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Avoir confiance en soi et poursuivre ses ambitions avec Anaïs Rezaigue

Nisrine Nail
14 mars 2024

Crédit visuel : Kawthar Sahraoui — Courtoisie

Entrevue réalisée par Nisrine Nail — Cheffe du pupitre Actualités

Étudiante en troisième année en développement international (DVM) à l’Université d’Ottawa (U d’O), Anaïs Rezaigue est une personne active autant au sein du campus qu’en dehors de celui-ci. En ce Mois de l’histoire des femmes, La Rotonde s’est entretenue avec elle pour souligner son parcours, son engagement, ses réussites et ses conseils pour la communauté étudiante de l’U d’O.

La Rotonde (LR) : Racontez-nous votre parcours.

Anaïs Rezaigue (AR) : Je suis Algérienne, et j’ai immigré ici avec ma mère et ma sœur quand j’avais 14 ans. Je suis une étudiante de première génération. Je suis aussi la coordinatrice de la Maison internationale, un des services du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), et assistante législative au Sénat auprès de l’honorable sénatrice Lucie Moncion.

LR : Comment vous décririez-vous en trois mots ?

AR : Je me décrirais comme étant dynamique, passionnée… Et ambitieuse !

LR : Vous êtes engagée envers vos passions, comme l’égalité des genres et le développement international et durable. D’où vient cette flamme ?

AR : J’ai grandi dans une famille monoparentale avec ma mère. On ne parlait pas vraiment de féminisme, mais elle est ma source d’inspiration. C’est au secondaire que je me suis impliquée dans le club féministe de mon école. J’ai pris plaisir à m’engager pour des causes qui importent aux étudiant.e.s comme l’égalité des genres. J’ai participé à plusieurs campagnes du Ruban blanc pour démystifier les limites sur la santé mentale des personnes qui subissent des violences de genre.

C’est drôle, je n’avais jamais pensé à étudier en DVM. Mon rêve était de suivre un programme en génie civil à l’Université Queen’s. J’ai changé d’avis lorsque j’ai lancé un compte sur TikTok en 2020 avec des jeunes Canadien.ne.s partout au pays, qui s’appelait « Young People for Jagmeet », le leader du parti néo-démocrate fédéral. Je ne suis pas passionnée de politique, mais j’aime l’engagement des étudiant.e.s qui aspirent au changement. Ce dernier est une des visées du programme DVM, et j’ai réalisé que mon engagement était relié à ces études.

Certain.e.s supposent qu’on parle d’environnement lorsqu’il est question de développement durable, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Pour moi, le développement durable dans les régions du sud, c’est ce qui me tient le plus à cœur. J’ai travaillé auprès du Centre de développement durable du SÉUO et j’étais aussi la vice-présidente de durabilité à l’Association des étudiant.e.s en DVM.

LR : Comment vos divers rôles vous ont-ils formée en tant que personne ?

AR : Ceux-ci m’ont aidé à développé ma personnalité et mes connaissances. J’ai pu élargir mon réseau, ce qui est important à notre âge. Au Sénat, par exemple, j’ai la chance de rencontrer plein de sénateur.rice.s. À la Maison internationale, j’en apprends énormément au niveau de l’organisation et de la gestion. Je collabore avec plusieurs organismes sur le campus et j’ai des échanges avec les ambassades afin d’aider les étudiant.e.s de divers pays. Ces rôles m’ont donné confiance en moi. J’ai réalisé que je suis capable d’en faire beaucoup plus que je ne le pensais.

LR : Quels sont vos objectifs professionnels, académiques et personnels ?

AR : J’obtiendrai mon diplôme l’an prochain, et idéalement je continuerai à travailler au Sénat. Les relations parlementaires m’animent en raison de l’aspect analytique, mais aussi créatif, de ce travail. Je pense aussi candidater dans une école de droit. Le droit du travail est un de mes intérêts pour le moment. J’aimerais également voyager, surtout en Afrique et en Asie du Sud.

LR : De quelles réussites êtes-vous le plus fière ?

AR : Je pars en Afrique du Sud cet été avec l’U d’O, tous frais payés. C’était offert aux étudiant.e.s qui ont fait du bénévolat auprès d’organismes autochtones ou qui sont des personnes autochtones. J’étais bénévole auprès du Minwaashin Lodge en première année, alors j’ai pu postuler. J’y vais pour en apprendre plus sur les communautés autochtones de leur pays.

De manière plus générale, mon entourage me rend très fière aussi. Récemment, j’ai une amie qui a gagné un prix pour l’engagement communautaire sur le campus, et j’ai pleuré de fierté. Ça me rend heureuse de voir les personnes qui m’entourent vivre des succès. Je suis encore plus contente si je peux contribuer à leurs réussites.

LR : Qu’est-ce que les étudiant.e.s de l’U d’O devraient retenir de votre parcours ?

AR : Il est très facile de se dire « je ne peux pas faire ça », « ce n’est pas pour moi », ou encore de croire qu’une possibilité d’avancement sera distribuée à une communauté majoritaire. On se décourage rapidement, mais il faut juste faire un peu plus de travail. Il faut avoir de l’initiative, demander de l’aide et s’informer. Le pire qui peut arriver, c’est de se faire dire « non ». Je sais que pour plusieurs étudiant.e.s, le réseautage est une source d’anxiété. Cela dit, il ne faut pas baisser les bras : la confiance en soi, ça se bâtit. On doit être notre propre source d’inspiration.

Moi, je ne savais vraiment rien en venant ici. C’est en me créant des objectifs et en approchant les autres pour des conseils que j’ai pu faire ma place, ainsi que découvrir des occasions propices à mon épanouissement. La représentation est très importante dans plusieurs domaines ; c’est pourquoi je crois profondément qu’on doit être fier.ère.s de nos origines et de qui on est.

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