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Semaine « Tous Unis Contre le Racisme » : « Être trans, c’est beau », clame Laverne Cox

Web-Rotonde
8 avril 2015

– Par Frédérique Mazerolle –

Dans le cadre de la semaine « Tous unis contre le racisme », organisée par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), l’actrice afro-américaine transgenre Laverne Cox, célèbre notamment pour son rôle de Sofia Burset dans la série télévisée de Netflix, Orange Is the New Black, a donné une conférence intitulée « Ne suis-je pas une femme : mon parcours vers la féminité » devant une salle comble au Centre Bronson.

Avant de commencer sa présentation, Cox a pris le temps d’énumérer toutes les choses qui la caracté- risent, que ce soit dans son domaine de travail ou ses expériences personnelles. En terminant cet éloge personnel, elle a expliqué à la salle qu’elle n’était pas une simple chose et que tout le monde dans la salle ne l’était point aussi.

Née dans le sud américain, dans la ville de Mobile, Alabama, Cox explique avoir eu une enfance difficile, dû au fait que son anatomie était de sexe masculin, alors qu’elle s’est toujours sentie comme une femme. Vivant avec une mère monoparentale et un frère jumeau, elle fut l’objet de plusieurs représailles par rapport à son comportement qui était considéré anticonformiste par ses pairs.

« Les gens ont encore tendance à faire une séparation nette entre les deux genres, comme si l’on peut seulement être un homme ou une femme », affirmet-elle. « Par contre, il est important de ne pas imposer des limites aux genres et de laisser les gens faire ce qu’ils veulent, en autant qu’ils sont confortables ».

Après avoir été au parc d’attraction Six Flags en troisième année, elle s’était acheté un éventail à main. Quand elle a décidé de l’utiliser en classe, son enseignante a contacté sa mère pour lui expliquer que son fils devrait être suivi par un psychologue car ce genre de comportement n’était pas considéré comme étant masculin.

Après le secondaire, Cox et son frère jumeau ont eu la chance d’aller à la Birmingham School of Performing Arts, d’abord en étudiant la création littéraire, pour ensuite étudier la danse classique. C’est dès lors qu’elle a commencé à embrasser sa féminité.

« C’est vraiment là que j’ai commencé à changer mon style vers un style plus féminin. Ça a commencé avec le maquillage et puis j’allais dans des magasins seconde main comme GoodWill et Salvation Army. En fait, je modifiais mes vêtements et j’appelais ça du “Salvation Armani” », dit-elle en riant.

Après l’obtention de son diplôme, c’est vers New York qu’elle s’est dirigée. L’actrice dit en avoir appris beaucoup sur elle-même lorsqu’elle est déménagée dans la Grosse Pomme, qui lui offrit une perspective plus large de ce que c’était d’être transgenre. Cependant, c’est également là qu’elle a été victime de plusieurs attaques contre son apparence durant sa transition vers l’anatomie féminine.

« J’ai souvent été victime de commentaires de style catcalling. Par contre, lorsque certains hommes se rendaient compte que j’étais transgenre, ils ont décidé de m’appeler par d’autres noms dégradants. Cela montre qu’il existe un problème flagrant au niveau de la perception que les gens ont de la communauté transgenre », explique Cox.

Tout au long de sa transition, Cox dit avoir eu à expliquer aux membres de sa famille et même parfois à des médecins la manière dont les gens devraient s’adresser à elle. Elle note l’importance des pronoms chez la communauté transgenre, qui sont parfois mal utilisés et peuvent causer de la confusion chez ceux qui sont moins familiers avec celle-ci.

« Nous devons honorer la manière dont les gens de tout genre se perçoivent. Appeler quelqu’un par un pronom auquel il ne s’identifie pas, c’est comme si l’on ne reconnaissait pas son identité ».

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