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Les Chaires de recherche francophones de l’Université d’Ottawa

Eya Ben Nejm
5 décembre 2022

Crédit visuel : Archives

Article rédigé par Eya Ben Nejm — Journaliste

Les Chaires de recherche liées à la francophonie constituent un moyen d’innover et d’encourager le milieu de la recherche francophone. Parmi les différentes Chaires de recherches francophones retrouvées à l’Université d’Ottawa (U d’O), La Rotonde en a sélectionné quatre et s’est entretenu avec leurs professeur.e.s afin de discuter de leur rôle et de l’importance de leurs recherches dans le monde francophone et académique.

Chaire de recherche en francophonie internationale sur les politiques du patrimoine culturel

Cette Chaire a pour objectif de produire une meilleure compréhension des politiques culturelles liées au patrimoine, explique Jonathan Paquette, professeur titulaire en Études politiques et chercheur en politique culturelle à l’U d’O. Paquette s’intéresse aux dynamiques de restitution du patrimoine culturel, à leur développement dans les pays francophones et dans les anciens pays colonisés et aux différences légales et historiques entre ces différents pays. La Chaire s’adresse à un public proche des pouvoirs décisionnels dans les politiques publiques.

Paquette déclare avoir des partenaires au Bénin et au Vietnam. Cette collaboration mondiale permet de produire des connaissances accessibles et de valoriser les recherches, explique-t-il. Il mentionne qu’il y a un enjeu de solidarité pour reconnaître le travail de chacun.e. Néanmoins, l’accès aux archives peut être compliqué. Paquette tente de regrouper «des bouts d’archives partout dans le monde» afin de recomposer une histoire avec différentes sources.

Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques

François Laroque, professeur agrégé à la Faculté de droit en Common Law à l’U d’O, est le titulaire de la Chaire de recherche de la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques. Il s’intéresse aux droits linguistiques des minorités francophones hors Québec, des anglophones au Québec et des peuples autochtones. La Chaire collabore avec d’autres entités pour mobiliser les connaissances et rendre accessible l’information. Après la production des recherches, Laroque passe à l’action sur le terrain, en tentant de les mettre en place juridiquement. La Chaire intervient dans de grandes instances, telles que le gouvernement ontarien.

Avocat de profession, Laroque a convaincu la Cour Suprême du Canada de lui accorder le statut d’intervenant pour participer directement aux débats judiciaires. Le chercheur participe au processus de rédaction des lois. Toutefois, il informe de la difficulté à faire accepter une Chaire universitaire au sein de la politique de la création des lois, soit à donner de la crédibilité à des propositions issues d’un milieu universitaire.

Chaire de recherche en francophonie internationale sur les aspirations et mouvements politiques en Afrique francophone

Marie-Ève Desrosiers est professeure à l’École supérieure des affaires publiques et internationales à l’U d’O. Elle est titulaire de la Chaire de recherche en francophonie internationale sur les aspirations et mouvements politiques en Afrique francophone. Desrosiers collabore avec des partenaires localisés dans les pays en lien avec sa recherche, tels que le Burkina Faso et la République démocratique du Congo. L’enjeu est de porter un regard nouveau sur les mobilisations des mouvements à l’échelle locale et individuelle. L’objectif est de prendre du recul sur les informations diffusées dans les médias et de porter l’attention sur les citoyen.n.e.s locaux.les.

Desrosiers tente de comprendre la raison pour laquelle des personnes décident de participer à des mouvements contestataires en milieu autoritaire. Elle souligne l’importance d’avoir la bonne méthodologie et d’adopter de bonnes précautions pour éviter de mettre en danger les personnes qui témoignent. Sa Chaire de recherche s’inscrit dans l’actualité tout en développant le débat sur la question, précise-t-elle.

Chaire Senghor de l’Université d’Ottawa sur la santé et le développement en Afrique subsaharienne

De nombreux pays en Afrique francophone se trouvent en bas de l’échelle d’indice humain en raison d’un manque de développement, explique Sanni Yaya, vice-recteur, professeur titulaire à l’École de développement international et mondialisation et titulaire de la Chaire de Senghor sur la santé et le développement en Afrique subsaharienne. Cette Chaire s’intéresse à la santé comme enjeu de développement dans ces pays. Elle tente d’apporter une meilleure compréhension des inégalités en santé en apportant une réflexion dans le but de les réduire, explique Yaya. 

La Chaire porte son attention sur « les populations vulnérables en milieu rural et périurbain», précise le professeur de l’U d’O. La mortalité infantile, le décès des femmes lors d’une grossesse ou d’un accouchement et le risque de maladies constituent l’un des grands volets de la recherche. Il explique que seules les maladies connues du grand public bénéficient d’une aide internationale : les autres passent sous silence, sont écartées et oubliées. Yaya déclare que ses recherches sont «extrêmement bien financées». Toutefois, la difficulté réside dans la collaboration avec les chercheur.se.s venant de l’Afrique. Cet obstacle s’explique par la complexité du processus de demande de visa, informe-t-il.

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