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Éditorial

Pour avancer, il faut d’abord faire un pas

Rédaction
25 mars 2019

Éditorial

Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef

Ce sont les premières lignes d’une dissertation qui semblent les plus difficiles. Mais à force d’enchaîner les mots, on se crée un élan qui gagne en force et en vitesse. Une fois la rédaction terminée, on réalise que, finalement, ce n’était pas si dur que ça. Et pourtant, c’est grâce à ce laborieux premier pas qu’on peut finir avec une bonne note, ou même un syndicat.

Un peu à l’image de cette transition vers le sujet, la cadence semble manquer aux élections étudiantes à venir. Le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a dévoilé la liste officielle des candidat.e.s à l’exécutif et au Conseil d’administration (CA). Il ne suffit que d’un rapide coup d’œil pour constater qu’il manque de candidatures pour remplir des postes, dont celui de commissaire à l’équité au sein de l’exécutif.

Les plus perspicaces remarqueront aussi que certaines chaises autour de la table du CA resteront vacantes pour un certain temps. En effet, quatre facultés ne verront pas l’entièreté des sièges leur ayant été assignés être remplis. Pourtant, ce ne sont pas les étudiant.e.s qui manquent. Selon les chiffres compilés par l’administration de l’Université d’Ottawa, plus de 4 000 étudiant.e.s se sont respectivement inscrit.e.s au premier cycle dans les facultés des arts, des sciences et de génie et environ 3 700 dans la Faculté des sciences de la santé.

Malgré tout, il n’y a qu’une candidature pour l’un des trois postes assignés à la Faculté des arts. Un scénario similaire en génie et en sciences de la santé – précisons toutefois que pour cette Faculté, il n’y a que deux postes au lieu de trois. Pour la Faculté des sciences ? Deux candidatures pour trois postes. Elle peut donc rajouter cette corde à son arc dans sa rivalité avec les ingénieurs.

Malgré cette absence partielle de candidatures, c’est une réalité qui fait partie de la dynamique actuelle. Il était évident que l’instauration formelle du nouveau syndicat ferait face à plusieurs défis. Le manque de candidatures est-il souhaitable ? Non. Mais est-ce normal ? Oui, considérant que c’est une toute nouvelle organisation qui devra faire ses preuves une fois en place. Précisons aussi que le SÉUO a prévu un tel scénario en annonçant la tenue d’élections partielles en automne 2019 ainsi qu’en rappelant que le CA aurait le pouvoir de nommer des individus aux postes du comité exécutif à titre intérimaire.

Élections ou votes de confiance ?

Considérant le faible nombre des candidatures, la majorité des postes n’ont qu’un.e seul.e candidat.e. En effet, à part pour les sièges au CA des facultés des sciences sociales et de Telfer, les positions seront vraisemblablement comblées par votes de confiance, puisqu’il n’y a qu’une personne se présentant par siège disponible (voire moins).

Autant qu’on se plaigne de l’atmosphère souvent tendue en politique étudiante, en particulier à l’aube et durant des périodes d’élections, une démocratie nécessite différents points de vue pour pousser la représentation du public ainsi que le développement d’idéaux. Les circonstances en l’espèce tendent vers des personnes qui seront élues presque par défaut. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que c’est une passe gratuite. Au contraire, lors de la campagne – et du débat dans le cas de l’exécutif – ce sera au public de chauffer les candidat.e.s.

À long terme, ce scénario ne peut se répéter. Mais pour les premières élections du SÉUO, ces personnes débutent avec une certaine présomption de motivation pour redresser le navire. Rares sont ceux et celles qui voulaient s’embarquer dans l’aventure qu’est de faire partie – en tant qu’élu.e – de la mise en place du Syndicat en tant qu’organisation représentant le corps étudiant du premier cycle et tout ce que cela implique.

Même histoire…

Il faudrait que quelqu’un qui ne soit pas débordé par la fin de session relève le nombre de fois où le thème de l’apathie étudiante a été abordé dans les éditoriaux des deux dernières années. Le chiffre est probablement élevé, voire un peu trop élevé. Autant le mentionner une dernière fois cette année.

Le SÉUO a fait sa part dans la mesure où la majorité des postes seront comblés dès le début du mois d’avril, en plus de prévoir des mécanismes pour combler des postes encore vacants. C’est toutefois à la population étudiante de faire sa part – wow, c’est comme une impression de déjà-vu…

Le corps étudiant s’est mobilisé lors du référendum, qu’il en fasse autant ou même davantage pour les prochaines élections. Certes, l’enjeu est différent, il n’y aura pas de choix concernant l’institution elle-même, mais il sera question des personnes au sein de l’organisation. Même s’il n’y a qu’un nom pour un poste sur le bulletin de vote, il faut garder en tête que ce n’est que le début.

Et c’est le début, ce premier pas, qui est le plus difficile.

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