Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Contact ontarois : un retour émouvant avec Stef Paquette

Jacob Hotte
26 janvier 2023

Crédit visuel : Réseau Ontario – Courtoisie

Entrevue réalisée par Jacob Hotte – Journaliste

La 42e édition de Contact ontarois, qui a eu lieu du 18 au 21 janvier derniers, a fait son retour en personne après une édition en ligne et une seconde qui fut éventuellement annulée. Cette fois-ci, l’événement a subi une grande perte en raison du décès du directeur général de Réseau Ontario, Martin Arseneau. Stef Paquette, qui a performé à Contact ontarois avec son groupe Les Bilinguish Boys, s’est entretenu avec La Rotonde pour discuter de l’importance d’un tel événement pour les voix francophones du pays. 

La Rotonde (LR) : Cette année a eu lieu la 42e édition de Contact ontarois. Qu’est-ce que cela signifie pour vous personnellement, mais aussi en tant qu’artiste ?

Stef Paquette (SP) : Quelque chose qui dure 42 ans, c’est quand même spectaculaire. Mais pour moi, ce n’est pas le chiffre qui est important, c’est le fait qu’on soit de retour. Pouvoir revoir des gens qu’on n’a pas vus depuis des années en personne, ça fait du bien. 

Comme artiste, passer par Contact ontarois est quasiment obligatoire. Pendant les vitrines, tu veux montrer aux gens ce que tu fais. On parvient aussi à mettre des visages sur les noms. L’événement nous permet d’apprendre à connaître les diffuseurs en personne, c’est cinq jours de networking. Même si on est un.e artiste qui n’a pas de vitrine, c’est important d’y aller pour rencontrer des gens, surtout si on souhaite faire carrière dans les arts de la scène.

LR : Vous avez assisté à cette édition avec Dayv Poulin et Édouard Landry, avec qui vous formez le trio Les Bilinguish Boys. En tant qu’artiste qui a la chance d’être en vitrine, quelle est votre partie préférée de Contact ontarois ?

SF : Oui, j’ai été en trio avec deux de mes chums cette année. C’est sûr que performer est un des meilleurs moments sur scène, surtout au Centre Shenkman, qui ne me tanne jamais. Mais vraiment, cette année, ma partie préférée a été de revoir tout le monde, surtout que ça fait trois ans qu’on ne s’est pas vu ! Pour nous les artistes, c’est comme une deuxième rencontre de famille, après celle des Fêtes.

J’ai aussi essayé de participer le plus possible aux vitrines, même si je n’ai pas eu le temps de tout voir étant donné que je performe, loue un hommage à Martin Arseneau et anime aussi le Gala de clôture. 

LR : Cette année, Contact ontarois a débuté avec une soirée hommage à Martin Arseneau, qui est décédé en août dernier. Que signifie cette perte pour vous, mais aussi pour la communauté franco-ontarienne ?

SF : Martin Arseneau est mort subitement, on ne s’attendait pas à cela. Ça ne ferait pas de sens d’ouvrir Contact ontarois sans lui rendre hommage, surtout qu’il était directeur général de Réseau Ontario, qui s’occupe de l’organisation de l’événement. C’était une édition un peu sucrée-salée : on est heureux.ses d’être de retour, mais il manque un morceau. On est finalement de retour, mais lui, il ne l’est pas.

Martin Arseneau, c’est un Acadien qu’on a adopté, ici en Ontario français. Aussitôt qu’il rentrait dans une salle, on pouvait sentir sa présence. Il avait une énergie attirante, c’était quelqu’un d’attachant. C’est aussi une personne qui se donnait. Il était dédié dans tout ce qu’il faisait. En Ontario français, surtout sur la scène artistique, on se connaît tou.te.s parce qu’on se côtoie souvent, particulièrement lors des événements. Toutefois, quand on est ensemble, on ne parle que de business entre nous. Il faut aussi prendre le temps de se connaître en dehors de l’art.

En tant qu’artistes francophones en Ontario, on est tou.te.s usé.e.s, on est habitué.e.s à tout donner. Ça va aussi pour ceux.celles en direction générale d’organisme francophone en Ontario. C’est beau la demande de subventions et le remplissage de rapports, surtout qu’on a besoin de cela, mais on ne peut pas assurer la survie de nos organismes si on ne peut pas assurer celle de nos directions générales. Martin était quelqu’un qui allait à cent kilomètres à l’heure, mais la chandelle a brûlé, puis elle s’est éteinte. Pour garder nos organismes franco-ontariens en santé, il faut aussi garder ceux.celles qui occupent les postes de direction en santé et j’espère que ce qui est arrivé peut servir de wake-up call.

LR : Ayant participé grandement à l’organisation de la soirée d’hommage, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

SF : Je crois que la soirée a permis de rendre hommage à un des nôtres. Je trouve cela très embêtant qu’il n’a pas pu être là. 

Pour moi, si on avait la chance d’organiser une soirée hommage en son honneur, on devait réellement le célébrer. Par exemple, Martin adorait le Tim Hortons, donc on a fait des centres de table à partir de Timbits et des guirlandes à partir de tasses à café Tim Hortons. On a aussi fait des macarons avec ses expressions préférées. On a vraiment pris le temps d’organiser la soirée selon ce qui le représentait, parce qu’on voulait vraiment le célébrer. 

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire