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Un nouveau service francophone pour les hommes

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18 septembre 2017

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Par Charley Dutil- Journaliste

Alors que la majorité des cas d’abus sexuels commis contre les jeunes garçons et adolescents sont la plupart du temps le fruit d’hommes en qui la victime a souvent pleine confiance, un projet pilote voit le jour dans l’Outaouais: le Centre d’intervention en abus sexuel pour la famille (CIASF), qui fournit des ressources adaptées aux victimes de violences sexuelles. Co-initiateur du projet, Jean-Martin Deslauriers, professeur de l’École de travail social de l’Université d’Ottawa, revient avec nous sur les enjeux de cette initiative développée en collaboration avec le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de l’Outaouais.

La Rotonde : À quels besoins répond cette initiative ?

Jean-Martin Deslauriers : La grande majorité des abus sexuels commis contre des mineurs sont perpétrés par des hommes qu’ils connaissent au préalable dans la plupart des situations plutôt que par un individu qui rôde autour des écoles et des parcs. L’initiative vise à aider les hommes victimes d’abus à briser le silence et l’isolement qu’ils peuvent vivre et diminuer les sentiments de honte, de culpabilité, de dépression et de colère qu’ils peuvent ressentir. L’initiative vise également à améliorer leurs relations interpersonnelles et trouver de nouvelles façons de mieux se sentir dans leur vie quotidienne.

LR : Pour quelles raisons ce Centre s’adresse-t-il exclusivement aux hommes ?

JMD : Pour la plupart des hommes, confier d’avoir été victime d’agression sexuelle est difficile puisqu’ils ont peur d’être jugés comme victimes. Beaucoup d’hommes hésitent à dénoncer leur histoire d’abus puisqu’ils craignent de ne pas être crus par leurs proches et par les autorités. D’un autre côté, une agression survenue à l’enfance peut causer l’apparition de plusieurs autres problèmes dans la vie adulte des hommes. D’ailleurs, il est fréquent qu’ils n’associent pas les difficultés rencontrées avec l’abus sexuel qu’ils ont subies dans le passé.

LR : Existe-t-il une appréhension spécifiquement liée aux hommes qui les empêcherait de parler de leur situation ?

JMD : La majorité des hommes sont agressés sexuellement par d’autres hommes et la plupart du temps ils sont des mineurs lors de l’agression et ont peur d’être jugés comme gai s’ils racontent leur histoire. De plus, si certains ont eu une réaction physique lors de l’abus, ils se questionneront sur leur orientation sexuelle. Ils font aussi face à l’idée que si on a abusé d’eux, qu’ils sont peut-être eux-mêmes des agresseurs potentiels et ils craignent cette étiquette en plus de celle de victime. En effet, ils auront tendance à penser qu’ils auraient dû faire preuve de courage et se défendre.

Une activité sera organisée le 3 novembre au local FSS 4006 afin de sensibiliser les hommes à ce sujet. Inscription par courriel (reception@autonhommie.org). Si vous-mêmes avez été victimes d’abus sexuel et désirez partager votre histoire ou recevoir de l’aide, vous pouvez contacter le centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais au centre d’intervention en abus sexuel pour la famille au (819) 595-1905.

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