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Les tribulations d’une étudiante internationale avant l’obtention d’un diplôme universitaire

Mabinty Toure
16 décembre 2022

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Co-rédactrice en chef 

Chronique rédigée par Mabinty Touré — Journaliste 

La cérémonie de collations de grade, qui célèbre les nouveaux.elles diplômé.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O), symbolise la joie de fin de cycle pour certain.e.s, et l’incertitude pour d’autres. En tant qu’étudiante internationale en troisième année à l’U d’O, je me demande, avant d’obtenir mon diplôme, comment trouver du calme dans ce processus d’instabilité qu’est l’insertion professionnelle.

Sortir de sa zone de confort 

Depuis longtemps, l’école occupe une place stable dans ma vie. Ce milieu me donne un rôle clair, auparavant celui d’élève et maintenant celui d’étudiante. Malgré l’anxiété qui accompagne le désir de bien travailler à l’école, j’ai été en mesure de me mettre à l’aise au sein du milieu scolaire. Du moins, c’est ce que je pensais. 

Entrer à l’U d’O a été un élément perturbateur dans ma vie : j’ai dû obtenir le statut d’étudiante internationale, déménager dans un nouveau pays et vivre pour la première fois hors du cadre familial à 18 ans et en temps de pandémie. Cela a donc difficile pour moi, ainsi que pour d’autres étudiant.e.s qui partagent mon expérience, de s’intégrer dans la vie sociale et universitaire.

Alors que ma préoccupation n’était que de m’adapter à ce nouveau cadre, la question de la recherche d’emploi est également rentrée dans l’équation. Le thème du travail était constant. Après deux ans de baccalauréat et de vie à Ottawa, je me suis familiarisée avec l’importance de s’intégrer dans le monde socioprofessionnel. Autour de moi, tout le monde avait un emploi, j’ai donc vu grandir en moi un sentiment de peur et de retard.

Grâce à un article d’Alexandra Blouin, conseillère à l’emploi pour le blog du service du développement professionnel, j’ai pu mieux comprendre ces sentiments intérieurs. Blouin explique que la recherche d’emploi s’inscrit dans une question philosophique : trouver un sens à sa vie. Elle ajoute que celle-ci contient donc tous les éléments déclencheurs du stress : faible sentiment de contrôle, imprévisibilité, nouveauté, et égo menacé.

À cela s’ajoute la pression du temps sur les étudiant.e.s internationaux souhaitant rester au Canada : il faut vite s’intégrer professionnellement pour pouvoir obtenir un nouveau statut à la fin de nos études. Avoir le statut d’étudiant.e international.e demande souvent de (re)construire un réseau social dans un nouvel environnement. Durant ces quatre ans de baccalauréat, il devient impératif de savoir ce que l’on veut faire après les études.

Par où commencer ?

Si vous vous reconnaissez dans mon expérience, ne vous inquiétez pas. Tout n’est pas perdu. En effectuant des recherches, j’ai découvert plusieurs moyens de retrouver un sentiment de contrôle face à cette situation. 

Parlez à vos professeur.e.s. Ce sont les premier.e.s professionnel.le.s de votre milieu d’études que vous rencontrerez. Ils.elles peuvent vous partager leurs connexions professionnelles. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec elles et eux pour en savoir plus sur votre domaine et leur faire part de vos intérêts. En plus de vos professeur.e.s, les assistant.e.s d’enseignement sont aussi des bonnes ressources. Je me souviens que dans mes classes de première et deuxième année, les assistant.e.s d’enseignement étaient souvent des doctorant.e.s et nous présentaient toujours leur projet de recherche. Saisissez ce genre d’opportunités pour leur poser des questions, et si vous êtes timides comme moi, n’hésitez pas à les contacter par courriel.

Tenez-vous au courant des conférences organisées par votre faculté. Elles mettent souvent en place des évènements de réseautage ou de rencontres avec des professionnel.le.s de votre domaine.

Renseignez-vous sur les associations étudiantes de votre programme. En plus des évènements organisés, échangez avec les membres de ces associations. Je conseillerais de repérer ceux et celles qui sont dans des années supérieures afin de discuter avec eux.elles sur ce sujet. Ils.elles ont souvent des pistes pour vous guider dans ces moments d’incertitudes.

Utilisez les ressources de l’U d’O. L’Université met en place plusieurs ressources pour vous orienter dans ce processus. Les mentors du Centre de l’expérience étudiante et du Centre de mentorat international sont présent.e.s pour vous guider dans votre cheminement académique, voire professionnel.

Respirez un bon coup. Il n’est pas trop tard. Si vous êtes dans mon cas, vous pouvez vite vous sentir submergé.e par la situation. Il est très difficile d’arrêter de penser à la vie après l’université, parce qu’elle représente l’inconnu pour plusieurs. Même si certain.e.s d’entre-nous travaillent déjà, sortir du cadre universitaire et travailler dans notre domaine d’étude représente un défi. Mais ce défi n’est pas insurmontable.

Il est tout aussi important de s’appuyer sur son groupe d’ami.e.s et sa famille dans ce genre de moments. Prenez-soin de votre santé mentale!

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