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Sports et bien-être

À bas les coups de mou !

Rédaction
31 décembre 2020

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice Artistique 

Chronique rédigée par Caroline Fabre – Rédactrice en chef

Alors que s’installent doucement la neige et la fraîcheur hivernale, les jours raccourcissent et se ressemblent de plus en plus. Sans s’en rendre compte, le découragement, la tristesse, la fatigue et des baisses de moral apparaissent doucement. Il devient parfois difficile de se débarrasser de cette dépression saisonnière.

Au moment où j’écris cette chronique, il a plu toute la journée. Et même si je me suis levée de bonne humeur ce matin, elle a radicalement changé avec les premières gouttes de pluie. Comme presque tous les jours, je n’ai rien envie de faire. Rien, sauf me rouler en boule sous ma couette, et regarder des films ou des séries toute la journée. N’en déplaise à ma famille, je ne suis pas paresseuse : je souffre juste de dépression saisonnière.

Quésaco

Même si le terme coure les journaux et les sites internet à l’approche de l’hiver, je n’ai jamais pris le temps de correctement me renseigner sur le sujet. La dépression saisonnière, c’est quoi ? Définie comme étant un état dépressif majeur lié au changement de saisons et plus précisément au manque de lumière naturelle, la dépression saisonnière aussi appelée Troubles Affectifs Saisonniers (TAS) est un phénomène qui touche environ un tiers de la population canadienne chaque année, selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). 

La dépression saisonnière est la conséquence de modifications hormonales induites par la baisse de luminosité. C’est en 1984 que le Dr Norman Rosenthal, psychiatre et chercheur au National Institute of Mental Health, a fait le lien entre la lumière et les différents troubles survenant en période hivernale. La baisse de lumière perturbe l’horloge interne du corps et peut entraîner des sentiments de dépression. Elle influence la production de sérotonine, le neurotransmetteur qui affecte l’humeur, et jouerait également sur la mélatonine, qui intervient dans la structure du sommeil et l’humeur.

Ce n’est donc pas étonnant que nous éprouvions des troubles du sommeil, une fatigue intense, ou que nous soyons irritables. Et cela n’a pas forcément rapport avec la fin du semestre éprouvant que nous venons de vivre.

Lutte hivernale

S’il est habituellement recommandé par des spécialistes de sortir prendre l’air et le soleil, et de pratiquer une activité physique régulière, les conditions exceptionnelles dans lesquelles s’est déroulée cette année 2020 nous empêchent de mener à bien notre projet de guérison. Isolé.e.s et inactif.ve.s, nous sommes plus enclin.e.s à être victime de la dépression saisonnière.

Malgré toute la bonne volonté dont je peux faire preuve, je ne suis pas certaine de vouloir courir dans le froid et la neige. Encore faudrait-il que je sois capable de courir sans risquer de me briser une cheville à chaque pas, moi qui ai déjà du mal à ne pas déraper en marchant précautionneusement… Et je suis certaine que vous partagez mon avis.

Alors quelles options de guérison s’offrent à nous pour lutter contre ce moral bien enfoui dans les chaussettes ? La première des étapes est de reconnaître que ça ne va pas. 

Bien qu’il faille idéalement sortir entre 20 et 30 minutes tous les jours, faire de l’exercice en extérieur paraît plutôt compliqué ; il reste encore la possibilité de le faire depuis le confort de chez soi. Même si la motivation n’est pas toujours au rendez-vous, les tutoriels abondent sur YouTube et sur les différentes applications pour téléphone. Il en va de même pour la méditation et le yoga, qui sont fortement conseillés. 

Si vous n’êtes pas adepte des activités physiques ou psychiques, les techniques de photothérapie sont également une option. La première méthode, la luminothérapie, consiste à s’exposer durant 30 à 45 minutes de façon quotidienne à de la lumière blanche. Si c’est assez déstabilisant dans un premier temps, les bienfaits de la luminothérapie se font rapidement sentir. Attention cependant à ne pas en abuser, au risque de récolter un bon mal de crâne ; parole d’experte. L’autre méthode, la simulation artificielle de l’aube consiste quant à elle à reproduire les conditions naturelles du réveil, en simulant la luminosité d’un lever de soleil. Elle permet ainsi d’arrêter en douceur la production de mélatonine et d’ainsi réveiller le corps en douceur.

Et si malgré toutes ces méthodes, l’envie n’y est pas, je me force à faire des choses. Pas besoin de brûler les étapes en se jetant directement sous une douche glaciale non plus, mais les simples faits de me lever et de faire mon lit m’aident à me mettre en route pour ma journée. De petites tâches vous permettront de vous rendre compte de votre productivité.

Lorsque je sens des idées noires m’envahir, j’aime les écrire sur un papier le soir avant de me coucher, pour débarrasser mon esprit. C’est avec la plus grande des satisfactions que je le déchire en mille morceaux le lendemain au réveil, pour repartir de bon pied.

Une autre étape cruciale dans cette lutte sans merci contre la dépression saisonnière passe par l’alimentation. Manger correctement est la base de tout. Privilégier des aliments contenant du magnésium est fortement recommandé. Ce dernier est en effet conseillé contre les coups de fatigue, les manques d’énergie et les baisses de moral. D’autres aliments, comme les poissons gras, la banane et les amandes sont également recommandés puisqu’ils contiennent du tryptophane, un acide aminé qui influence l’humeur.

Dans tous les cas, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un spécialiste ; la dépression saisonnière est une maladie à part entière, qui nécessite parfois une prise en charge par des médecins ou des psychologues.

Si, comme moi, vous souffrez de dépression saisonnière, les mois qui s’annoncent vont être rudes. Avec le lundi bleu qui aura lieu le 18 janvier cette année, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Mais hauts les coeurs, nous avons survécu à 2020, nous survivrons bien à la journée la plus déprimante de l’année !

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