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Côte-de-Sable, l’un des meilleurs quartiers où vivre au Canada ?

Hai Huong Le Vu
8 août 2024

Crédit visuel : Camille Cottais — Rédactrice en chef

Article rédigé par Hai Huong Lê Vu — Journaliste

Un rapport de l’agence immobilière RE/MAX est devenu viral sur Internet en nommant le quartier de la Côte-de-Sable (Sandy Hills) comme l’un des 21 quartiers les plus agréables à vivre au Canada. Cette annonce a suscité des commentaires mitigés, l’accusant notamment de ne pas bien représenter la réalité. Alors, quel est le vrai visage de ce lieu ?

Pour l’entreprise RE/MAX, l’agrément d’un quartier revient à l’ensemble des caractéristiques subjectives qui procurent une satisfaction aux propriétaires, telles que des logements à prix raisonnable, la présence d’espaces verts, ou encore la proximité aux services de santé. Selon l’un des sondages cités dans le rapport, 44 % des personnes interrogées priorisent d’abord le critère de l’abordabilité pour évaluer la qualité de vie d’un quartier.

Lucille Collard, députée provinciale de la circonscription Ottawa-Vanier, explique à La Rotonde que le quartier de Sandy Hills se trouve « à Ottawa, délimité au nord par la rue Rideau, au sud par l’autoroute 417, à l’est par la rivière Rideau et à l’ouest par le canal Rideau ». Selon elle, cette localisation est caractérisée par l’existence de nombreux hébergements étudiants en raison de la présence de l’Université d’Ottawa (U d’O).

La Côte-de-Sable, agréable pour la population estudiantine ?

Elena Rainone, étudiante italienne de deuxième année au doctorat en génie biomédical à l’U d’O, habite sur l’avenue Sweetland. « C’est un beau quartier, mais je ne sais pas si c’est l’un des meilleurs », exprime-t-elle. L’étudiante questionne comment la Côte-de-Sable a pû se démarquer parmi plusieurs autres quartiers au Canada.

L’étudiante renchérit en décrivant la taille de l’ancienne chambre d’une de ses amies, dont le loyer mensuel était selon elle de 800 dollars, et qui partageait son logement avec six autres colocataires. « [C’est] si petit qu’elle ne pouvait y mettre qu’un lit simple », déplore-t-elle. Elle insiste sur le fait que ce logement, comme beaucoup d’autres dans ce quartier, devrait avoir moins de chambres et des espaces plus grands.

Selon Rainone, il peut être difficile de ressentir une appartenance à ce quartier, puisqu’il s’agit rarement du domicile permanent des étudiant.e.s. « J’ai l’impression que leur logement ne sert que de point de passage », déclare-t-elle. Cela a selon elle des conséquences détrimentales en termes de lien social entre les habitant.e.s du quartier.

Rainone poursuit en exprimant son désir d’avoir un supermarché de grande taille dans le quartier de la Côte-de-Sable, étant donné que, selon elle, les prix dans les dépanneurs sont excessivement élevés. Le plus proche, soit Loblaws, est situé sur la rue Rideau, qui est malheureusement hors de cette zone, s’exclame-t-elle.

La sécurité, un critère sous-estimé du rapport ?

Lucille Collard met l’accent sur deux préoccupations majeures dans le quartier : la toxicomanie et le sans-abrisme. Ces sujets reviennent régulièrement dans les discussions avec les résident.e.s, divulgue-t-elle. Rainone raconte avec déjà trouver quelqu’un en train d’uriner devant sa maison. Toutefois, elle se dit satisfaite que les taux de criminalité et d’itinérance dans son voisinage soient plus bas que ceux du centre-ville.

Rainone poursuit en soulignant l’incendie survenu en février dernier, qui a affecté plusieurs habitations situées à l’intersection de l’avenue Sweetland et de la rue Osgoode. Préoccupée par la qualité des matériaux utilisés dans la construction de ces bâtiments, l’étudiante attire l’attention sur le fait qu’un grand nombre d’entre eux sont en bois, favorisant ainsi la propagation rapide des flammes.

Selon l’étudiante au doctorat, ce défi est souvent ignoré par les étudiant.e.s. « C’est souvent leur premier logement, ils.elles sont jeunes, et ne veulent donc pas créer de problèmes au propriétaire », explique-t-elle. De son côté, la députée Collard admet que le renforcement des logements étudiants et des aménagements vieillissants est nécessaire pour améliorer la qualité de vie dans le quartier.

Un quartier prometteur

Malgré les défis actuels, la députée constate que la Côte-du-Sable continue d’attirer une grande communauté de fonctionnaires et d’étudiant.e.s. D’après la même source, cette attraction est due à la présence de l’U d’O, ainsi qu’à sa localisation près du Parlement et du centre-ville. De plus, elle met en évidence l’héritage historique du quartier, en mentionnant des lieux emblématiques tels que la Maison-Laurier et le Parc Strathcona.

Pour la politicienne, il reste crucial de poursuivre les efforts pour améliorer le bien-être et la qualité de vie des habitant.e.s de Sandy Hills. À son avis, cela implique de soutenir les commerces locaux, de développer les infrastructures existantes, d’agrandir les espaces verts et d’améliorer les services de proximité, tels que les installations sportives.

Collard tient en haute estime l’héritage historique de la Côte-de-Sable ainsi que la diversité de ses résident.e.s, ce qui rend le quartier « unique » à ses yeux. Elle est convaincue que l’engagement collectif pour transformer davantage le quartier garantira à chaque individu une vie sécurisée, digne et épanouie.

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