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Sports et bien-être

Démystifier l’obésité et la perte de poids

Web-Rotonde
3 février 2014

– Par Louis-Charles Poulin –

En début d’année, plusieurs personnes prennent souvent la résolution de se remettre en forme et de perdre du poids, ne sachant toutefois pas toujours de quelle façon s’y prendre. La Rotonde s’est entretenue avec deux experts afin de démystifier l’obésité ainsi que de trouver les meilleures façons de perdre du poids.

Selon les experts sondés, l’obésité chez une personne serait en partie causée par ses gènes et surtout par ses habitudes de vie. « Il y a un peu les facteurs génétiques et environnementaux qui entrent en compte. Mais c’est vraiment le mode de vie et le comportement des gens qui contribuent à l’obésité », affirme Jennifer Brunet, spécialiste en ce qui a trait à l’activité physique. Jean-Philippe Chaput, spécialiste de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa (U d’O) est du même avis. « Il est vrai qu’un enfant qui a deux parents obèses a plus de chance de l’être lui aussi. Par contre, en prenant de bonnes habitudes de vie, il met toutes les chances de son côté afin d’éviter l’obésité », remarque celui qui s’intéresse aux saines habitudes de vie et au problème d’obésité.

L’obésité synonyme de mauvaise santé?

Être obèse n’est pas nécessairement synonyme de suralimentation, de mauvaises habitudes ou encore de mauvaise santé. Selon M. Chaput, l’accumulation de gras corporel n’est pas toujours quelque chose de mauvais. « Il y a du mauvais gras, qui est celui logé au niveau du ventre. Il est le gras qu’on perd habituellement en faisant de l’exercice. Il y a aussi du bon gras, comme par exemple chez les femmes, le gras des cuisses et des fesses sert à les protéger du diabète », soutient le spécialiste. Il remarque qu’environ 30 % des personnes obèses qu’il côtoie sont en très bonne santé. « Pour eux, je ne leur conseille pas de perdre du poids, car ce serait nocif pour leur santé et donc pourquoi changer leurs habitudes de vie quand elles sont bonnes. » Jennifer Brunet, de la Faculté des sciences de la santé de l’U d’O, pense que bien qu’il soit possible d’être à la fois obèse et en santé, les personnes atteintes d’obésité sont généralement plus à risque d’avoir des problèmes médicaux. « Il y a une panoplie de risques pour ces personnes comme des problèmes de respiration, des troubles pulmonaires, l’apnée du sommeil, certains types de cancer, le diabète, l’arthrose, des risques vasculaires ou cérébraux et des troubles psychologiques comme la dépression », énonce-t-elle.

Le problème selon M. Chaput est que la majorité des gens souhaite perdre du poids non pas pour améliorer leur santé, mais plutôt pour des raisons esthétiques. « C’est un problème, car on veut promouvoir la santé. La majorité des gens achètent des livres de diète miracle pour paraître mieux dans leur maillot », déplore-t-il en mettant l’accent sur le fait que pour certaines personnes la perte de poids est déconseillée, car elle pourrait aggraver leur santé. Il croit important de s’informer auprès d’un professionnel de la santé avant d’entreprendre un régime ou un programme d’entraînement. « Il y a des effets secondaires à perdre du poids, et ça, on en parle pas beaucoup. On parle toujours de l’obésité comme étant un fléau auquel on doit s’attaquer », ajoute M. Chaput, qui veut sensibiliser les gens à perdre du poids pour des raisons de santé justifiées.

Comment perdre du poids?

« Des études démontrent que 95 % des gens qui perdent du poids, le reprennent un jour ou l’autre », soulève M. Chaput en mentionnant que même ceux qui participent à des émissions comme « Qui perd gagne » finissent par reprendre leur poids initial. Selon le spécialiste, le fait de fréquenter une salle d’entraînement et de couper sur la nourriture peut être efficace, seulement à condition que ces habitudes soient maintenues pour toujours. « À mon avis, il faut faire de petits changements qu’on va garder jusqu’à la fin de nos jours. Il faut des changements permanents et à long terme et là ça va fonctionner! […] Il faut qu’il y ait un aspect de plaisir à faire ces changements, autant au niveau physique qu’au niveau alimentaire. Si le fait d’aller au gym nous déplaît ou que c’est un stress d’ouvrir les portes de son frigidaire, cela ne perdurera pas très longtemps », explique-t-il.

« En début d’année, le nombre d’abonnements dans les gyms augmente, sauf que dans les six mois suivants, 50 % des nouveaux inscrits ne vont plus s’entraîner », observe Mme Brunet, qui croit qu’il ne faut pas s’obliger à aller dans un gym si l’envie n’y est pas. Elle aussi encourage les gens à faire de petits changements qu’ils vont maintenir à long terme. « Il faut choisir des activités agréables et qui sont faciles à intégrer dans notre quotidien. » Elle propose des trucs comme monter les escaliers au lieu de prendre l’ascenseur, aller travailler à pied ou à bicyclette, faire des petites promenades lors d’un moment de pause, jardiner ou pelleter son entrée. Selon des études, il est essentiel de cumuler au moins 30 minutes d’activité physique chaque jour. L’activité physique permet d’améliorer aux niveaux médical, social, physique et psychologique la vie des personnes qui la pratique.

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