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Allan Rock: « Le financement des universités en Ontario, aujourd’hui, c’est clair que ça ne fonctionne pas. »

Web-Rotonde
26 mars 2012

Entrevue avec le recteur

Patrick Weldon | Chef de pupitre
@patweldonLR

« Ce fut pour moi une année assez intéressante », affirme d’emblée M. Rock. Le Bureau des gouverneurs ayant adopté le plan « Destination 2020 », le recteur se dit satisfait des progrès réalisés jusqu’à présent : « Chaque année, on contribue à ces objectifs. C’est modeste, mais un pas dans la bonne direction. » Cependant, il précise que le défi résiderait du côté des finances de l’Université, en réponse aux développements du plan stratégique de l’U d’O.

La Rotonde : Pensez vous que le Bureau des gouverneurs appliquera la hausse des frais jusqu’au plafond de 5 % proposé par le gouvernement libéral?
Allan Rock : Je n’en ai aucune idée. C’est une chose pour le gouvernement de décider du cadre. Nous allons considérer toutes nos options pour le financement.

J’ai rencontré le président du Bureau des gouverneurs hier et il m’a dit qu’il voudrait avoir la recommandation de l’administration concernant les droits de scolarité, étant donné la politique du gouvernement actuel au Bureau le 2 avril. La GSAED, la FEUO et la représentante du premier cycle au Bureau des gouverneurs [Anne-Marie Roy] auront la chance de répondre avec leur propre proposition.

LR : Comment gérez-vous le financement reçu du gouvernement de l’Ontario?
AR : Il est clair que le financement des universités en Ontario, aujourd’hui, ne fonctionne pas. La seule façon d’augmenter les revenus, à part augmenter les frais, c’est ajouter plus d’étudiants, mais, ça, ça aura des effets négatifs sur la qualité de l’éducation.

C’est pour ça que nous avons décidé, dans le plan stratégique, de limiter le taux de croissance à 500 étudiants additionnels par année [en plus de remplacer la cohorte de finissants]. C’est difficile parce que pour qu’on puisse gérer plus de revenus, il faut accepter plus d’étudiants.

C’est difficile, parce que si on veut plus de professeurs, plus de salles de classe, ça coûtera plus cher, mais on n’a pas cet argent. Le gouvernement n’est pas là pour subventionner les dépenses pour la qualité. Il subventionne seulement les étudiants additionnels. Le modèle de financement ne fonctionne pas très bien.

LR : Alors quelles seraient les solutions?
AR : Il est primordial de changer la façon dont on fait le financement pour permettre, d’une certaine façon, la qualité. Par exemple, nous utilisons, comme université, des revenus des droits de scolarité pour financer la recherche. La recherche à des coûts institutionnels, des coûts reliés à l’infrastructure – jusqu’à 45 % de chaque dollar que je reçois va aux coûts institutionnels.

Et on ne reçoit que 20 ou 21 % du gouvernement pour le financement de la recherche. Il faut alors combler cette lacune avec de l’argent des étudiants du premier cycle. Ce n’est pas juste pour les étudiants. C’est pour ça que j’ai demandé au gouvernement du Canada d’augmenter sa contribution aux coûts institutionnels.

LR : Comment percevez vous la dette étudiante?
AR : Nous sommes très sensibles à la nécessité de donner accès à l’éducation postsecondaire à tout le monde sur une base d’égalité. Les droits de scolarité sont un facteur d’accessibilité et nous sommes sensibles au fait qu’il faut limiter le niveau d’endettements des diplômés.

La dette peut prendre des années à payer. Lorsque le Bureau des gouverneurs étudie la question des droits de scolarité, il considère tout cela; le besoin de l’Université d’avoir plus d’argent et la question de la capacité des étudiants à payer.

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