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Plus de 4500 revues scientifiques se volatilisent

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11 octobre 2016

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Par Nicolas Hubert

COUPURES BUDGÉTAIRES

Après avoir reçu un courriel de leur doyen, les chaires du département de biologie de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont appris le 21 septembre dernier que l’administration avait résilié les abonnements de près de 4500 périodiques scientifiques de la collection de la bibliothèque universitaire; des ressources académiques pourtant essentielles aux activités de recherche et d’enseignement.

Une pétition en ligne pour contester les coupures

Ce sont les 2 123 revues scientifiques du groupe éditorial Taylor & Francis, ainsi que les 2368 journaux de l’éditeur Springer, qui ont été principalement visées par ces résiliations. En effet, sur l’économie d’un 1, 527 million de $ attendue, 955 919 $ étaient jusqu’à présent alloués aux périodiques de ces deux groupes, dont les publications visaient tous les domaines d’études.

Le corps professoral du département de biologie ainsi que l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO) se sont immédiatement mobilisés pour effectuer un recours auprès du Bureau des gouverneurs et du Sénat de l’U d’O. Dans la perspective d’appuyer ce recours, Jules Blais, professeur au Département de biologie et directeur de la Chaire de recherche en écotoxicologue, a pris l’initiative de lancer une pétition en ligne sur le site Web Change.org.

Toute la communauté universitaire concernée

« J’ai approché l’APUO, nous nous sommes concertés, puis nous avons officiellement lancé la pétition en ligne le mercredi 5 octobre », explique Blais en précisant que la situation affecte toute la communauté universitaire.

Moins de 48 h après son lancement, la pétition recueillait déjà plus de 630 signatures; à date de publication, elle atteignait les 858. Le professeur Blais s’en réjouit, et affirme qu’il souhaite obtenir « un appui très fort afin de soutenir [les] démarches au près du Bureau des gouverneurs et du Sénat ».

En effet, pour Blais, les administrateurs de l’Université ne comprendraient pas l’enjeu d’une telle décision. Selon lui, « une grande partie des étudiants et des chercheurs en biologie rejoignent le département en raison de ses capacités en recherche et des importantes ressources de la bibliothèque. L’accès à ces périodiques est primordial pour nos programmes d’études ainsi que pour nos programmes de recherche ».

« Des coupures injustifiées et injustifiables »

La présidente de l’Association des professeur.e.s de l’U d’O (APUO), Jennifer Dekker, a fait savoir que le syndicat des professeurs considérait que « ces coupures budgétaires sont injustifiées et injustifiables à la lumière des états financiers [de l’U d’O] ».

« Une université digne de ce nom qui insiste pour réduire ses dépenses devrait limiter [les réductions budgétaires] aux activités qui ne touchent pas, ou au moins pas directement, l’enseignement et la recherche. En d’autres mots, commencer au sein de l’administration centrale », s’est indignée Dekker.

Pour l’APUO, si des économies doivent être faites, c’est au niveau des millions de dollars dépensés chaque année pour des consultants. « À côté de cela, les économies faites avec la Bibliothèque sont risibles », estime Dekker à ce propos.

Ainsi, tout comme le corps professoral du département de biologie, l’APUO appelle l’administration de l’Université à maintenir les abonnements visés par les coupes budgétaires, à établir des consultations beaucoup plus exhaustives avant d’effectuer de telles coupures et à initier un débat au sein des hautes instances universitaires afin d’établir les impacts éventuels que ces coupures pourront engendrer sur les programmes académiques, l’enseignement et la recherche à l’U d’O.

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