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Sports et bien-être

Troubles musculo-squelettiques : les dangers du télétravail

Jessica Malutama
1 novembre 2023

Crédit visuel : Nisrine Abou Abdellah

Article rédigé par Jessica Malutama — Journaliste

Selon le site du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, les troubles musculo-squelettiques (TMSLT) sont des douleurs aux muscles, aux tendons et aux nerfs qui apparaissent graduellement en raison d’une sursollicitation des muscles squelettiques en milieu professionnel. Selon certaines expertises, les télétravailleur.euse.s n’en sont pas épargné.e.s. Quels facteurs peuvent favoriser l’apparition des TMSLT dans le cadre du travail informatisé ? Quelles mesures préventives peuvent être adoptées pour minimiser les risques de blessure ?

Les TMSLT peuvent se développer dans certains milieux de travail en raison de mouvements répétitifs ou de certaines postures du.de la travailleur.euse, explique Quan Nha Hong, professeure adjointe à l’École de réadaptation au programme d’ergothérapie à l’Université de Montréal (UDEM). Celle qui est aussi chercheuse au Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain cite les douleurs dorsales, cervicales et la fatigue musculaire parmi les symptômes récurrents développés par le télétravail.

Les risques associés au télétravail pour la santé physique

Selon Marie-Lyne Grenier, ergothérapeute et chargée de cours à l’école de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill, le télétravail représente un grand défi pour la santé des travailleur.euse.s. « Nos corps ne sont pas destinés à être sédentaires et il existe de réels risques physiologiques associés au travail basé sur l’informatique », observe-t-elle.

Les travaux de Hong qui portent sur le télétravail démontrent que le contexte particulier de la pandémie a contraint les télétravailleur.euse.s à adopter des changements importants dans l’organisation de l’espace physique et social de leur travail. « Les gens n’étaient pas prêts au confinement et ils ont dû improviser des solutions pour travailler à la maison », confie-t-elle.

Elle développe le fait que de longues journées passées chez soi, en position assise, à des postes de travail qui n’encouragent pas de bonnes postures, peuvent participer à l’apparition des TMSLT. Hong fait remarquer que cette problématique s’applique à toute personne qui effectue beaucoup de travail informatisé ou qui doit demeurer en position immobile pendant de longues périodes.

La professeure de l’UDEM ajoute que le télétravail a bouleversé le rythme des journées de travail des travailleur.euse.s. Ces dernier.ère.s ont désormais tendance à « rallonger leurs journées et à prendre moins de pauses ». De son côté, Grenier émet des inquiétudes quant aux étudiant.e.s qui travaillent pendant de longues heures dans des positions incommodes. « Je m’inquiète des dommages qu’ils causent à leur corps. Les effets peuvent ne pas être immédiatement apparents et c’est pour cela qu’il est important de faire de la prévention », partage-t-elle.

Prévenir plutôt que guérir 

Selon Grenier, la promotion de la santé au travail passe d’abord par la mise en place de politiques établies par les employeur.euse.s pour favoriser le bien-être des employé.e.s. Selon elle, cela prend notamment forme par la création d’espaces de travail ergonomiques dans les entreprises, mais aussi par l’instauration d’une « culture du mouvement ». Elle ajoute que « pour créer une culture du mouvement au travail, il faut veiller à ce que les travailleur.euse.s prennent des pauses régulières et encourager le mouvement pendant ces dernières ».

Bien que les employeur.euse.s aient une part de responsabilité dans la mise en œuvre de solutions adaptées, Grenier rappelle que « le travail à domicile présente un défi différent sur le plan ergonomique ».

Voici quelques recommandations émises par les deux ergothérapeutes pour maintenir une bonne santé physique à la maison :

L’aménagement d’un poste de travail ergonomique 

  1. Le bureau : Grenier recommande un poste de travail ergonomique qui comprend un bureau à hauteur ajustable permettant d’alterner régulièrement entre les positions debout et assise.
  2. Un portable ou un ordinateur externe ? : Elle affirme que l’utilisation d’ordinateurs portables doit être évitée dans la mesure du possible, car ces derniers « promeuvent une posture courbée qui peut provoquer des douleurs dorsales et cervicales ». Elle pense qu’il est préférable de se doter d’un écran, d’un clavier et d’une souris externes pour permettre un confort ergonomique.
  3. La position et la hauteur de l’ordinateur : Elle encourage le fait d’avoir « le haut de l’écran d’ordinateur à la hauteur des yeux et de le placer directement devant soi, à environ une longueur de bras ». Elle précise que si l’on utilise deux écrans d’ordinateur, ces derniers « doivent se toucher et former un petit “V” devant soi pour éviter les rotations répétitives du cou ».
  4. La chaise : Selon elle, il est important de se doter d’une chaise rembourrée, ajustable et de taille appropriée, avec un support lombaire qui soutient le bas du dos.

L’importance d’une culture du mouvement 

  1. Prendre des pauses qui favorisent le mouvement : Grenier évoque l’importance d’instaurer une culture du mouvement qui facilite la mouvance pendant la journée de travail. Elle recommande, par exemple, de se lever et de plier le linge, d’aller promener les animaux de compagnie ou de préparer un petit repas pendant des pauses de 15 minutes.
  2. Le caractère essentiel de l’activité physique : Hong suggère d’inclure dans son mode de vie une activité physique fréquente. Elle souligne que faire de l’exercice et réaliser des étirements peut empêcher l’aggravation des symptômes liés aux TMSLT tels que les maux de dos.

Pour maintenir un mode de vie sain, l’U d’O offre des programmes intra-muros qui permettent aux étudiant.e.s de pratiquer des sports d’équipe au sein de ligues compétitives et récréatives. Les inscriptions pour l’hiver 2024 débuteront le 12 novembre.

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