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Sports et bien-être

Une leçon d’ergonomie pour s’améliorer la vie

Dawson Couture
27 février 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique ; Pauline Borris – Contribution

Article rédi­gé par Thelma Grundisch – Cheffe du pupitre Sports & bien-être

Après un an d’étude et de travail à la maison dans une installation qui ne devait être que provisoire, la fatigue et l’épuisement deviennent des phénomènes courants. Entre mauvaise posture et mauvais placement de l’ordinateur, beaucoup d’obstacles au bien-être sont ancrés dans cette nouvelle manière de fonctionner. Deux ergonomes répondent à ce problème, et partagent leurs savoirs et astuces pour mettre au point un poste de travail sain. 

Le confinement s’étant installé par surprise, les étudiant.e.s ainsi qu’une grande majorité des travailleur.euse.s se sont retrouvé.e.s bloqué.e.s à la maison, devant rapidement adapter leur espace de vie. « Cela a entraîné toutes sortes d’installations étranges et peu adéquates au travail et au bien-être de l’individu », indique Pauline Borris, physiothérapeute de formation et ergonome pour l’Université d’Ottawa (U d’O).

Principes d’ergonomie

L’ergonomie est communément définie comme une science qui étudie l’interaction entre l’humain et son système de travail, notamment son environnement, ses outils, et ses méthodes, souligne Borris. Celle-ci considère que son métier cherche à ajuster le travail à la personne plutôt que de lui demander de s’adapter à l’emploi. L’objectif est ainsi « d’optimiser le bien-être d’une personne tout en augmentant sa productivité », souligne Sylvie Bergeron, consultante en ergonomie et sécurité dans la région de l’Outaouais. Pour elle, le confort des travailleur.euse.s est la clé d’une meilleure concentration et efficacité.

En théorie, l’ergonome devrait intervenir dans la conception des postes, des outils et des tâches, mais dans la réalité, c’est davantage un travail de correction pour adapter les méthodes en fonction de chacun.e, confie Bergeron. Il s’agit d’identifier des facteurs de risque associés à différentes pathologies au niveau du poste de travail, afin d’adapter le matériel ou les tâches à réaliser et réduire ou éliminer les risques sur la santé, ajoute-t-elle.

B.a.-ba de la posture

« Le télétravail a demandé beaucoup d’adaptation de la part des travailleur.euse.s, mais aussi des ergonomes dans leurs méthodes pour les aider », remarque Borris. Le défi majeur et l’ennemi premier du travail de Bergeron, c’est l’ordinateur portable, annonce-t-elle. Cet outil, bien que très pratique, va selon elle à l’encontre de ce que devrait être la posture neutre du corps humain. Pour remédier à cela, Borris propose des solutions simples et abordables pour les étudiant.e.s avec peu de moyens. 

La première étape est de séparer l’écran du clavier. Elle suggère d’utiliser un écran auxiliaire si possible, ou bien de surélever l’ordinateur avec un support, comme une pile de livres par exemple. Le but étant que les yeux soient alignés avec le haut de l’écran pour éviter les flexions de la nuque. Les deux ergonomes recommandent également de se procurer un clavier et une souris qui peuvent se trouver facilement pour une trentaine de dollars. Il est important de les disposer de façon à ce qu’ils soient à la hauteur des mains et en ayant toujours les coudes le long du corps. Elles conseillent d’ailleurs d’opter pour un petit clavier afin d’avoir toujours la souris près de soi et de ne pas avoir à faire de grands gestes.

Les deux expertes suggèrent également de bien s’installer dans son siège, avec le dos appuyé contre le dossier pour soulager la musculature du dos et la colonne vertébrale. Borris propose de s’asseoir sur des coussins s’il n’est pas possible d’ajuster le siège, insistant sur le fait le poste de travail ne doive pas être trop haut par rapport au corps. Enfin, il faut toujours que les pieds soient à plat au sol, ou surélevés à l’aide d’un repose-pieds, d’une caisse, ou même d’une valise en fonction de ce qui se trouve sous la main, insiste Bergeron. 

Prendre soin de soi

Même si l’espace de travail est optimisé, l’humain n’est pas fait pour rester assis sans bouger, rappelle Bergeron, il reste important de se lever régulièrement et de faire des pauses. Elle prescrit de se lever et marcher après chaque heure assise, ou encore d’alterner avec des périodes de travail debout qui permettent de stimuler d’autres muscles. Borris recommande aussi de faire attention à se mettre des limites dans le travail, bien que les frontières entre le travail et la maison soient brouillées. Il est essentiel de se déconnecter et de passer du temps loin de l’ordinateur pour éviter la fatigue d’écran et l’épuisement mental, surenchérit-elle.

Les espaces de travail sont peu ajustables à la maison, mais il existe toujours des moyens peu onéreux d’améliorer son confort, insiste Borris. Une meilleure posture améliore la santé physique en évitant les troubles musculo-squelettiques, mais affecte aussi la santé mentale, explique-t-elle. Il serait donc important d’avoir ce type de services proposés aux étudiant.e.s à l’Université, car si Borris travaille pour l’U d’O, c’est seulement auprès des employé.e.s qu’elle pratique l’ergonomie. En attendant, l’entreprise Entrac, spécialiste en service d’ergonomie, a mis en ligne un guide de l’ergonomie pour le télétravail temporaire qui peut aider à bien s’installer chez soi.

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