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Éditorial

Quand logement rime avec dysfonctionnement

Rédaction
6 février 2023

Crédit visuel : Nicholas Monette

Éditorial rédigé par le comité éditorial de La Rotonde

L’Université d’Ottawa (U d’O) offre à ses étudiant.e.s plusieurs options de logement : Annexe, Marchand, Henderson, Rideau et 45 Mann sont quelques exemples de résidences disponibles pour la population étudiante. Si la vie en résidence peut paraître alléchante pour certain.e.s, elle est cependant accompagnée de plusieurs défis.

Ceci s’adresse à un.e futur.e étudiant.e de l’U d’O qui se cherche un logement « abordable », ou qui désire s’immerger complètement dans « l’expérience universitaire ». Les résidences de l’U d’O peuvent vous paraître comme la solution parfaite. Mais, pensez-y à deux fois avant de faire le saut. Les illusions sont parfois trompeuses.

En effet, vivre en résidence sur le campus de l’U d’O veut souvent dire vivre dans des conditions douteuses, et ce pour un prix exorbitant. Il semblerait que les nombreuses résidences universitaires qui s’offrent à vous, futur.e.s étudiant.e.s, ne soient que des manifestations de l’avarice uottavienne.

Nous ne cherchons pas à vous décourager, vous qui voulez (ou qui devez même) trouver une chambre en résidence. Nous cherchons simplement à vous préparer aux éventuels et possibles défis auxquels vous allez peut-être devoir faire face en résidence.

Illusion et idéalisation 

Les conditions de vie en résidence sont idéalisées : sens de communauté, indépendance, sécurité… Quoi de mieux pour connaître l’expérience universitaire telle qu’elle est représentée dans les films que de vivre sur le campus ?

Nous sommes désolés, futur.e.s uottavien.ne.s, de rompre cette illusion. S’il est vrai que certain.e.s étudiant.e.s vivent et ont vécu de superbes expériences en résidence, il reste que c’est loin d’être le cas pour tou.te.s.

Prenons par exemple les chanceux.ses résidente.s de 45 Mann. Le 3 février dernier, il.elle.s ont dû évacuer la résidence en raison d’une inondation aux cinquième et sixième étages. Nous tenons à le souligner : une évacuation complète du bâtiment, alors que la température a rejoint les -40 degrés.

Ce n’est pas la première fois que de tels événements se produisent. La résidence Thompson a souvent été frappée par des fuites. De la moisissure et même de l’amiante ont été découvertes dans d’autres immeubles résidentiels. Des pratiques d’alarme à feu forcent les résident.e.s à quitter leurs chambres plusieurs fois par semaine et ce, même au beau milieu de la nuit.

Qu’en est-il de la sécurité et du bien-être ?

En plus de devoir faire face à des évacuations fréquentes, vous serez parfois  confronté.e.s à de médiocres conditions de vie. Entre bruits et dérangements, douches rarement lavées, toilettes et robinets défectueux et ascenseurs qui ne fonctionnent pas, il va sans dire que la vie dans les immeubles de logement de l’U d’O peut s’avérer difficile.

Sachez aussi que certaines résidences n’ont pas de cuisines, ou alors n’en ont qu’une seule à partager entre plusieurs d’étudiant.e.s. Vous, futur.e.s résident.e.s, serez alors forcé.e.s de prendre un forfait alimentaire – et donc de payer jusqu’à 3 000 dollars par année – pour pouvoir rester en résidence. Et bonne chance si vous avez des restrictions alimentaires…

Question sécurité, vous ferez sans doute face à des intrus.es qui tenteront de vous voler si vos portes ne sont pas barrées. Ne comptez pas sur les gardes de sécurité pour vous venir en aide, puisqu’il.elle.s sont réputé.e.s pour faire la sieste plutôt que de travailler.

Pour une Université qui dit prioriser autant le bien-être, il est ironique de constater que ses résidences soient aussi délaissées. Et que plusieurs tentatives de suicide ont eu lieu dans les résidences de l’U d’O… N’oublions surtout pas le cas de Victoria Romero-Garcia, qui s’est fait expulsée de sa résidence en raison de son état mental. 

Sur son site web, l’U d’O réclame que « les étudiants qui habitent en résidence pendant leur première année d’études postsecondaires ont de meilleures chances d’avoir une moyenne cumulative élevée et d’obtenir leur diplôme ». Ne pensez-vous pas qu’il est un peu difficile de réussir à l’école alors que sa sécurité et son bien-être ne sont pas garantis ?

Logement, mais à quel prix ?

Bref, dans certaines des résidences de l’U d’O, vous peinerez à vivre confortablement. Mais, n’osez pas non plus espérer que le coût de la vie sera plus abordable en résidence : en moyenne, selon les données d’avril 2022, les résident.e.s payent 1 251 $ par mois, sans compter les frais de nourriture et autres dépenses.

Vous vous demanderez sûrement : pourquoi l’U d’O continue-t-elle à charger autant pour le logement sur le campus, alors que ses résident.e.s peinent à vivre dans ces conditions ? La réponse est simple : notre Université gratte-cenne voit ses résidences comme une source d’argent, et ne voit aucun problème moral dans le fait d’exploiter ses étudiant.e.s. Pourquoi perdre son temps à trouver un appartement hors campus et se faire jouer par un.e propriétaire louche alors que l’U d’O le fait déjà ? Malheureusement, la vie en résidence s’avère la seule option pour plusieurs étudiant.e.s, surtout pour les étudiant.e.s internationaux.ales, qui n’ont pas toujours l’opportunité de visiter plusieurs appartements avant d’emménager au pays.

Ainsi, si vous êtes du genre à ne pas être dérangé.e.s par ces possibles défis, les résidences de l’U d’O seraient de bonnes options. Sinon, il vaudrait mieux pour vous en explorer d’autres.

D’ici votre entrée sur le campus, cher.e.s futur.e.s étudiant.e.s, nous espérons que l’U d’O se rendra compte de ses lacunes et fera de réels changements au sein de ses résidences. Ce n’est pas l’argent qui lui manque…

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