Inscrire un terme

Retour
Actualités

Des étudiant.e.s de plus en plus touché.e.s par l’insécurité alimentaire

Malek Ben Amar
28 janvier 2022

Crédit Visuel : Dereck Bassa – Photographe

Article rédigé par Malek Ben Amar – Journaliste

Partout au Canada, les conditions de la vie universitaire cristallisent les débats actuels, surtout depuis le début de la COVID-19. Les étudiant.e.s sont de plus en plus susceptibles de rencontrer des difficultés pour financer leurs études, se loger et surtout se nourrir.

La pandémie a mis en lumière la situation précaire de certain.e.s étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O). Ceux.celles-ci, à la suite de la forte augmentation des prix de la nourriture, se trouvent parfois dans l’obligation de sauter des repas, généralement pour des raisons financières. Des services d’aide sont alors devenus actifs sur le campus, notamment l’armoire à nourriture offerte par le Syndicat étudiant de l’U d’O (SÉUO).

Ce que l’on vit

Le coût de la vie qui s’élève dans la ville d’Ottawa, l’augmentation de la facture d’épicerie et la faible hausse du salaire minimum sont tous des facteurs à l’origine de la précarité étudiante, selon Khalil El Mrini, superviseur de la communication à la banque alimentaire du SÉUO.

Nombreux.ses étaient les étudiant.e.s à devenir sans-emploi du jour au lendemain à cause de la pandémie, explique Youssef Abdelli, étudiant diplômé en communication. Il continue en avançant que la crise économique liée à la pandémie a entraîné l’élimination de certains emplois étudiants, notamment dans le domaine de la restauration, qui ne peut se faire à distance.

Abdelli témoigne avoir été, à un certain moment, incapable de se procurer ce dont il avait besoin. « C’était instable, même quand j’étais réembauché, je craignais toujours cette lettre d’adieu que m’envoie l’employeur, signifiant que je serais de nouveau au chômage », ajoute-t-il.

Ce qui est offert

Alors que les prix de consommation, du logement et de la nourriture continuent d’augmenter, l’armoire alimentaire offerte par le SÉUO en collaboration avec la banque alimentaire d’Ottawa est un des moyens trouvés pour répondre à la demande d’aide lancée par les étudiant.e.s. 

El Mrini explique que la banque alimentaire est un service qui a ouvert ses portes en 2013 à l’U d’O. Son but est de fournir de l’aide aux étudiant.e.s en ces moments difficiles, surtout à cause de la COVID-19. Il poursuit : « Il s’agit d’un droit pour tou.te.s ; on peut venir une fois par mois récupérer des produits alimentaires, dans notre local qui se trouve au Centre universitaire (UCU), bureau 0015. »

Maestro Samie, étudiante en première année en sciences de la santé, fréquente régulièrement cette armoire à nourriture. « L’équipe est accueillante, enthousiaste et prête à aider. Grâce à ce service, j’économise jusqu’à 50 dollars par mois. Je [ne] vois qu’un seul point délicat, c’est le fait qu’on ne trouve pas toujours les mêmes produits. Je pense que la variété de l’épicerie dépend des dons que la banque reçoit », raconte-t-elle. Elle ajoute que ce serait idéal si l’on pouvait trouver tout le nécessaire, encourageant la communauté à soutenir cette banque en faisant des dons.

Ce qui est visé

La banque alimentaire ne se contente pas uniquement de distribuer les dons qu’elle reçoit. Selon El Mrini, elle vise un meilleur avenir et sera probablement très différente de ce qu’elle était lors de son lancement. « Il n’y a que du bon qui nous attend », dit-il.

El Mrini remarque que les demandes pour l’aide alimentaire augmentent jour après jour. Pour que l’armoire à nourriture soit toujours remplie, il faut des contributions. Dans ce contexte, il indique qu’une meilleure participation de la communauté peut faire une différence. « Il y a plusieurs façons de soutenir la banque alimentaire, votre aide serait appréciée. J’invite tout le monde à ramener ses ami.e.s, montrer ce service et faire des dons si possible », explique El Mrini. Il précise que les personnes peuvent faire des dons en se rendant directement sur place, ou en les contactant par courriel ou par téléphone.

Pour répondre à tout.e.s les étudiant.e.s qui cognent à sa porte et lutter contre leur précarité, la banque alimentaire promet d’améliorer autant que possible le service qu’elle offre. C’est ce que souhaite en effet El Mrini pour le futur : « Nous savons très bien que cette aide n’est pas suffisante. C’est pour cela que nous prévoyons d’étendre et d’agrandir notre service. Nous visons particulièrement à atteindre plus d’étudiant.e.s, avoir un plus grand local et plus de ressources, ainsi qu’essayer de raccourcir le délai mensuel à une fois toutes les deux semaines. »

En ce qui concerne les aliments, il assure que la banque fera de son mieux pour donner le choix aux étudiant.e.s et pour procurer des produits de meilleure qualité.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire