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Arts et culture

Après l’apocalypse

Web-Rotonde
13 février 2012

THÉÂTRE

Léa Papineau Robichaud | Représentante des bénévoles
Twitter @LeaRobi

La Salle académique s’est laissé conquérir par l’univers absurde et postapocalyptique de Fernando Arrabal la semaine dernière. En effet, la Comédie des Deux Rives présentait la pièce Le cimetière des voitures dans une mise en scène d’Elif Isiközlü.

C’est sur des pièces musicales mystérieuses interprétées par un pianiste que les spectateurs ont été accueillis dans le pavillon de l’U d’O. Ceux-ci n’avaient toutefois encore rien vu.

Un bidonville bien spécial

Dans sa pièce, Arrabal dépeint un bidonville dans lequel plusieurs drôles de personnages cohabitent. La plupart ne resteront que de simples voix pour le public.

Un majordome s’efforce de répondre aux besoins de ces bonnes gens, ponctuant son service d’un dédain non dissimulé. Dans ce même bidonville, un groupe de musiciens dont le chef est pourchassé par la police se présente chaque soir et joue pour ces pauvres gens.

L’écriture surprenante d’Arrabal

Sous les rires de la foule, l’un des personnages principaux, Emanou, se présente au début de la pièce comme étant, en quelque sorte, le Jésus des temps modernes.

« Mon père était charpentier », dit-il après avoir raconté sa naissance qui a, comme de raison, eu lieu dans une étable. Ce moment de la pièce semblait être un simple pieds-de-nez de l’auteur, mais en analysant bien la pièce, il est possible de reconnaître des références au Nouveau Testament.

Portrait de la société moderne

Même si elle a été écrite en 1959, Le cimetière des voitures reflète certaines caractéristiques de la société d’aujourd’hui, dans laquelle les pauvres sont laissés de côté, car l’argent est la seule chose importante dans ce monde. L’auteur met le doigt sur plusieurs absurdités de cette société et réussit à choquer la salle.

Elif Isiközlü ainsi que son équipe de conception ont fait un excellent travail sur un texte aussi difficile à mettre en scène, car il était facile de s’imaginer dans ce monde dépourvu de sens.

Les comédiens ont aussi très bien livré la marchandise. Leurs gestes étant toujours très bien synchronisés, ils démontraient une facilité avec la cadence de l’action.

Le défi colossal de créer l’environnement sonore de la pièce a été très bien relevé par quatre comédiens. Ces derniers ont réussi à immerger le public dans le monde de Fernando Arrabal.

Par contre, les liens unissant les multiples personnages étaient plutôt vagues, ce qui pouvait entraîner une certaine confusion dans l’histoire, qui était plutôt complexe.

Il faut voir la pièce plus d’une fois pour réussir à comprendre toutes les subtilités de l’écriture absurde et critique de l’auteur.

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