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Entrevue avec Delphine Robitaille, candidate pour présider le SÉUO

Nisrine Nail
13 février 2024

Crédit visuel : Zoom Productions

Entrevue réalisée par Nisrine Nail — Cheffe du pupitre Actualités

En vue des élections générales du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), La Rotonde s’est entretenue avec Delphine Robitaille, seule candidate pour le poste de président.e du comité exécutif.

La Rotonde (LR) : Comment a été votre expérience jusqu’à maintenant ? Qu’est-ce que vous retenez des derniers mois ?

Delphine Robitaille (DR) : Vraiment bien ! C’était une expérience enrichissante. L’équipe a été fantastique et très accommodante. Je remercie particulièrement mon député Jack Coen. Ça a été un défi du point de vue personnel, surtout la gestion du temps, mais c’était très stimulant d’être dans un environnement rempli de personnes passionnées qui se préoccupent de la communauté étudiante.

C’était complètement nouveau pour moi d’être responsable des ressources humaines d’une organisation, comme les heures supplémentaires et les congés de maladie, en plus des relations syndicales, donc avec les divers syndicats sur le campus tel que les professeur.e.s, le personnel, les employé.e.s à temps partiel et les employé.e.s étudiant.e.s.

LR : Quel est le contraste entre les rôles de présidente du Conseil d’administration (CA) et de présidente du comité exécutif du SÉUO ?

DR : En tant que présidente du CA, j’étais vraiment là pour la procédure neutre. Les décisions du Conseil sont gouvernées par un ensemble de règles, alors que dans mon rôle de présidente du comité exécutif, je peux avoir des opinions et je ne suis pas limitée. Bien entendu, il y a des politiques et des procédures à suivre, mais j’ai l’impression que c’est plus vaste et plus ouvert. Mon expérience en tant que présidente du CA m’a permis d’avoir une connaissance solide sur les règles de l’organisation, ce qui fait en sorte que je sais quelles sont les limites et comment les pousser pour les intérêts du Syndicat et de la communauté étudiante.

LR : Comment décririez-vous l’état actuel du Syndicat ?

DR : Il y a un problème de rétention important au sein du SÉUO, surtout au niveau de l’équipe exécutive. Ce sont des emplois pour lesquels plusieurs étudiant.e.s ne sont pas préparé.e.s ; un.e étudiant.e de 20 ans gérant une organisation de 70 employé.e.s, plusieurs millions de dollars, en plus de travailler à temps plein avec une rémunération qui est débattue… Je suis consciente que c’est un défi de faire fonctionner une organisation lorsqu’il manque des gens. En même temps, j’ai vu tellement de volonté de la part des membres exécutif.ive.s présent.e.s, des employé.e.s et de la gestion à remplir ces rôles. Ils.elles prennent l’initiative de parfois dépasser leur description de tâches quand il le faut.

Je pense qu’il existe des défis quasiment structurels liés à ces postes. J’en avais parlé durant ma campagne en automne pour les élections partielles, mais le Syndicat a cinq ans et la pandémie de la COVID-19 s’est déroulée un an après son investiture. À mes yeux, le SÉUO est encore en train de s’enraciner sur le campus et de s’intégrer dans le tissu social de l’Université d’Ottawa (U d’O). La thématique principale de ma présidence est de permettre au Syndicat de devenir une partie intégrante de la vie étudiante dans toutes ses formes.

LR : Quelle est votre position sur les diverses questions référendaires ?

DR : Par rapport à l’assurance dentaire, c’est une question qui n’est pas facile à mettre de l’avant. Je reconnais que la vie est très chère pour les étudiant.e.s. On augmente le coût de l’assurance maladie parce que le plan ne répond plus aux besoins des étudiant.e.s. Il n’a pas évolué depuis des années, alors que l’utilisation a augmenté de manière significative, surtout au niveau de la santé mentale.

Pour moi, c’est important, puisque ce sont toujours les personnes les plus vulnérables qui finissent par souffrir en premier quand des services sont coupés. Si cette question référendaire ne passe pas, il va falloir envisager des coupes au niveau de l’assurance. Notre assurance est « à but non lucratif », donc elle rassemble tous les frais des étudiant.e.s. Quand nous faisons des réclamations, ce montant diminue ; ce n’est pas comme une assurance traditionnelle. Le but est que les étudiant.e.s ne manquent pas d’argent.

Pour celle sur la création d’une taxe de financement des clubs, cette question montre qu’il y a un désir d’augmenter le financement des groupes étudiants. Le SÉUO gère un des systèmes de financement des clubs les plus complexes au Canada. On a 300 clubs et environ 200 000 $ de financement. Si vous faites un calcul mental rapide, ce n’est pas assez d’argent pour tous les groupes, s’ils peuvent tous appliquer pour recevoir 3 000 $. J’ai hâte de voir quelle sera la réponse des étudiant.e.s.

Pour les organisations qui reçoivent du financement des étudiant.e.s [CHUO 89,1 FM et GRIPO], je pense que ces questions montrent que les étudiant.e.s se préoccupent de leurs frais et se demandent à quoi sert leur argent. Les organismes qui sont sur le bulletin de vote vont devoir montrer ça à travers la campagne électorale.

LR : Comment décririez-vous la relation du SÉUO avec les autres syndicats ? Et qu’en est-il de celle avec l’administration centrale de l’U d’O ?

DR : Avec les autres syndicats, je dirais que c’est une relation intéressante. On a des rencontres avec eux à chaque quelques semaines pour parler de nos priorités communes et des revendications d’autres groupes, et partager des mises à jour. En fait, lors d’une de nos récentes rencontres intersyndicales, on a discuté de la garderie Bernadette, parce que cette situation concerne des étudiant.e.s qui ont des enfants, mais aussi des professeur.e.s, des membres des facultés, des employé.e.s de soutien, etc. C’est un enjeu transversal qui regroupe tous nos syndicats.

Je suis contente que cette relation existe, mais je trouve que c’est une relation qui mériterait d’être fortifiée. On devrait se rencontrer plus souvent et prendre le temps de discuter. Sinon, il y a du travail qui finit par être fait en double ou des revendications qui pourraient être plus fortes si on s’était organisés ensemble.

En toute honnêteté, je n’ai pas encore eu de rencontre du comité de l’administration centrale. Toutefois, je sens de la bienveillance au niveau des gens qui sont nos contacts directs. Un exemple serait Éric Bercier, le vice-recteur associé aux affaires étudiantes.

LR : Quelles sont vos priorités ?

DR : La sécurité alimentaire, c’est une des choses dont j’ai beaucoup parlé. Il faut qu’on trouve des moyens d’avoir des systèmes alimentaires sur le campus qui soient réalistes et durables pour les étudiant.e.s. Il y a le magasin général PIVIK, mais un de mes projets serait de créer une épicerie abordable sur le campus.

La présence de la banque RBC sur notre campus est un enjeu. Beaucoup de groupes étudiants environnementaux poussent l’Université à honorer ses engagements par rapport à l’environnement, mais aussi par rapport aux droits des peuples autochtones et aux droits territoriaux.

Les frais de scolarité sont toujours un enjeu, surtout pour les étudiant.e.s internationaux.ales. La vie étudiante l’est aussi, donc s’assurer que tous nos groupes sur le campus soient soutenus, que ce soit les GÉRs [gouvernements étudiants reconnus] ou les clubs est une priorité. Faciliter l’accès et la réservation des salles en est aussi une. Plusieurs étudiant.e.s et GÉRs ont des difficultés extrêmes à réserver des lieux et des espaces sur le campus, alors que c’est le pouls de la vie étudiante d’être capable de tenir des évènements.

La période de vote pour les élections générales du SÉUO se déroulera du 15 au 17 février.

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