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Arts et culture

La maîtrise en mise en scène : un atout pour tou.te.s

Stella Chayer Demers
25 octobre 2022

Crédit visuel : Pixabay 

Article rédigé par Stella Chayer Demers – Cheffe du pupitre Arts et culture

Le Département de théâtre de l’Université d’Ottawa (U d’O) offre un programme de formation professionnelle, la maîtrise en pratique théâtrale de la mise en scène (MPT). Elle se différencie de la maîtrise des arts en théâtre (MA), programme axé sur la théorie et l’analyse, par son aspect pratique et ses critères sélectifs.

Des membres notables de la communauté théâtrale d’Ottawa sont passé.e.s par cette maîtrise comme, entre autres, Nicolas Leno, directeur artistique de a Company of Fools, Éric Perron, directeur artistique des Créations In Vivo et Sariana Monette-Saillant, directrice artistique du Théâtre de Dehors.

Sa raison

Parmi les candidat.e.s présent.e.s à la maîtrise se trouve la cofondatrice et directrice artistique de la compagnie Skeleton Key Theater, à Ottawa, Kate Smith. Ses 12 années d’expérience en tant que directrice artistique au Skeleton Key Theater ont permis à Smith de développer des compétences utiles pour sa carrière de metteuse en scène. Elle dit cependant avoir ressenti le besoin de peaufiner ses compétences de meneuse. C’est en partie pourquoi elle a décidé d’appliquer à la MPT.

C’est en fait durant ces dernières années, avant que la COVID-19 frappe, qu’elle a commencé à faire de la mise en scène. Ce n’est qu’une fois l’arrivée de la pandémie qu’elle a décidé de retourner aux études. «La pandémie a présenté de nombreux défis, mais aussi de nombreuses opportunités, et l’une d’entre elles a été de saisir cette occasion pour investir dans mon éducation, pour faire de moi une meilleure artiste », affirme-t-elle.

Son fonctionnement

La MPT se différencie selon Smith de la MA par ses éléments pratiques : au cours du programme, l’étudiant.e aura à mettre en scène trois spectacles, chacun dans une des trois salles de spectacle au Département de théâtre. Le premier, une pièce en un acte, se déroule dans la boîte noire au sous-sol du bâtiment de théâtre, le studio Léonard-Beaulne. Le deuxième spectacle est quant à lui présenté à la nouvelle boîte noire du LabO. Le troisième et dernier spectacle est présenté dans la salle classique à la configuration italienne, la Salle Académique. Ce dernier spectacle permettrait à l’élève de mettre en scène un spectacle de plus grande envergure qui pourrait nécessiter, disons, un entracte.

 Joël Beddows, auteur, metteur en scène et professeur au département de théâtre de l’U d’O, décrit les standards d’admission du programme comme étant « très élevés ». Le département n’accepte en effet que deux étudiant.e.s par année : il n’y a donc jamais plus que quatre candidat.e.s accepté.e.s au programme (deux en première année et deux en deuxième année). Cela permet, explique Beddows, de « maximiser le temps alloué aux artistes retenu.e.s en salle de répétition comme en laboratoire de recherche ».

Smith souligne les avantages et désavantages de cette forte sélectivité : cela reflète selon elle la réalité. « C’est une excellente formation pour le travail de metteur.se en scène, parce que vous parlez à tout le monde, tout le temps et sans pause », mais, spécifie-t-elle, « à la fin de la journée, il n’y a que toi ».

Son contenu

Smith admet avoir eu des attentes très différentes de ce que s’est révélé être la vérité. Elle a beaucoup appris sur le processus d’analyse : être capable d’analyser une performance, pas seulement en termes de sentiments, mais également d’objectifs.

Le programme permet également d’articuler une démarche artistique propre aux étudiant.e.s, explique Beddows. Pour ce faire, ils.elles participent à une série d’exercices pratiques. « Ils.elles touchent à la mise en scène de textes canoniques tout comme ils.elles participent à des processus de création », spécifie Beddows. Les étudiant.e.s participent également à des séminaires d’une semaine auprès d’artistes de la communauté théâtrale nationale, affirme Smith.

Sa deuxième mise en scène du programme, Constellation, a été présentée les 13, 14 et 15 octobre dernier, à la salle du LabO. Elle reflète l’évolution de son œuvre ainsi que de ses connaissances au cours du processus de création de la pièce, qui aura duré six semaines. « Je pense que cette expérience m’a été très utile. Elle m’a aidé à faire mon propre travail, et à comprendre comment les gens perçoivent ce travail », confie-t-elle.

Son but

Le but de cette maîtrise est « de former la prochaine génération des metteur.se.s en scène qui s’intéressent aux pratiques et aux esthétiques contemporaines » selon Beddows. 

Le MPT est une opportunité pour ses candidat.e.s de faire des connexions avec les gens du milieu, qu’ils.elles soit étudiant.e.s ou professionnel.le.s de la région. Smith a en effet travaillé avec des comédien.ne.s professionnel.le.s et des concepteur.se.s étudiant.e.s pour son spectacle Constellation, et travaillera avec une cohorte du baccalauréat en jeu de l’U d’O et une équipe de concepteur.rice.s professionnel.le.s pour sa prochaine mise en scène.

Selon Beddows,  la MPT permet de former les étudiant.e.s pour intégrer le milieu professionnel dès leur graduation. Ils.elles sont à cet effet accompagné.e.s d’un.e artiste mentor.e, soit des artistes séniors reconnu.e.s ou des professeur.e.s de l’U d’O.

Cela signifie, pour Smith, un environnement dénudé de toute compétition et gêne que l’on retrouverait possiblement dans un contexte professionnel. «Tout le monde travaille pour le même objectif, c’est-à-dire ton éducation et ton apprentissage, car cela profite à tou.te.s », articule-t-elle. Elle, ainsi que les autres étudiant.e.s de la MPT, ont eu l’opportunité d’apprendre dans un environnement où les connexions et l’entraide sont encouragées.

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