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Sports et bien-être

Comment se créer une communauté avec la danse ?

Mabinty Toure
24 février 2023

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef 

Article rédigé par Mabinty Touré – Journaliste

Selon une étude publiée dans la revue American Journal of Preventive Medicine, « la danse d’intensité modérée a été associée à une réduction du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire dans une plus large mesure que la marche ». La danse aurait aussi des bienfaits pour tonifier le corps, lutter contre le stress et même améliorer la plasticité du cerveau. En observant tous ces bienfaits, La Rotonde a voulu mener sa propre enquête : qu’en est-il des clubs de danse à l’Université d’Ottawa (l’U d’O) ?

Un art et un sport 

Pour Chaeyeon Lee, membre du groupe Unit One (UOKDC) et ancienne étudiante de l’U d’O, la danse représente un exutoire créatif. Durant les années de son baccalauréat spécialisé en sciences de la santé, elle a découvert son groupe de danse à travers un post Facebook. « C’était tellement intéressant de voir qu’il y a des gens qui ont le même intérêt que moi », exprime-t-elle. En recréant les chorégraphies de groupes pop coréens, elle a eu l’opportunité de jouer un rôle différent devant la caméra, avant de redevenir « une étudiante normale ».

Comme l’indique Olivia Pisani, étudiante en deuxième année du baccalauréat en sciences sociales, la danse est à la fois un sport et un art. En tant que sport, elle permet à la fois de faire de l’exercice et de se divertir.

Pisani, avec sa collègue Holly Fediash, étudiante en deuxième année du baccalauréat en psychologie à l’U d’O, sont membres de The uOttawa Dance Club, un groupe de danse récréative qui compte 250 danseur.se.s. Le club propose à ses membres plusieurs genres de danses, dont le jazz, le Bollywood, le hip-hop, la danse contemporaine, le ballet, la danse du ventre, le théâtre musical et l’afrobeat. Appuyé.e.s par des chorégraphes-étudiant.e.s bénévoles, les membres préparent des performances qu’ils.elles présenteront à leur récital le 4 mars prochain.

Communauté et activité

Pour chacun.e des participant.e.s, être inscrit.e dans un groupe de danse leur a permis de se créer une communauté. Selon Chang Lumbera, fondatrice et co-leader du groupe de danse Kpop, New Dawn Fever (NDF), faire partie du groupe lui a permis d’être introduit à la communauté de danse de la ville d’Ottawa. 

Fediash raconte que l’expérience universitaire peut paraître solitaire. Néanmoins, faire partie de The UOttawa Dance Team lui a permis de développer un beau réseau. Lumbera atteste avoir observé les étudiant.e.s internationaux.ales membres de son groupe développer un fort sentiment d’appartenance.

Pisani réitère l’importance d’avoir une activité extrascolaire afin de former une relation saine avec ses études. Elle explique « qu’elle trouve important d’avoir une activité qui nous permet de développer des compétences que l’on n’apprendra jamais en classe. De plus, nous avons une autre raison d’être sur le campus ».

Pendant son baccalauréat, Lee raconte qu’elle partageait son emploi du temps avec ses co-membres. Pendant leur temps libre, ils.elles répétaient des chorégraphies, mangeaient ensemble, ou allaient boire du bubble tea. Ces activités la rendaient « très excitée d’aller en classe ». Elles lui ont aussi permis de remplir les créneaux horaires vides entre ses cours, de sorte à créer une routine solide et favorable à son bien-être.

Du haut de ses 30 ans, Lumbera apprécie son groupe de danse, dont les membres la « maintiennent jeune ». Malgré le stress de son travail, elle éprouve du plaisir à se déplacer de son bureau aux miroirs du Centre Universitaire Jacques Turcotte où ils.elles répètent. Lee détaille que les groupes de danses sont particulièrement divers au niveau de l’âge, de l’origine ethnique et de l’occupation, ce qui renforce les échanges enrichissants. Avec son groupe UOKDC, ils.elles ont pu créer un lien précieux qu’elle espère voir durer durant de longues années.

L’ensemble de ces participant.e.s mentionnent que l’espace de danse est sain pour leur santé mentale et physique. Après avoir connu un environnement exigeant à travers la danse compétitive, Fediash et Pisani apprécient à quel point leur communauté à l’université leur permet de s’exprimer sans jugement. L’étudiante de psychologie témoigne « se sentir libre de danser d’une manière qui est toujours appréciée par les autres ».

Développer des compétences 

Pour chacun.e de ses danseur.se.s, la danse leur a permis de développer des compétences, surtout celle de la communication. Sur le plan personnel, Lee a appris à connaître l’éthique de travail des personnes. Elle indique que « nous sommes tous des inconnus réunis grâce à notre intérêt commun pour la danse. Par conséquent, j’ai dû apprendre comment mieux me faire comprendre et écouter mes co-membres. » En matière de leadership, elle s’est vu avoir plus de motivation pour atteindre ses objectifs. La danse leur a également permis de sortir de leur zone de confort, mentionnent Lumbera et Lee. 

Les membres de l’équipe exécutive du club de danse récréatif de l’U d’O mentionnent aussi avoir développé plusieurs compétences d’organisation, comme la patience. Pisani rappelle aux étudiant.e.s que la danse comme activité permet d’avoir de meilleures qualités en gestion du temps. Ainsi, en plus d’être bon pour la santé mentale, Fediash exprime que la danse est un bon moyen pour ceux.celles qui veulent se créer une belle communauté, et surtout des amitiés, sur le long terme.

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