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Délocalisation de la garderie Bernadette : l’incertitude reste entière

Dawson Couture
4 août 2022

Crédit visuel : Artem Podrez – Pexels

Article rédigé par Dawson Couture – journaliste

Après plus de 30 ans de service, la garderie Bernadette devra fermer ses portes si aucun accord n’est négocié avec l’Université d’Ottawa (U d’O). Malgré la décision prise de démolir la résidence Brooks entourant la garderie, l’U d’O ne s’est pas encore engagée à relocaliser le service de garde. Celle-ci restera ouverte jusqu’à ce que l’établissement fournisse son préavis de six mois. 

La garderie Bernadette, espace subventionné par l’U d’O, est un organisme charitable à but non lucratif qui offre des services de garde et des programmes éducatifs aux enfants âgés de six semaines à cinq ans, et ce dans les deux langues officielles. 

Alyssa Peyton est coordinatrice du Centre de ressource des femmes (CRF) à l’U d’O. Elle affirme que la garderie est absolument essentielle pour les professeur.e.s et étudiant.e.s parents, ainsi que les membres du personnel. « Les syndicats sur le campus sont tous contrariés par la décision de l’U d’O, en raison de l’importance de ce service pour la communauté », explique-t-elle. 

Florian Leuprecht espère lui aussi que la garderie pourra continuer à desservir les quelque 50 familles qui dépendent de ce service. Le porte-parole du Conseil d’administration de la garderie urge les membres de la communauté à soutenir la garderie, entre autres, par l’entremise de lettres à l’administration de l’établissement et le bénévolat auprès du Conseil. 

Nulle part où aller

Selon Leuprecht, le Conseil d’administration a reçu des justifications précises de la part de l’U d’O pour la délocalisation du service. Avec la démolition de la résidence Brooks, l’Université a expliqué qu’il y avait un manque d’espaces « adéquats et souhaitables » pour relocaliser la garderie. Elle a ajouté que sa situation financière signifiait qu’elle devait privilégier sa mission académique et universitaire, au détriment d’autres services. 

Luc Angers, vice-président de l’Association des professeur.e.s à temps partiel de l’U d’O (APTPUO), prétend qu’il n’a reçu aucun avis ou demande de consultation de la part de l’établissement. D’après lui, la fermeture de la garderie tombe dans la même logique d’épargne que celle qui a mené à la fermeture d’une des cliniques universitaires. La justification est ainsi insuffisante selon lui, puisque « l’U d’O n’est pas en déficit, mais en surplus ».

Un service « essentiel » de moins

Le service offert par la garderie Bernadette est « essentiel » pour les professeur.e.s et étudiant.e.s parents, selon Angers et Peyton. La coordinatrice rapporte que plusieurs ont assuré avoir pu poursuivre et réussir leurs études sans se soucier de l’encadrement de leurs enfants grâce à celle-ci. 

Selon cette dernière, la fermeture de ce service aurait un effet « dévastateur » auprès des étudiant.e.s parents. Elle estime qu’une telle délocalisation rendrait la vie universitaire et la réussite académique plus précaire. D’après Leuprecht, 40 à 49 familles perdraient accès à un service de garde dans un emplacement de choix, si l’U d’O poursuivait son projet de fermeture.

Cette situation serait d’autant plus problématique, que les places sont présentement limitées dans les garderies de la région, selon le porte-parole. Une situation qui va donc vraisemblablement causer des inquiétudes et des insécurités chez les parents et tuteur.rice.s si l’U d’O va de l’avant avec la fermeture, ajoute-t-il. « Ils.elles auront à adapter leurs vies à une nouvelle garderie ou devront envisager la possibilité de garder un ou des enfants à la maison », déplore Leuprecht. 

Négocier et mobiliser 

En dépit de leur déception, les trois répondant.e.s croient que l’espoir pour une entente avec l’U d’O demeure. Selon Angers, la Coalition intersyndicale, qui représente des milliers d’employé.e.s et d’étudiant.e.s, est dans le consensus sur la nécessité d’assurer la pérennité du service de garde. Il estime qu’une mobilisation importante, comprenant une conférence de presse, serait un bon début pour faire bouger les choses.

Tandis que le CRF continue de négocier le maintien du service de garde, Peyton affirme qu’il continuera aussi d’offrir des fournitures parentales essentielles pour appuyer les étudiant.e.s parents. « Nous souhaitons continuer à développer ce programme de soutien en fonction des besoins de notre communauté », déclare-t-elle.

Leuprecht affirme que le Conseil d’administration continue de prendre toutes les démarches possibles avec l’U d’O, la ville d’Ottawa et tous ses autres partenaires pour que le service de garde persiste. « Nous avons d’excellent.e.s employé.e.s qui desservent leur communauté depuis une dizaine d’années. Il y a une belle relation de confiance entre les parents et le personnel. Tout ce qu’on demande c’est d’être capable de continuer à offrir ce service de qualité », insiste-t-il. Reste à voir si les deux parties seront en mesure de négocier un accord de relocalisation du service dans les mois à venir.

 

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