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Actualités

La politique étudiante du point de vue étudiant

Marina Toure
19 janvier 2023

Crédit visuel : Archives

Chronique rédigée par Marina Touré — Cheffe du pupitre Actualités

À l’occasion de l’ouverture de la période de candidature (du 16 janvier au 10 février) pour le comité exécutif du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) , quoi de mieux que de s’intéresser au phénomène de la politique étudiante ? Les étudiant.e.s qui s’engagent en politique étudiante dédient un an de leur vie ou plus à prendre des décisions au nom de la communauté universitaire. Qu’est-ce qui les pousse à faire ce choix? Ne serait-ce qu’une manière de rajouter une nouvelle qualification sur leur CV?

Les étudiant.e.s voulant s’engager en politique étudiante peuvent le faire à travers le SÉUO, ou bien au sein des équipes exécutives des associations étudiantes propres à chaque faculté ou institut. Pour chacun de ces rôles, ce sont autour de plus d’une centaine d’étudiant.e.s qui choisissent de représenter les intérêts du grand nombre et de s’insérer dans la gouvernance universitaire.

Politique étudiante 101

En plus de représenter la communauté étudiante et de prendre des décisions en son nom, les représentant.e.s élu.e.s du SÉUO ont la charge d’organiser et de planifier tous types d’évènements et de projets. Ce sont donc de nombreuses heures de travail, pendant lesquelles ils.elles prennent en charge des projets à grande envergure comme la mise en place d’une clinique de taxes ou la participation à des campagnes de militantisme à l’échelle provinciale et fédérale. Quant aux élu.e.s des associations étudiantes, leurs responsabilités se trouvent par exemple dans l’organisation d’évènements comme la semaine 101, qui accueille chaque année des milliers d’étudiant.e.s en première année débutant leur parcours universitaire. Contrairement à celles qui occupent certaines positions au SÉUO, les personnes s’engageant dans les associations étudiantes ne sont pas rémunérées.

Ces élu.e.s ne sont pourtant pas à l’abri des scandales et polémiques. Après tout, faire de la politique, c’est s’exposer à l’œil du public et se retrouver avec de lourdes responsabilités. À plusieurs reprises, ces semaines d’orientation ont été le terrain de scandales, comme ce fut le cas à l’Université Western. Il s’agit donc, en plus de représenter les étudiant.e.s, de les protéger contre les dangers de la vie universitaire. Cela pose donc la question : est-ce que les responsabilités sont trop élevées pour ces élu.e.s?

Certes, on retrouve des scandales et polémiques dans tout ce qui implique la politique. On ne peut cependant pas nier la difficulté de se retrouver dans ce genre de situations, quand on doit par exemple le lendemain aller en classe. Bien sûr, la plupart du temps, choisir de représenter les étudiant.e.s ne se solde pas par des scandales, au contraire, cela est souvent l’occasion de créer des relations sans pareilles, tout en aidant sa communauté.

Prendre en charge sa vie étudiante

Face à ce bilan, on peut quand même se demander ce qui pousse des étudiant.e.s à prendre en charge ce genre de rôles. Qu’est ce qui les décide à faire ce choix d’abandonner leur position comme simple étudiant.e pour de plus grandes responsabilités ?

Pour avoir été assez impliquée dans différentes associations à l’Université, je peux imaginer ce qui pourrait pousser les étudiant.e.s à faire ce choix. Bien souvent, la vie étudiante est remplie de frustrations. Oui, la majorité des étudiant.e.s veulent leur diplôme, mais tou.te.s traversent le système et ses inconsistances, et cela peut pousser à vouloir s’investir pour changer certaines choses. On peut vouloir améliorer ce système, par exemple la campagne pour l’offre de notes satisfaisante/non satisfaisante pendant la période de pandémie. Il peut aussi s’agir d’un moyen d’offrir une représentation aux personnes de communautés marginalisées, qu’on retrouve peu dans ce genre d’organisations.

Lors de mes nombreuses rencontres avec ces étudiant.e.s engagé.e.s, j’ai pu constater cette même passion et volonté de représenter la communauté universitaire et ses besoins. Pour ce qui est de la place du CV dans ce choix, la question persiste : comment peut-on réellement savoir si seules la passion et les convictions animent ces représentant.e.s? Cependant, la charge de travail importante qu’implique ce type de responsabilités peut guider vers le sens de la conviction plus que de l’opportunisme.

Pour la suite

En tant qu’étudiant.e, il peut être difficile de naviguer tout cela. On nous demande de voter pour des personnes que souvent nous ne connaissons pas, et parfois sans même savoir en quoi consiste leur rôle. Un grand nombre d’étudiant.e.s ne participe pas aux élections, seulement 8,5 % de la population étudiante a en effet voté lors des élections générales de 2022.

Je ne discuterais pas de l’apathie étudiante, ou du moins de ce que certain.e.s voient comme de l’apathie. Il reste essentiel pour moi de porter attention à ces élu.e.s qui prennent souvent des décisions impactant une grande partie de notre vie étudiante. Rester informé.e. des programmes des candidat.e.s, ainsi que du déroulement des élections, est primordial pour pouvoir participer aux décisions marquantes de notre cheminement à l’Université.

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