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Démystifions la recherche !

Mabinty Toure
11 février 2023

Crédit visuel : Marie-Ève Duguay – Rédactrice en chef 

Article rédigé par Mabinty Touré – Journaliste 

En 2022, l’Université d’Ottawa (l’U d’O) s’est classée à la huitième position du classement des 50 meilleures universités de recherche au Canada, selon le Research Infosource. La même année, l’établissement s’est inscrit parmi les 140 meilleurs établissements du monde sur plus de 1800. Ces placements de l’établissement ottavien suscitent le questionnement : en quoi consiste le monde de la recherche à l’U d’O ?

Martine Lagacé, vice-rectrice associée, promotion et développement de la recherche au Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l’innovation et professeure titulaire en communication,  révèle que l’U d’O est reconnue comme une institution experte dans différents domaines. Elle ajoute que « la recherche ne se fait pas qu’entre les chercheur.se.s, elle inclut également les étudiant.e.s. Iels sont la relève ! »

Parlons de la recherche 

Stéphanie Gaudet est professeure à l’École d’études sociologiques et anthropologiques de l’U d’O et directrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM). Elle atteste que le processus de recherche, « c’est de se mettre en mode découverte afin d’essayer d’éclairer des aspects de la société qui sont moins connus ou sous-évalués ».

Lagacé mentionne que la recherche lui permet d’être dans un apprentissage constant sur différents enjeux sociaux. Elle rappelle que la recherche est un élément stratégique de l’U d’O, qui s’inscrit par exemple dans le plan de l’établissement « Transformation 2030 ». Walner Osna, étudiant en 3e année de doctorat de sociologie à l’U d’O, conçoit la recherche comme une nécessité de mieux connaître et d’agir sur la réalité sociale.

Avoir un impact dans la recherche permet aux chercheur.se.s d’établir des liens avec les communautés qu’iels étudient ainsi qu’avec les gouvernements et les secteurs communautaires, mentionne Lagacé. « Il ne s’agit plus de faire la recherche dans son bureau sans connexion avec la communauté », ajoute la vice-rectrice.

Démystifier ce domaine 

« La recherche peut paraître intimidante, surtout pour un étudiant de premier cycle », évoque Lagacé. Pour Osna, cela est dû aux relations de distances que certains chercheur.se.s établissent avec les communautés sur le terrain. Aujourd’hui, les recherches participatives et collaboratives contribuent à mettre fin à ce genre de relations et évitent un sentiment de méfiance de la part des membres des communautés. En tant que chercheur, il préconise les valeurs de patience et d’humanité, mais surtout de créativité afin de s’adapter aux réalités culturelles de différents groupes.

L’interdisciplinarité est un élément important, qui contribue au développement du domaine de la recherche à l’U d’O : cela représente la capacité de se pencher sur des enjeux multiples, informe Lagacé. Afin de démystifier la recherche, la directrice mentionne que le centre organise des cafés qui discutent, par exemple, de la soumission des articles scientifiques ou du choix d’un sujet de recherche. Étudiant à l’U d’O depuis la maîtrise, Osna dit avoir choisi l’établissement en raison de la liberté dans l’exploration de ses domaines d’intérêt : « Je me sens libre de travailler sur des sujets qui me préoccupent en tant que chercheur, mais aussi en tant que militant », affirme-t-il.

Comme l’explique Gaudet, la recherche implique plusieurs étapes, dont la détermination d’une question de recherche, l’élaboration d’une revue de littérature exhaustive, la construction et le choix d’une grille théorique, le traitement des données, leur analyse et la rédaction de l’article. Étudiant au doctorat, Osna mentionne les différentes démarches pour effectuer une recherche, soit l’élaboration de son projet de thèse, la défense de celui-ci et l’approbation éthique. Il raconte avoir éprouvé des difficultés lors de la dernière démarche, en raison de l’obligation de fournir une lettre d’approbation éthique d’une institution dans la zone où il voulait faire son terrain, en Haïti, ce qui n’existe pas là-bas. 

Par où commencer ? 

Lagacé évoque le fait que le bureau de la recherche internationale et de l’apprentissage expérientiel offre pour les étudiant.e.s de premier cycle un programme d’initiation à la recherche (PIRPC). Il permet à un.e étudiant.e de deuxième ou troisième année de participer à un projet de recherche avec un.e professeur.e. Celui-ci se déroule du mois d’automne à celui d’avril et permet de toucher une bourse de 1000 dollars. L’étudiant.e est initié.e à toutes les étapes de la recherche, jusqu’à la publication d’un article et la participation à une conférence. De son côté, le CIRCEM propose aux étudiant.e.s de premier cycle des cours de recherche dirigée, ainsi que des stages dirigés, présente Gaudet.

Lagacé exprime que « la recherche est pour tout le monde de curieux.se et qui aime apprendre de façon constante ». Elle encourage les étudiant.e.s de premier cycle à se rapprocher de leurs professeur.e.s et à discuter de leurs idées avec elleux afin de découvrir des opportunités. Pour les étudiant.e.s de maîtrise, elle insiste sur l’importance de bien choisir son ou sa superviseur.se de thèse ou de mémoire et un sujet qui les passionne. Osna incite également les étudiant.e.s à se lancer dans la recherche, malgré un environnement compétitif.

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