Inscrire un terme

Retour
Actualités

Démolition de la garderie Bernadette : une situation toujours incertaine

Mabinty Toure
29 novembre 2022

Crédit visuel : Archives

Article rédigé par Mabinty Toure – Journaliste

Après l’annonce de la démolition du Complexe Brooks en août 2021, l’Université d’Ottawa (U d’O) a annoncé donner un préavis de six mois à la garderie Bernadette avant sa démolition officielle. Dans ce même communiqué datant du 3 octobre dernier, l’établissement dit ne pas avoir prévu de plan de relocalisation de la garderie, laissant ce lieu de 30 ans d’existence dans l’incertitude.

Un sujet toujours d’actualité

Pour Luc Angers, vice-président et responsable de la mobilisation de l’Association des professeur.e.s à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO), « l’Université aimerait clore ce dossier ». Il rapporte que le choix datant d’août 2021 de démolir le bâtiment des Résidences Brooks, dans lequel la garderie se trouve, venait strictement de l’établissement, et malgré la multitude d’acteurs qui auraient pu être informés (la coalition de l’intersyndicale avec l’APTPUO, l’APUO, le SÉUO, le PSUO), aucun ne l’a été.

La décision prise par l’U d’O est qualifiée d’unilatérale par les sources qui se sont entretenues avec La Rotonde. L’un.e des membres de la garderie Bernadette exprime que l’institution leur a communiqué, en août dernier, une lettre qui les informait sur ce qui allait se produire. Mis devant le fait accompli, Coreen Biais, membre du Conseil d’administration de la garderie,  ajoute que l’administration ne leur a depuis lors pas donné de date d’éviction finale. Ce refus de communication de la part de l’Université est selon elle dérangeant : « Le fait de ne pas avoir de date de fin nous pose beaucoup de problèmes », commente-t-elle.

Et maintenant ?

Angers, Biais et les membres de la garderie mentionnent la multitude d’actions qui ont été menées. L’intersyndicale a écrit une pétition, toujours d’actualité, et le conseil d’administration de la garderie et les syndicats travaillent main dans la main. En plus du soutien offert par la communauté universitaire, Angers spécifie que le.la candidat.e à l’élection municipale d’Ottawa Catherine Mckenney était favorable à leur cause, cependant iel n’a pas été élu.e.

Les membres de la garderie Bernadette disent avoir été approché.e.s par d’autres promoteurs immobiliers, mais aucune entente n’a encore été conclue. La communauté s’attelle à trouver des solutions, mais en vain, « aucune option n’est appropriée pour le moment », déclarent les membres. Biais rappelle que la garderie Bernadette ne paye actuellement pas de loyer, et n’en aurait pas les moyens.

À plus grande échelle

Les représentant.e.s de la garderie disent que « l’Université ne [les] considère pas comme un facteur important ». Biais exprime que dans un communiqué, l’administration de l’établissement a affirmé avoir pour objectif de créer plus d’espace pour les étudiant.e.s de première année, ainsi que des salles de classe. Biais pense alors qu’il pourrait y avoir de l’espace pour la garderie dans ce futur bâtiment.

Angers rappelle que les places en garderie sont un besoin essentiel en Ontario, et déplore la détérioration de ce service public. Avec cette action, l’Université d’Ottawa deviendrait la seule université sans ce service. Pour les membres de la garderie Bernadette, leur disparition serait désastreuse pour les étudiant.e.s et professeur.e.s parents de jeunes enfants.

Le professeur à temps partiel rappelle que la garderie est aussi « un moteur économique, qui permet aux adultes de travailler, qui leur donne un support. Cette situation est une perte de tissus sociaux ». Biais évoque l’entrée en vigueur de la garderie à dix dollars par jour, nouveau programme fédéral de l’Ontario qui révèle l’importance d’avoir une garderie abordable pour les personnes précaires qui travaillent ou qui étudient.

Angers affirme ne pas être au courant d’un plan de relocalisation de l’Université. Il se dit inquiet quant à la suite de cette situation. Les membres de la garderie Bernadette continuent de proposer des solutions à leur problème, comme le déménagement du lieu hors du campus. Cependant, ils.elles avouent se rendre compte des restrictions qui s’appliquent sur le fait de fournir des services de garde d’enfants.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire