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Le financement de CHUO 81.9FM et du GRIPO compromis

Nisrine Nail
12 novembre 2023

Crédit visuel : Dawson Couture — Co-rédacteur en chef

Article rédigé par Nisrine Nail — Cheffe du pupitre Actualités

Lors des élections partielles du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) en octobre 2023, les étudiant.e.s de premier cycle du campus avaient le pouvoir de voter « oui » ou « non » à dix questions référendaires. Deux d’entre elles demandaient à la communauté étudiante si elle souhaitait « arrêter le prélèvement » de la radio CHUO 89,1 FM et celui du Groupe de recherche d’intérêt public de l’Ontario (GRIPO) : une majorité de personnes ont voté « oui ». L’origine de ces questions référendaires et leur impact ont suscité des questionnements quant à la gouvernance du SÉUO.

La source des questions référendaires

Grant Stein, gestionnaire de la station par intérim du CHUO 89.1 FM, affirme qu’il y avait plusieurs problématiques liées à la question posée. « La question a été rédigée par le conseil d’administration du SÉUO. Elle fait aussi référence à une cotisation annuelle, alors que nous avons une cotisation par trimestre. De plus, la cotisation n’est pas de 4,99 $ depuis 2019 en raison de l’inflation », explique Stein. Il signale que la radio avait alors déposé une plainte auprès de Brandon Ly, directeur général des élections par intérim, mais qu’aucune réponse n’a été communiquée.

Joseph Eastham, coordinateur financier et administratif du GRIPO, est d’avis que la formulation de la nouvelle question référendaire a influencé la décision des étudiant.e.s. « Toutes les questions avaient une connotation doublement positive, sauf celles du prélèvement des cotisations du GRIPO et de CHUO », remarque le coordinateur.

La radio étudiante et le groupe de recherche soulignent qu’ils ne sont pas étonné.e.s des questions ni de leurs résultats. « Toutes les organisations étudiantes du campus ont des problèmes au niveau de l’engagement et de la visibilité. Même le Syndicat a du mal à pourvoir les postes vacants. C’est un problème plus large, étant donné que nous avons manqué deux ou trois ans d’interactions sur le campus », juge Eastham.

« Ce qui nous a étonnés, c’est comment le SÉUO a simplement ignoré [ses] propres principes et règlements », proteste Stein.

Décision acceptée, processus d’élections douté

Le gestionnaire par intérim avance que le code électoral a récemment été réécrit par le comité des élections du SÉUO et a été approuvé par le conseil d’administration en septembre, un mois avant les élections partielles. « L’original comptait 34 pages, il en compte maintenant huit. Il s’agit d’une réduction importante, beaucoup d’informations ont été supprimées », notifie Stein.

Le coordinateur du GRIPO révèle que le code électoral précédent avait comme règlement de soumettre les questions référendaires avant le début de la période de nomination des candidat.e.s. « Cela nous aurait donné le temps pour en parler à l’interne, de développer des campagnes et d’entrer en contact avec le corps étudiant », indique Eastham. Il pense que le document a été modifié en raison des problèmes structurels du SÉUO, afin de « ne pas avoir à s’occuper des mesures démocratiques de vérification et des échéances qui étaient garanties par l’ancien code électoral ».

Stein dénonce le manque de débat au sein du conseil et du comité sur les conséquences des changements portés, particulièrement sur le référendum et les élections partielles. « Rien ne dit qu’ils [le comité des élections et le conseil] ont agi avec malveillance, mais je ne pense pas qu’ils savaient ce qu’ils faisaient », insiste-t-il.

Eastham remet aussi en question la transparence du processus électoral du Syndicat, en raison de la participation de Ly en tant que directeur général par intérim des élections. Stein explique que le directeur général des élections n’est pas censé être un membre du SÉUO, alors que Ly est le président du comité des élections. « Le Syndicat ne respecte pas l’article sept de [sa] propre constitution », atteste le gestionnaire. Le coordinateur du GRIPO convient que c’est un conflit d’intérêts. « Notre plus grande plainte concerne le processus. Il ne s’agit certainement pas de remettre en question la décision des étudiants », précise le gestionnaire de la radio.

Changement envisageable en vue

Le GRIPO et la radio CHUO 89,1 FM sont d’avis qu’un changement est possible pour les prochaines élections du SÉUO qui auront lieu en février 2024. « C’est une occasion à saisir, notre objectif principal est de s’impliquer davantage auprès des étudiants », soutient Stein. Le GRIPO compte aussi s’organiser afin d’informer la communauté étudiante de leur mission et de leurs services d’après Eastham.

Le coordinateur encourage les étudiant.e.s à proposer des questions référendaires au SÉUO ainsi qu’à l’Université d’Ottawa. « Vous avez le pouvoir de créer littéralement n’importe quoi sur ce campus », rappelle-t-il.

Les deux organisations ont fait part de leurs préoccupations au Cabinet de la provost et vice-rectrice aux affaires académiques et celui aux affaires étudiantes concernant le processus électoral du SÉUO et sont présentement en conversation avec eux.elles.

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