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Sports et bien-être

Un retour du sport encore compromis ?

Dawson Couture
16 janvier 2021

Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe

Article rédigé par Marguerite Friend – Cheffe de pupitre Sports et bien-être

Entre l’annulation des compétitions, et l’impossibilité de s’entraîner, la communauté sportive de l’Université d’Ottawa (U d’O) a été grandement affectée par la COVID-19. Les athlètes ont dû sacrifier leur saison, leurs entraînements et, parfois même, leur bien-être pour respecter les mesures sanitaires. L’année 2021 sera-t-elle différente pour les amateur.rice.s de sport du campus ?

La nouvelle vague qui frappe actuellement l’Ontario, et le vaccin qui vient tout juste d’arriver au Canada, sont le témoin de l’évolution de la pandémie. Si les Gee-Gees rêvaient d’un rapide retour à la normale, la réalité risque d’être toute autre, les mesures imposées il y a quelques jours par le premier ministre de l’Ontario Doug Ford étant semblables à celles du début de la pandémie.

Bien-être des athlètes

Sue Hylland, directrice des Sports à l’U d’O décrit qu’il s’agit de 200 à 300 événement sur campus et hors campus qui ont été annulé par la pandémie. Selon elle, le changement drastique du quotidien des étudiant.e.s-athlètes peut avoir de lourdes conséquences leur santé mentale, tout comme le fait que la situation ne s’améliore pas.

« [Je prends en charge] de[s] jeunes hommes qui ont joué au hockey huit à dix mois par année toute leur vie, et tu leur enlèves ça. C’est vraiment mélangeant, ça brime un peu ton jour », décrit Patrick Grandmaître, entraîneur-chef de l’équipe d’hockey masculine des Gee-Gees. Il évoque toutefois que les blessures dans le monde des sports sont fréquentes, et qu’il n’est pas rare d’exiger d’un.e athlète une pause pour une réhabilitation. La priorité actuelle est pour lui la santé mentale de son équipe ; il en encourage donc les membres à se concentrer sur leurs entraînements, mais également sur leur réussite scolaire.

La directrice des sports met, quant à elle, l’accent sur l’acceptation nécessaire de la situation, qui permet notamment de consacrer les entraînements personnels au perfectionnement des compétences, et des forces des athlètes. Certain.e.s ont même eu la chance de se voir offrir des opportunités à l’international, là où les règles sont moins strictes, afin de continuer à pratiquer leur sport. C’est le cas de la jeune basketteuse Brigitte Lefebvre-Okankwu, présentement à Dubaï. Celle qui a été repêchée par une équipe professionnelle peut donc y pratiquer son sport de manière bien plus libre.

Recrutements … en ligne 

Les recrutements professionnels et universitaires ont toujours lieu, et se font principalement par vidéo. Étant donné qu’il n’y a pas de rencontres en direct, l’entraîneur.e a accès aux vidéos des années précédentes. Hylland souligne la difficulté d’un tel processus, « car nous avons un recrutement complet à faire pour l’an prochain ».

Grandmaître insiste plutôt sur les limites de cette nouvelle manière de sélectionner, car il peut selon lui y avoir une grosse différence dans la performance sportive des individu.e.s au hockey. « On réussit à parler à plusieurs joueurs, comme à chaque année, mais la grosse différence c’est qu’on ne peut pas voir l’évolution d’entraînement. La dernière année d’hockey junior est souvent ta meilleure année », précise l’entraîneur-chef. Celui-ci veut donc, du mieux qu’il peut, se renseigner et discuter avec ses  potentielles recrues, afin de former la meilleure équipe malgré les conditions. « Tout se fait, mais tout se fait différemment », conclut Grandmaître.

Conditions sanitaires, un enfer

Grandmaître, entraîneur-chef de l’équipe d’hockey masculine des Gee-Gees, partage que les nouvelles restrictions n’indiquent rien de nouveau. Hylland rajoute que l’entraînement à domicile, virtuel, ou à petit groupe restera le mot d’ordre pour ce semestre d’hiver. Celle-ci mentionne d’ailleurs que si l’Université a rendu possible les entraînements sur le campus durant la session d’automne 2020, notamment par la mise à disposition des gymnases, les nouvelles restrictions sanitaires ne permettent plus le campus de se permettre cela.

Le gris et grenat se fie aux restrictions imposées par l’Agence de la santé publique du Canada, et celles mises en place par ces associations, dont les Sports universitaires de l’Ontario, le Réseau du sport étudiant du Québec, ou encore l’organisation U Sports. Cette dernière, qui représente les réseaux avec qui les Gee-Gees collaborent pour les compétitions entre différentes universités,  avait annoncé en automne 2020 l’annulation de toutes les compétitions sportives, et ce jusqu’au mois de mars prochain.

La vaccination globale, prévue pour le printemps 2021, donne un brin d’espoir aux athlètes de l’U d’O, qui visent l’automne 2021 pour un retour au jeu. Par contre, ce retour au jeu ne voudra pas nécessairement dire retour total à la normale, selon Hylland. Celle-ci pense qu’il s’agira peut-être de rencontres sans public, ou de voyages sans séjour à l’hôtel. Si l’avenir demeure incertain, l’automne 2021 semble être le moment le plus réaliste pour attendre le début d’un  retour à la normale chez les Gee-Gees.

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