Crédit visuel : Marina Touré – Co-rédactrice en cheffe

Article rédigé par Hai Huong Le Vu — Journaliste

Le Nouvel An lunaire se déroule le 10 février, marquant le passage à l’an du dragon de bois. À l’Université d’Ottawa (U d’O), différentes activités sont organisées pour saluer l’arrivée d’une nouvelle année. La Rotonde a interrogé des étudiant.e.s pour en savoir plus sur leur rapport à cette célébration.

Une étudiante chinoise de première année en sciences commerciales et Juris Doctor, qui souhaite rester anonyme, croit qu’il s’agit d’une des occasions les plus « importantes » de sa culture. Yanan Fan, étudiante chinoise de troisième année en sciences sociales spécialisée en développement international et mondialisation, est du même avis et explique que le Nouvel An lunaire correspond à « un moment rare où les familles se réunissent pour dîner ».

Comment se déroulent les festivités ?

L’étudiante en troisième année exprime que les personnes venant du nord de la Chine préparent un souper, qui inclus souvent des raviolis chinois (饺子), alors que les Chinois.e.s du sud mangent des boulettes de farine de riz gluant (汤圆).

Selon la même étudiante, il s’agit aussi d’une occasion de mettre de « beaux vêtements neufs » et d’admirer des feux d’artifice. L’étudiante en première année révèle que ses parents et elle visitent leurs proches et leurs ami.e.s pour leur donner des cadeaux qu’ils ont préparés une ou deux semaines en avance. Elle ajoute que sa famille regarde l’émission 春晚, signifiant le « Gala du Nouvel An chinois ». Celui-ci comprend des chants, des danses et de la comédie, toutes créées pour célébrer cette fête.

Les deux étudiantes mentionnent également la tradition du partage d’enveloppes rouges, qui contiennent de l’argent. Fan confie que celles-ci sont offertes par des adultes aux enfants afin de leur souhaiter une année en « bonne » santé et en toute sécurité.

Une célébration redéfinie

Pour Lien Huynh, étudiante moitié vietnamienne et chinoise de première année en science économique et science politique, le Nouvel An lunaire ne correspond pas à une « grande » occasion pour sa famille. Elle dévoile qu’elle n’a pas passé son enfance avec le côté asiatique de sa famille : son père a immigré dans une ville rurale canadienne dans les années 70. Malgré tout, elle affirme que son entourage fait toujours des efforts pour célébrer cette tradition.

L’étudiante anonyme, qui a déménagé au Canada il y a 13 ans, avoue que : « Ça fait longtemps que je n’ai pas fêté le Nouvel An. » Celle-ci souhaite assister à plus d’évènements relatifs à cette tradition afin de la promouvoir sur le sol canadien.

Un écart culturel au Canada

Un changement qu’a constaté l’étudiante anonyme après son arrivée au Canada est le nombre de personnes avec qui elle le célèbre. « C’est juste ma famille nucléaire, et non une grosse réunion », remarque-t-elle. D’après l’étudiante, puisque sa famille ne peut plus rendre visite à leurs proches durant cet évènement, des appels à distance sont de mise. Celle qui est en troisième année évoque qu’elle célèbre le Nouvel An lunaire avec ses ami.e.s, mais regrette qu’elle ne puisse pas le fêter sur une plus longue période.

À cause du déroulement des examens de mi-session, Fan regrette qu’elle ne puisse pas profiter du Nouvel An lunaire pour retourner en Chine. L’étudiante anonyme est du même avis. La fête tombe souvent sur un jour de la semaine et la plupart des étudiant.e.s doivent s’occuper de leurs études universitaires, rapporte l’étudiante chinoise en première année.

Malgré ces obstacles, Huynh affirme qu’elle souhaite poursuivre cette tradition avec sa famille future, dont son mari, ses enfants et leurs ami.e.s. Elle ajoute qu’elle veut cultiver le sens de communauté chez ces dernier.ère.s et établir un pont pour les rapprocher à la culture de l’Asie de l’Est et du Sud-Est.

Pour sensibiliser la population ottavienne à cette tradition, le quartier chinois d’Ottawa prévoit d’organiser un défilé pour accueillir l’année du dragon de bois. Celui-ci aura lieu le 10 février 2024 de 10 h à 12 h, sur la rue Somerset Ouest entre ses intersections avec la rue Bay et Preston.