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Sports et bien-être

Danse à la barre : Acrobatie et acier inoxydable

Web-Rotonde
25 février 2013

– Par Élise Vaillancourt – 

Prenant du terrain sur la scène de la capitale nationale, la danse à la barre verticale, mieux connu sous la terminologie anglophone, pole dancing, propose une façon amusante de développer à la fois sa condition physique et sa confiance en soi. La Rotonde vous propose une intrusion dans l’univers de la danse à la barre à travers un retour sur la compétition annuelle The National Capital Pole Fitness Competition tenue par le salon de danse Ottawa Pole Fitness.

« La controverse est grande autour de la naissance de la discipline [.…] La danse à la barre verticale existait bien avant les bars de danseuses nues! », raconte Lisa Byrne, présidente du Pole Dancing Society Club, un club affilié de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). En Chine et en Inde, des disciplines semblables à la danse à la barre, tel qu’actuellement pratiqué, existent depuis longtemps et sont essentiellement pratiquées par les hommes, renchérit-elle.

Trois compétiteurs récompensés

Tenue pour la seconde année, la compétition a attirée onze participants. Quatre enseignants du Ottawa Pole Fitness ont également présenté une performance pour l’occasion. Sur le rythme d’une chanson de leur choix, chacun des concurrents présentait une chorégraphie de son cru. Les prestations combinaient l’utilisation de la barre statique et la barre non-statique, la spinning pole. Quatre juges ont évalué la performance sous trois critères: la complexité des mouvements choisis, le divertissement qu’amène la performance pour le public et la qualité globale de la prestation. Tamara Solomon, Alexis Hieu Truong et Amanda Geps ont successivement été les récipiendaires de chacun des honneurs.

Une discipline sportive stigmatisée

La barre est haute pour mettre fin aux préjugés sur la pratique du pole dancing, l’imaginaire collectif l’associant souvent à la sexualité et aux bars de danseuses. Pourtant, les différences sont considérables entre le sport tel que pratiqué en compétition et l’utilisation de la barre dans les bars de danseuses nues. « Les chorégraphies des danseuses dans les boîtes n’intègrent pas autant de mouvements complexes et le focus est beaucoup plus sur la sensualité, [alors] que beaucoup de gens qui pratiquent la danse à la barre verticale la voient plutôt comme un médium pour le conditionnement physique », raconte Mme Byrne. « Bien que plusieurs intègrent des éléments de sensualité dans leur art, c’est complètement différent. »

D’autres préjugés découlent d’une simple désinformation du public. « Pour pratiquer le sport, il faut avoir le plus de peau découverte, car l’adhérence au poteau est meilleure », explique Nadine Blouin, enseignante au 3SIXTY Dance and Fitness. « Ça explique l’habillement léger dans la pratique du sport. »

« Ça fait un bon sept ans que la danse à la barre est discuté et pratiqué plus ouvertement », insiste Mme Blouin qui croit que ces préjugés commencent à tomber. Mme Geps, étudiante à McGill, va encore plus loin. « Je vois vraiment la danse à la barre devenir un sport olympique un jour, les temps sont à l’ouverture d’esprit et le sport intégrera la culture populaire. »

Et les hommes dans tout ça?

Présentement au doctorat en sociologie à l’Université d’Ottawa, M. Truong a choisi de pratiquer le pole dancing pour allier deux passions: la danse et l’escalade. M. Truong avance que le genre importe peu dans la pratique de cet art. Pourtant, chez autrui, cela vient poser plusieurs points d’interrogation. En tant qu’homme, « quand tu racontes que tu fais [de la danse à la barre] […], les gens vont te poser beaucoup de questions sur tes pratiques sexuelles [et] sur ton identité de genre », raconte-t-il.

Néanmoins, la danse à la barre verticale serait davantage pratiquée par le sexe masculin que le veut le stéréotype. Sur dix individus pratiquant le sport, trois seraient des hommes, selon Mme Blouin.

Un sport créatif, un travail physique et psychologique

« La danse à la barre verticale est merveilleuse pour tonifier les muscles et améliorer l’équilibre et la flexibilité », raconte Mme Byrne. Le côté cardio-vasculaire est également sollicité, selon Mme Blouin.

Tous les intervenants vont s’entendre sur le fait que l’apport psychologique suivant la pratique de cette danse est immense. « Comme toute forme d’exercice aérobique, ça diminue le niveau de stress », dit Mme Byrne. Pour Mme Blouin, la pratique de ce sport permet également d’accepter davantage son corps et d’augmenter sa confiance en soi. « Il faut aussi souligner les apports créatifs du sport […]. Chorégraphier la danse est très stimulant », insiste Mme Byrne.

« La meilleure chose avec la danse à la barre c’est que tu peux en faire ce que tu veux […] Tu peux mettre l’accent sur la danse, sur la transition et sur la chorégraphie. Certains préfèrent l’aspect sensuel et vont faire des chorégraphies dignes du ballet. D’autres vont plutôt oublier l’aspect danse et travailleront spécifiquement sur la force et la flexibilité », conclut Mme Byrne.

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