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Article rédigé par Mabinty Touré – Journaliste
En 2019, l’Université d’Ottawa (l’U d’O) a participé à la mise en place du Plan d’action autochtone afin de permettre l’inclusion des savoirs et des visions autochtones dans tous les secteurs du campus. Plusieurs services et ressources qui ont été mis en place dans le cadre du Plan d’action ont pour but de créer des espaces culturellement riches pour les membres des Premières Nations, Inuit et Métis. Parmi ces derniers se trouvent le Centre de ressources autochtones (CRA) et la Gouvernance des étudiant.e.s autochtones en droit (ILSG).
Comme l’ont souligné Tareyn Johnson, directrice des affaires autochtones à l’U d’O, et Tanya Lalonde, coordinatrice pour le CRA, « notre motivation est la réussite des étudiant.e.s autochtones et la priorisation des communautés, des cultures et des peuples autochtones ». Elles mentionnent toutes les deux l’importance de créer des espaces sécuritaires où les étudiant.e.s autochtones peuvent se retrouver.
Faire entendre leur voix
« Lieu de force » est la définition derrière le nom Mashkawazìwogamig, donné au CRA par le cercle des aînés Kitigan Zibi en 2018. Selon Johnson et Lalonde, le Centre souhaite créer un espace sécurisé pour les étudiant.e.s autochtones, « un second chez-soi ». Il propose une pléthore de mesures de soutien et de programmes conçus spécifiquement pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Polsia Carroza, membre de l’ISLG, raconte son émerveillement face aux actions du CRA, qui fait selon elle « un travail incroyable ».
L’ISLG existe depuis 2020, et a pour but de représenter sa communauté étudiante à la Faculté de droit. Carroza rappelle que le Canada est non seulement un milieu bijuridique (droit commun et droit civil), mais contient aussi des traditions juridiques autochtones de plus en plus importantes. Leur mandat consiste à créer un environnement de mentorat et de protection des droits et des intérêts des étudiant.e.s. autochtones. En raison des travaux de revendication de l’organisme, leur budget se voit possiblement augmenté de 400 $ par un financement du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO). Ainsi l’ISLG s’adonne à multiplier les opportunités de rencontre et de partage pour ces étudiant.e.s.
Mener des actions communautaires
Ces deux points de ressources pour les étudiant.e.s autochtones mènent des actions communautaires importantes pour le milieu universitaire. Selon Carozza, il est nécessaire de diversifier les types de discussions qui ont lieu à la Faculté de droit sur les questions autochtones. Des associations, comme l’ISLG ou le CRA, veillent au bien-être de leurs étudiant.e.s en créant des activités de rencontres avec divers membres des communautés autochtones sur le campus.
La CRA souhaite « faciliter la création d’un sentiment de communauté et d’appartenance » à travers des activités récréatives et culturelles. L’ISLG assure la promotion de ses valeurs, telles que le partage, au moyen d’occasions comme le don de certificats Uber Eats. Johnson et Lalonde discutent des diverses autres activités offertes comme le perlage, l’artisanat autochtone, l’enseignement des aîné.e.s, les cercles de partage, ainsi que l’orientation des étudiant.e.s autochtones et le jeu de quilles. Chaque jeudi, le Centre accueille la communauté universitaire pour de la soupe et du bannock, entre 11 h et 14 h.
Carroza mentionne la volonté de la Gouvernance de proposer des opportunités de mentorat pour les étudiant.e.s autochtones. L’association offre en effet aux première et deuxième années l’occasion d’obtenir les conseils d’Ancien.ne.s de la Faculté de droit.
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
La présence de ces ressources pour les étudiant.e.s autochtones de l’U d’O ouvre la porte à plusieurs discussions. Lors de la Journée vérité et réconciliation, le 30 septembre dernier, la communauté étudiante a pu écouter les témoignages d’élèves autochtones descendants des survivant.e.s des pensionnats autochtones, ainsi que l’aîné Sol Wawatie. Selon Carrozza, « il faut rappeler que cette journée n’est pas une célébration. Cette année, j’ai eu l’impression qu’il y avait cette confusion ».
Tel que les membres du CRA l’expliquent, « il y avait des chanteur.se.s de gorge, des danseur.se.s, des batteur.se.s pour honorer les survivants des pensionnats et pour honorer notre culture, que les pensionnats ont essayé de nous enlever ». L’étudiante en Common law insiste sur le fait qu’il faille se souvenir de cette partie de l’histoire canadienne.
L’ISLG a également mené une campagne de financement afin de soutenir les survivant.e.s et leur famille. À travers l’achat de chandails orange, la communauté universitaire a contribué à une récolte de fonds pour l’Indian Residential School Survivor Society, une association qui soutient les survivant.e.s des écoles résidentielles partout au Canada. Carrozza souhaite que l’achat des chandails encourage les personnes à soutenir les différentes communautés autochtones dans leurs actions. La directrice des affaires autochtones et la coordonnatrice du CRA ont invité la communauté à s’informer sur les priorités autochtones sur le campus, à assister à des événements, et à en apprendre davantage sur l’histoire d’Ottawa.