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Sports et bien-être

Défis et créativité ; un recrutement d’athlètes compliqué

Dawson Couture
30 janvier 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique 

Article rédigé par Aïcha Ducharme-LeBlanc – Journaliste

Le 30 juin 2020, le conseil d’administration d’U SPORTS, organisme national de régie du sport universitaire au Canada, a prolongé le moratoire concernant le recrutement d’athlètes en personne. Pandémie oblige, les entraîneur.euse.s de l’Université d’Ottawa se doivent de recruter à distance les futur.e.s membres de leurs équipes.

Les règles contraignantes mises en place par U SPORTS ont obligé les entraîneur.euse.s à modifier leurs procédures de recrutement habituelles. Cela n’a pas été facile, constate d’ailleurs Steven Johnson, entraîneur-chef de l’équipe de soccer fémininL’entraîneuse-chef de l’équipe de rugby féminin Jennifer Boyd admet que les règles sont plutôt strictes dans le domaine du sport, et souligne l’impossibilité de voir les recrues en personne, ou d’organiser des réunions avec elles. 

Adaptation difficile

Dans le cas de l’entraîneur de soccer, les décisions concernant le recrutement sont désormais prises à partir de vidéos envoyées par les joueuses. « La vidéo est souvent de mauvaise qualité, tournée sous un mauvais angle, et n’est pas montée de manière à être avantageuse pour la joueuse […]. C’est difficile de faire une évaluation, et il faut regarder la vidéo à plusieurs reprises », précise Johnson. 

Pour compléter son évaluation, Johnson a décidé de contacter les références fournies par les candidates par appels téléphoniques ou sur Zoom. Les entraîneur.euse.s discutent alors du profil des joueuses, de leur expérience avec des équipes provinciales, ou de leurs essais avec des équipes nationales juniors. Ces informations sont essentielles pour l’entraîneur dans son évaluation du potentiel d’une joueuse. 

Boyd raconte, quant à elle, avoir mis au point d’autres moyens d’affiner son recrutement. Le programme de rugby a organisé deux fins de semaine de recrutement sur Zoom en automne 2020 et en hiver 2021, afin de rencontrer les recrues potentielles. Elle explique appuyer ses choix sur ces entretiens virtuels, combinés aux résultats de tests de conditionnement physique des athlètes, tels que leur endurance, leur développé couché, ou leur temps de sprint

Johnson et Boyd ont confiance en la qualité des joueuses choisies jusqu’à présent, mais avouent avoir l’impression de recruter à l’aveuglette. Les coachs déplorent de ne pas avoir eu la chance d’accueillir leurs recrues comme il se doit, et de ne pas pouvoir leur permettre de profiter pleinement du programme sportif des Gee-Gees.

Nouveaux critères  

Bien que le déroulement du recrutement ait été bien différent cette année, il a donné de bons résultats, selon l’entraîneuse et l’entraîneur. Ces dernier.ère.s rapportent que la pandémie n’a pas affecté le nombre de candidatures reçues, qui culmine de  deux à trois par jour, d’après Johnson, et à un total de 80 pour Boyd.

Selon l’entraîneuse de rugby, cette saison de recrutement est particulièrement novatrice, car l’accent a été mis sur la personnalité et le caractère de l’athlète afin d’évaluer si elle s’insérera bien au sein de l’équipe. « Je regarde [davantage] le type de personne qu’elle est, et moins le type de joueuse de rugby qu’elle est », explique-t-elle. 

Boyd a même demandé à chaque recrue potentielle de lui écrire un court texte qui décrit les raisons pour lesquelles elle souhaite rejoindre son groupe. Le recrutement a également été un travail de collaboration, poursuit-elle, révélant qu’elle a reçu une aide inestimable de quatre membres de l’équipe de rugby qui ont contribué au processus d’entrevue, et l’ont aidée  à apprendre à connaître les candidates.

Recrues prometteuses

De nombreuses membres de l’équipe de soccer féminin ont récemment gradué, comme Théa Abdoul-Nour, Cooper Lee, Mikayla Morton, et Emma Lefebvre, qui avaient gagné ensemble le Championnat national en 2018, et le Championnat du monde en 2019. L’entraîneur affirme donc avoir recruté en fonction des positions à combler, notamment en attaque, en défense et au centre. Fier de sa classe de recrutement, il accueille Nammi Nguyen, Charity Cormier, Olivia Krzywonos, Maya Smith, Nibonile Dlamini, Tessa Frangione, Ella Chase, Sadie Sider-Echenberg, et Juliann Lacasse dans son équipe.

De son côté, Boyd a déjà recruté six nouvelles joueuses : Emilie Éthier, Lauren Thibert, Jetta Driscoll, Britney Achu, Taelor Hendrick, et Léa Lampron, qui  se joindront à l’équipe l’année prochaine. Ces recrues ont, selon elle, beaucoup de potentiel, et elle les imagine déjà devenir de solides joueuses de rugby universitaire. 

La saison de recrutement n’est pas tout à fait terminée pour Boyd et Johnson, qui mènent encore des entretiens avec des athlètes. Bien que la situation n’ait pas été idéale, les deux entraîneur.euse réaffirment qu’elle a été un apprentissage pour tout le monde, et sont enthousiastes à l’idée de voir leurs joueuses s’épanouir dès la saison prochaine. 

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