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Sports et bien-être

Commotions cérébrales : Des répercussions à long terme

Web-Rotonde
20 octobre 2014

– Par Sara Ghalia et Natalie Theriault – 

Les commotions cérébrales surviennent notamment lorsqu’un individu reçoit un coup, soit léger ou fort, au cerveau. Vu la sensibilité de cette partie du corps, n’importe quel coup pourrait causer une commotion. C’est une blessure qui survient assez fréquemment chez les athlètes qui jouent des sports de contact, tels que le soccer, le hockey, le rugby et le football. Plusieurs athlètes professionnels en souffrent, incluant le fameux Sidney Crosby et une foulée de joueurs de la National Football League (NFL).

Matthew Hotte, étudiant de quatrième année en double majeure physique et science informatique et membre de l’équipe de golf de l’Université d’Ottawa, a déjà eu affaire à trois commotions cérébrales. Ses deuxième et troisième commotions, les plus importantes, ont eu lieu il y a presque un an. La deuxième est arrivée pendant qu’il jouait au soccer, durant les intramuros, en octobre 2013. « Il y avait un centre venant d’un coin du terrain.  J’étais le gardien de but de l’équipe, donc j’ai plongé pour anticiper un coup de tête. Mais au lieu de recevoir le ballon, j’ai frappé la barre », raconte l’athlète. Le coup, touchant le côté arrière gauche de son crâne, l’a assommé pour ce qui lui paru comme étant quelques secondes. Après s’être relevé, il a repris le jeu, sans penser que le coup serait sérieux. « Mais l’arbitre a arrêté le match tout de suite après avoir vu que je continuais à jouer. Plus tard, mon ami Chris, qui était sur mon équipe, m’a dit que j’étais out sur le sol pour deux minutes », explique-t-il, en ajoutant que les symptômes immédiats étaient très semblables aux effets secondaires de l’alcool : difficulté à marcher droit et maux de tête le lendemain, entre autres.   

Ce n’est qu’après environ une semaine que les symptômes plus sérieux ont commencé à apparaitre, avec en particulier de la difficulté à parler. M. Hotte affirme qu’il ne pouvait plus parler deux semaines plus tard. « Ça m’a juste frappé autour de décembre, je dirais. Quand je ne pouvais plus vraiment construire une phrase complète. J’oubliais toujours ce que j’essayais de dire. Je ne pouvais pas me souvenir d’aucune conversation », admet-il. Mais si la situation a autant empiré, c’est que l’athlète avait remplacé le soccer par le volleyball en décembre et qu’il avait souffert d’une autre (troisième et dernière) commotion secondaire après une collision avec un coéquipier. De là, un autre symptôme s’est ajouté : la perte de mémoire. L’athlète n’a aucun souvenir tangible d’octobre 2013 à mars 2014.

« On est allés à l’hôpital Montfort pour vérifier ma parole. On a fait des scans pour s’assurer qu’il n’y avait pas de saignement interne dans le cerveau. Tout est revenu négatif, ce qui est bien. Donc il s’agissait juste de faire de la thérapie pour le trouble de la parole », explique-t-il en ajoutant qu’une des raisons pour lesquelles il n’était pas automatiquement allé voir un médecin, était qu’il avait déjà eu une commotion cérébrale et que les conseils s’étaient limités à rester dans une chambre sombre, ne pas regarder de télévision, etc.

Selon un diplômé en kinésiologie désirant rester anonyme, les individus souffrant de commotion cérébrale doivent avoir une absence de stimuli, ce qui implique d’éviter l’utilisation d’ordinateurs, téléphones, etc. De plus, ils n’ont pas le droit de conduire ou de participer à des activités demandant des efforts physiques élevés.

Pour Matthew Hotte, un mois après sa première visite hospitalière, lors d’une seconde visite pour vérifier pourquoi sa parole ne revenait toujours pas, les médecins ont commencé à parler de « dommage permanent ». M. Hotte ajoute : « Ils ne pensaient pas que je serais capable de continuer mon programme [d’études]. […] Je ne peux plus faire de mathématiques simples ». Si les analyses complexes essentielles à son programme ne sont pas un problème, c’est lorsque vient le temps de calculer un pourboire que les difficultés commencent. Que les gens autour de lui affirment qu’il ne pouvait plus faire ce qu’il faisait jusque-là, Matthew Hotte l’a pris comme un défi. « Pour mes études, durant l’été, j’ai commencé à tout réapprendre à partir de zéro. Maintenant, de retour en classe, je suis vraiment capable de le faire. Même le golf, j’étais extrêmement compétitif, et il a fallu que je réapprenne à jouer », confie-t-il.

Évidemment, à cause de son accident, l’athlète a dû arrêter tous ses cours. « Je suis allé au Centre de recours étudiant pour essayer de récupérer mes frais de scolarité, vu que je n’allais plus à l’Université et que ce n’était pas vraiment ma faute », explique M. Hotte. Il affirme aussi que le Centre fut très utile, mais que si l’Université a été très compréhensive, il a fallu qu’il aille à toutes les réunions lui-même. « C’était vraiment épuisant ».

Si la grande majorité des symptômes se sont dissipés, il n’en reste que les commotions ont eu plusieurs répercussions négatives. Encore plus que la perte de mémoire importante, Matthew Hotte ajoute : « Mon travail de rêve à la fin de mes études était de devenir astronaute. C’est malheureusement en suspens pour l’instant, car c’est ma troisième commotion. Avec ça, c’est très improbable que je sois jamais employé comme astronaute, juste à cause de raisons médicales. Habituellement, deux commotions, c’est le maximum ».

 

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