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Département de théâtre
Arts et culture

Le jeu au Département du théâtre depuis 2019

Hai Huong Le Vu
15 janvier 2024

Crédit visuel : Jurgen Hoth — Photographe

Article rédigé par Hai Huong Le Vu — Journaliste

Le 21 janvier 2019, La Rotonde a publié un article intitulé « Ouverture d’une école de théâtre à l’U d’O », annonçant l’inauguration du conservatoire théâtrale de l’Université d’Ottawa (U d’O) en septembre 2019. Plus de quatre ans après, avec deux cohortes graduées, comment l’arrivée de celui-ci a-t-elle changé le Département du théâtre à l’U d’O ?

Le Baccalauréat en pratique théâtrale (B.P.T. en jeu), alias le conservatoire, se différencie du Baccalauréat en études théâtrales (B.A. théâtre), d’après Joël Beddows. Le vice-doyen aux programmes de la Faculté des arts explique que celui-ci vise à fournir une formation professionnelle, alors que, avant l’arrivée du conservatoire, les gradué.e.s du B.A. théâtre « devaient passer par une autre étape [par des agences d’artistes] avant d’arriver au jeu » professionnellement.

Premier conservatoire bilingue du Canada

Beddows divulgue que le B.P.T en jeu à l’U d’O s’est inspiré de celui présenté par l’Université de l’Alberta, bien que ce dernier ne s’adresse qu’à des étudiant.e.s anglophones, nuance le vice-doyen. Il poursuit en comparant l’école intensive en jeu de l’Université avec les conservatoires du Québec, qui requièrent des candidat.e.s postulant à leurs programmes en art dramatique un diplôme d’études collégiales ou ayant au moins 21 ans.

Selon le vice-doyen aux programmes de la Faculté des arts, le B.P.T. en jeu à l’U d’O dispose d’un « avantage extraordinaire », proposant un programme en anglais, et un autre en français. « On voulait former des acteurs autonomes, des acteurs créateurs qui avaient l’habilité d’initier leurs propres projets de création, qui ne seraient pas dépendant de l’offre dans le milieu du cinéma, la télévision ou les théâtres », continue Beddows.

Expérience étudiante dans le B.P.T. en jeu

« Intensif » est le terme qu’emploie Raphaël Racine pour qualifier son programme. L’étudiant en troisième année en pratique théâtrale révèle que sa cohorte ne consiste que de huit individus, sélectionné.e.s purement par audition. Il renchérit que, dans son programme, les étudiant.e.s prennent des cours de jeu quasi quotidiennement, de mouvement, de discussion, de théorie et de gestion de carrière. « L’année dernière, on a appris l’acrobatie, le cirque et la jonglerie », développe-t-il.

L’étudiant en B.P.T en jeu apprécie néanmoins la formation « approfondie » en théâtre, l’opportunité de réseautage dans l’industrie et des possibilités d’expérience sur le terrain que le conservatoire offre. Il ajoute que ses « professeurs et la direction [sont] extrêmement à l’écoute pour du feedback [des étudiant.e.s] » en raison de l’âge du programme, créant une atmosphère d’entraide.

Cependant, Racine souhaite que la transition de la première année aux années suivantes soit moins « drastique » en ce qui concerne la charge de travail de ces dernières. « La deuxième [année], c’est vraiment de gros cours de formation, les répétitions ; c’est des semaines faramineuses en heure », raconte-t-il.

Son impact sur les étudiant.e.s au B.A. théâtre

Yagmur Elcin, étudiant en quatrième année du B.A. théâtre, avait candidaté pour le B.P.T., mais l’Université lui a offert son programme actuel. « Je suis très content [malgré tout] parce qu’on a la chance d’apprendre sur différentes parties de la production théâtrale », se réjouit Elcin. Ce dernier précise que son programme lui permet d’apprendre des aspects théâtraux tels que l’éclairage, la conception de costumes et l’analyse des critiques des pièces théâtrales. Depuis le début de son parcours universitaire de quatre ans, il révèle qu’il n’a pu prendre un cours de jeu.

Marguerite Friend, diplômée du B.A. théâtre à l’U d’O, est d’avis que le Département du théâtre a retiré un cours de mise en scène de ce dernier, privant les étudiant.e.s actuel.le.s dans ce programme de la capacité de réaliser une production théâtrale. « Il y a [eu] beaucoup de talents qui se sont faits découverts par ce cours de quatrième année », raconte la diplômée. « Avant, il y avait possibilité d’essayer le jeu à son plein potentiel, d’essayer la mise en scène, d’essayer l’écriture, donc toutes les formes de création. Je dirais que maintenant, il y a cette possibilité-là, mais en moins grand », pense Friend. Elle croit aussi que le B.A. théâtre actuel focalise davantage sur la théorie et l’aspect technique du théâtre.

Elcin souhaiterait, lui aussi, avoir plus de cours de jeu. « J’adorerais cela », insiste-t-il. Il ajoute que plus de possibilités d’audition devraient être proposées à la population étudiante en B.A. théâtre, les exposant davantage à des emplois de comédien.ne.s.

Friend est d’avis que le Département du théâtre devrait donner plus d’expériences théâtrales aux étudiant.e.s, notamment dans le domaine de la mise en scène. « Il faut quand même que tu aies des expériences professionnelles pour rentrer à la maîtrise en mise en scène », avance-t-elle. Elcin souligne son intérêt pour la conception sonore en ce qui concerne sa future carrière, « mais le jeu d’acteur est toujours une option », espère-t-il.

Il ne semble pas être le.la seul.e : l’étudiant en B.A. théâtre mentionne que des étudiant.e.s de différents programmes à l’U d’O organisent des productions de théâtre afin de nourrir leur passion de jeu. « Si le conservatoire avait été ouvert quand j’avais appliqué à l’U d’O, je serais allée au conservatoire parce que c’était vraiment des cours de jeu [qui me fascinent] », confesse la diplômée.

Dès le 27 mars 2024, le conservatoire organise des auditions en personne et en ligne pour accueillir de jeunes talents ayant l’âge de 17 ans ou plus.

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