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Quel est le destin des cours virtuels ?

Rédaction
4 juin 2021

Crédit visuel :  Archives

Article rédigé par Gabriella Santini – Contribution  

Alors que l’année académique est terminée et que le vaccin fait son chemin, une question se pose : qu’en sera-t-il des cours virtuels après la pandémie ? Devrait-on continuer la tendance des cours en ligne et à distance, ou est-il préférable de retourner à la salle de classe traditionnelle? Des étudiantes et un professeur de l’Université d’Ottawa (l’U d’O) donnent leurs avis.

Le retour à la vie normale sur le campus universitaire peut sembler chose du passé. Cependant, une fois que la majorité de la communauté étudiante sera vaccinée, et que le retour en classe sera entamé, qu’en sera-t-il des cours en ligne ? La pandémie n’a qu’accéléré une tendance qui existait bien avant l’apparition du virus. Depuis l’avènement de l’ordinateur, de l’internet et du téléphone intelligent, plusieurs aspects de la vie se sont déplacés vers un monde numérique. Alors que la technologie pour l’enseignement en ligne s’est rapidement améliorée, et que professeur.e.s et étudiant.e.s se sont ajusté.e.s à cette transition, la communauté universitaire est-elle prête à abandonner l’apprentissage virtuel après la pandémie ?

Cours en ligne, une expérience mitigée

Pour Florence Desruisseaux, étudiante en études de conflits et droits humains, les cours à distance lui ont permis plus de flexibilité. « J’ai pu aller à mon propre rythme. J’ai pu faire mes cours quand il m’était plus convenable », observe-t-elle. Pour des étudiant.e.s comme Desruisseaux, les séances en mode asynchrone en ligne ont rendu les cours de huit heures et demi le matin un peu moins pénibles. « J’avoue que j’ai manqué moins de cours cette année! », s’exclame Desruisseaux.  

Certain.e.s étudiant.e.s ne sont pas aussi satisfait.e.s de leur expérience virtuelle. « Je trouve les cours en ligne plus difficiles », exprime Cindy Marie Ringuette, étudiante en criminologie. Selon elle, il y a beaucoup plus de distractions à la maison qu’en salle de classe et cela peut faire baisser la motivation. Ghada Touzi, étudiante à la maîtrise en affaires publiques et internationales, est du même avis. Elle constate que  les professeur.e.s ont tendance à demander trop de travaux et ont de la difficulté à prendre conscience de la nature compliquée des cours en ligne. Desruisseaux remarque aussi que les cours à distance demandent plus de discipline. « Si tu es quelqu’un qui a besoin de structure, les cours en ligne peuvent mener à la procrastination. »

En outre, certain.e.s remarquent qu’il est plus difficile d’avoir des discussions intellectuelles dans une séance en ligne. Selon le professeur d’anthropologie Scott Simon, plusieurs étudiant.e.s sont timides et n’allument pas leurs caméras lors des cours, ce qui rend les interactions moins naturelles. « Il n’y a plus de vrai débat en classe car les émotions ne sont pas là », souligne le professeur. Être étudiant.e c’est bien plus que le simple fait de suivre des cours d’après lui. « Beaucoup est appris à l’extérieur du cours. L’aspect social de la vie étudiante est tout aussi important. Si les gens pouvaient apprendre par eux même, ils pourraient juste regarder des vidéos sur Youtube ! », renchérit-il.

Futur d’apprentissage hybride ?

L’U d’O se prépare pour un retour sur le campus partiel pour le trimestre d’automne 2021, avec 30 à 50% des cours dispensés en personne ou en mode hybride. Le reste des cours seront offerts en ligne. Cela dit, l’université équipera toutes les salles de classe avec des technologies éducatives qui permettront un enseignement simultané en personne et par vidéoconférence. « Je pense que dans le futur, on devrait avoir l’option d’aller en cours ou d’assister virtuellement », rétorque Desruisseaux.

Toutefois, l’Association des professeur.e.s de l’U d’O, n’est pas tout aussi convaincue que les cours en ligne soient une bonne idée. « L’association craint que l’université continue à pousser les classes virtuelles dans le futur », affirme Simon ce qui est inquiétant puisque, « les professeur.e.s travaillent plus fort que jamais car les cours en ligne demandent plus de préparation », souligne-t-il. 

Les cours en ligne limitent aussi la manière dont la matière peut être transmise aux étudiant.e.s. Selon Touzi, si les cours demeurent en ligne, les syllabus devront être révisés et les professeur.e.s devront recevoir une formation pour apprendre à mieux encadrer leurs élèves. Finalement, la meilleure approche pour le retour en classe demeure indéterminée.  

 

 

 

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