles qui sont francophones ou en immersion française. Je planifie aussi des évènements comme la soirée peinture francophone qui offrent la chance de créer des amitiés et de se détendre. De plus, j’assiste à des réunions hebdomadaires de l’exécutif, où mes collègues et moi-même discutons de nos projets destinés aux membres de l’AÉSA.

Les devoirs ne s’arrêtent pas là pour un GÉR ! Le.la VP aux affaires académiques de chaque association étudiante, alias le.la porte-parole étudiant.e, s’occupe de rencontrer fréquemment les professeur.e.s à temps plein et d’autres membres du personnel dans un département ou une faculté. D’autres assistent à des tables rondes organisées par le personnel du Syndicat étudiant de l’U d’O (SÉUO) afin de discuter de la vie étudiante sur le campus.

Manque de reconnaissance sur le campus

Dans l’article intitulé « Ne négligez pas les associations étudiantes ! », Bowen Ivanovich Xue a signalé que : « Les associations étudiantes jouent un rôle important à l’Université, qui peut parfois ne pas être reconnue. » L’absence de reconnaissance, selon moi, renvoie au manque de visibilité. Dans mon expérience personnelle, plusieurs personnes ne savent pas que leur GÉR organise des activités, car ils.elles ne suivent pas leur compte Instagram, ou ne lisent pas les infolettres envoyées par celui-ci.

Il faut donc se questionner quant aux lacunes de communication avec nos membres sur le campus, plutôt que de cibler une audience numérique. Dans un micro-trottoir de La Rotonde, un étudiant a proposé de faire des présentations en classe pour susciter davantage l’attention des membres des associations étudiantes. En ce sens, il serait préférable de miser sur la promotion face à face auprès de ces dernier.ère.s, au lieu de dépendre des réseaux sociaux. Par exemple, une stratégie que j’ai utilisée pour la soirée peinture francophone est d’inviter les collègues que j’ai rencontré.e.s dans mes cours.

Pour que l’exécutif des GÉR soit plus reconnu par ses membres, je souhaiterais que celui-ci publie de courts rapports, voire des vidéos, révélant les tâches hebdomadaires des directeur.rice.s, des VPs et du.de la président.e. Cette initiative démontrera la contribution de l’équipe exécutive à sa communauté.

Les membres de l’exécutif sont-ils.elles récompensé.e.s ?

Non.

Contrairement aux représentant.e.s du SÉUO, mes collègues et moi ne sommes pas rémunéré.e.s. Autrement dit, nous faisons du bénévolat, peu importe notre poste dans l’équipe exécutive. Pourtant, nous continuons à travailler rigoureusement pour nos membres, en organisant la Semaine 101, des sorties, des soirées ; et la liste ne s’arrête pas là.

Je propose qu’une bourse soit offerte vers la fin de chaque trimestre à tous.tes les membres exécutif.ive.s d’un GÉR. Bien évidemment, le montant de bourses pour chaque poste diffèrerait selon le niveau de responsabilités et le nombre d’heures consacrées de chaque membre de l’exécutif. Cette suggestion permettrait de reconnaître les efforts de l’exécutif pour son association étudiante. Elle pourrait aussi inviter plus d’étudiant.e.s à s’intéresser aux rôles exécutifs des GÉR, augmentant ainsi leur popularité.

D’où viendra le budget pour ces bourses ? Du financement des facultés et des départements. En effet, ce sont les GÉR qui procurent un sentiment de dynamisme au sein de ces dernières. Les associations étudiantes donnent vie aux programmes que les facultés et départements présentent, ce qui est précieux pour le maintien et la continuité de l’intérêt envers ceux-ci.

Maintenant, comment peut-on assurer que les membres de l’exécutif travaillent passionnément pour leurs membres, et pas uniquement pour l’argent ? À vous de répondre à cette question, car ces individus sont élus par vous, les lecteur.rice.s. Lors des élections de l’exécutif dans un GÉR, faites attention à leur campagne, leur expérience bénévole, et leur crédibilité évaluée par d’autres membres. L’essentiel est que ces candidat.e.s partagent vos champs d’intérêt, parce qu’ils.elles vous représentent.