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Revendications autochtones -Fouilles archéologiques controversées à Gatineau

Web-Rotonde
15 septembre 2014

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– ParFrédérique Mazerolle-

Un groupe de manifestants occupe, depuis déjà plus d’un mois, le chantier de réaménagement de la rue Jacques-Cartier en raison d’une réclamation d’artefacts autochtones retrouvés sur le site durant des fouilles archéologiques qui se sont déroulées au printemps et à l’été dernier.

Une question de reconnaissance

Selon le professeur de l’Université d’Ottawa (U d’O) Claude Denis, expert en matière de droits autochtones, l’un des enjeux de cette histoire est la reconnaissance des communautés autochtones. Ce dernier précise que les artefacts autochtones reviendraient à la communauté de Kitigan Zibi. Par contre, les manifestants présents sur le site se présentent comme faisant partie d’une communauté hors réserve de Fort-Coulonge, qui n’est pas une communauté autochtone reconnue légalement par le gouvernement fédéral.

« Indépendamment du sort du site de la rue Jacques-Cartier, l’enjeu pour cette communauté est de se faire reconnaître par la Ville de Gatineau comme un interlocuteur valable », explique M. Denis. Il ajoute qu’il semble que la municipalité de Gatineau l’ait reconnue d’une certaine manière en acceptant d’observer les revendications qu’elle leur a soumises lundi dernier.

En effet, la communauté algonquine, représentée par le chef Roger Fleury, a soumis à la Ville certaines revendications par rapport aux fouilles archéologiques qui ont eu lieu sur une terre anciennement habitée par des communautés autochtones.

Dans ses revendications, la communauté demande à la Ville de ne pas modifier ou abîmer les artefacts et de les placer dans un lieu sûr (dans ce cas-ci, un musée qui serait bâti sur le site même), d’engager un nouvel archéologue en chef qui respectera les demandes des autochtones, ainsi que de les informer avant toute fouille sur des terres appartenant ou ayant appartenu aux Premières Nations.

Position du maire de Gatineau

Le maire de la municipalité, Maxime Pedneaud-Jobin, s’est exprimé à plusieurs reprises sur sa position face à ce dilemme, en soutenant que les protestataires doivent quitter les lieux pour que les recherches nécessaires soient effectuées. Il a indiqué avoir pris en compte les préoccupations des communautés autochtones. Ce dernier a exprimé son désaccord quant à des propos accusant la Ville d’avoir détruit ou endommagé les artefacts. Ces affirmations découlent d’une suspicion alimentée par le fait que tous les artefacts n’auraient pas été exposés aux communautés autochtones.

M. Denis a ajouté que la Ville de Gatineau fait une bonne gestion de la situation. « Je dirais que la communauté autochtone de Fort-Coulonge a certainement fait des gains dans cette histoire et que l’approche de la Ville est plutôt conciliante, ouverte et respectueuse envers leurs demandes », souligne-t-il.

Une menace demeure présente, soit celle de l’implication des forces policières dans le délogement des manifestants qui sont toujours sur les lieux. M. Pedneaud-Jobin a fermement affirmé qu’il était prêt à utiliser ce moyen si les manifestants ne coopéraient pas avec eux.

 

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